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Citations sur Les étoiles, la neige, le feu (24)

La pêche et la chasse, les baies sauvages, les pièges, le bois pour le feu et la nourriture, tout cela nous est offert par ce pays. Une fourrure de martre est ravissante quand on la regarde à la lumière en la tournant pour la mettre en valeur. Et la viande d’élan est un bienfait, elle nous repaît et nous réchauffe, je n’ai pas à l’acheter chez un boucher. Mais il m’est impossible de piéger et de tuer sans pensée ni émotion, et il se peut que chaque mise à mort m’inflige à moi aussi une blessure légère, peut-être fatale. La vie ici se partage entre le soleil et le givre, entre le sang vif et la sève des choses, entre leur déchéance et leur mort soudaine.
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Je passe un pantalon de laine épaisse sur mes sous-vêtements, puis deux chemises de laine. Sur le pantalon de laine, j’en porte parfois un second, de coton léger, pour servir de pare-vent ou me protéger de la neige. J’enfile des chaussettes : trois paires en laine et celle du dessus en feutre. Deux paires de semelles intérieures, et enfin les mocassins en cuir. Je noue les lacets montants. Ces chaussures tiennent le pied sans me serrer, molles et légères. Je les ai confectionnées il y a six ans avec la peau d’un grand élan et, si elles se sont usées depuis, elles demeurent les meilleures que je possède.
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Qui sont ceux qui viennent là, dans cette blancheur, ce lieu distant et glacé, en quête de ce qu’ils ne peuvent nommer ? Non pas l’or, sans doute, mais une fortune spirituelle, une fraîcheur qui leur est déniée là d’où ils viennent.
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Parfois, dans ce monde appauvri, nous reviennent les rêves d’abondance des vieux trappeurs. Une contrée prospère, riche en gibier, en poisson, en fourrure, généreuse comme aux temps jadis. Des ours, des élans et des caribous. Des bois regorgeant de lapins, de martres courant un peu partout, faisant sur la neige des traces jumelles dessinant leur parcours sous les sombres épicéas. Et l’empreinte attentive, une patte devant l’autre, des lynx qui suivent leur chemin sans jamais se hâter. Les castors dans l’étang, un autour qui hante les fourrés à la fin de l’hiver tel un spectre ravageur, et de temps à autre la vague menace d’un loup en maraude.
Tout ceci, ou son ombre intermittente : une région moribonde, et rien à voir sur la neige. La famine, et le grand rêve qui s’éloigne.
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S’il était possible de quantifier la vie dans les bois, ou d’en mesurer simplement l’efficacité au regard des nombreuses satisfactions qu’elle procure, ma vie ne fut jamais un grand succès, mais elle dépendait de la présence d’animaux et du temps que j’étais prêt à consacrer à la traque. Par un hiver faste, je me souviens d’avoir pris vingt martres, deux lynx et un ou deux renards. Je reçus moins de trois cents dollars pour le tout. A l’époque c’était pour nous une grosse somme, environ les deux tiers de nos revenus annuels. A l’heure où j’écris ces mots, je sens bien, là encore, à quel point nous vivions de peu et combien ce peu pouvait s’avérer crucial.
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Mais il m'est impossible de piéger et de tuer sans pensée ni émotion, et il se peut que chaque mise à mort m'inflige à moi aussi une blessure légère, peut-être fatale. La vie ici se partage entre soleil et le givre, entre sang vif et la sève des choses, entre leur déchéance et leur mort soudaine.
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Que fait un homme dans un lieu comme celui-ci, si loin et si désert ? Pour commencer, il observe le climat : les étoiles, la neige, le feu. Ce sont les livres qu'il lit la plupart du temps.
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Au loin, sur l'autre rive de la Tanana, à un mille ou plus au sud, une meute de loups chantait. Je dis bien "chantait et non "hurlait", car c'était bien ce que cela évoquait. Nous distinguions trois,quatre voix peut-être, un peu tremblantes, qui s'élevaient de concert, modulées l'une sur l'autre avant de s'interrompre en un chœur désordonné. Leurs voix retombaient en échos lointains sur la rivière glacée avant de reprendre. Un vent léger, incertain, soufflait de ce côté et le chant s'élevait ou retombait selon que l'air le portait vers nous ou l'entraînait plus loin au sud. C'était comme s'il avait traversé un milliers d'années de glace et de neige tassée par le vent. C'était comme s'il voyageait à la façon des étoiles, éteintes depuis longtemps quand leur lueur nous parvient.
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Prendre la piste sans un regard en arrière. À pied, en raquettes, en traîneau, s'enfoncer dans les collines de l'été dont l'ombre est encore tiède. Un grand feu, une empreinte dans la neige donneraient à voir ma course. Au reste de l'humanité de me trouver si elle le pouvait.
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Tandis que je reste là, rafraîchi par le silence et la nuit proche, je me dis que cette vie est la bonne.
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