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Citations sur Pourquoi l'amour ne suffit pas : Aider l'enfant à se co.. (25)

Aimer un enfant, en effet, c'est lui apporter en permanence paroles, amour, aide et tendresse. Non pas pour le garder pour soi. Mais pour le rendre au contraire capable de vivre, chaque jour un peu plus, loin de soi, ailleurs. Aimer un enfant, c'est faire en sorte de lui être, au fil des jours, de moins en moins indispensable. A la fois sur le plan matériel (parce qu'on l'encourage à l'autonomie) et sur celui des sentiments.
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Il le fait d’abord *, nous l’avons dit, parce qu’il ressent le besoin de limites. Mais il le fait aussi – et Françoise Dolto le souligne- parce qu’il aime le parent qui lui délivre la castration. Et surtout parce qu’il a confiance en lui, l’admire et souhaite profondément lui ressembler. Toutes choses qui, pour être possibles nécessitent évidemment que cet adulte soit aux yeux de l’enfant, crédible. (…)
Prêcher à son enfant la valeur de l’effort alors que l’on se montre soi-même incapable d’en faire aucun est peine perdue. Prétendre lui apprendre les passages réservés aux piétons alors que l’on a pour habitude de traverser au milieu des voitures n’a aucune chance d’aboutir. Ce type de conduite, « fais ce que je te dis, pas ce que je te fais ! », peut même être extrêmement destructeur pour l’enfant. S’il voit ses parents accomplir, à longueur de journée, les actes mêmes qu’ils lui interdisent, il finit toujours par en déduire, au moins inconsciemment, d’une part que, lorsque l’on est grand tout est possible, ce qui a toujours, sur sa vie future, des conséquences graves ; et, d’autre part, et surtout, que le parole est vaine et mensongère.
*accepter la castration
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« Maladie »* dont seraient affectés les enfants qui « ne tiennent pas en place ». et que l’on prétend soigner en leur faisant absorber de la Rytaline (potion magique dont on est bien loin de connaître tous les effets à long terme). En oubliant simplement que « tenir en place » implique d’une part… que l’on ait une place. Et qu’on la connaisse. C’est-à-dire par exemple que l’ion puisse se situer par rapport à l’interdit de l’inceste, à la succession des générations, à l’ordre de la fratrie.
Et, d’autre part, que l’on ait reçu suffisamment de paroles et de limites pour comprendre et accepter le, comportement adapté à toute vie en société. Autrement dit, que l’on ait pu bénéficier non seulement des sentiments de ses parents mais bel et bien de leur éducation.
*L’hyperactivité
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Malheureusement, on le sait, à ce niveau le bât blesse souvent car beaucoup de parents s’imaginent à tort que tout doit venir de l’enfant ; que celui-ci peut et doit trouver spontanément et seul l’envie d’avancer ; qu’il suffit donc d’attendre que celle-ci survienne.
Forts de cette conviction, ils ne s’autorisent pas à intervenir. Persuadés, de plus, que s’ils le faisaient, ils ne pourraient que lui faire violence et porter atteinte à son désir.
On retrouve donc fréquemment dans les consultations des enfants qui ont accumulé des retards divers (psychomoteurs, scolaires, etc) simplement parce que, faute d’être dirigées (dans les deux sens du mot : c’est-à-dire à la fois soumis à une autorité et pourvus d’une direction clairement indiquée), ils conduisent leur vie « en gardant un pied sur le frein ». ils s’enlisent dans des plaisirs régressifs et se maintiennent, à l’âge de la « grande école », en position de « bébés ». Il veulent qu’on les fasse manger, geignent pour qu’on les porte dès qu’ils sont fatigués, pleurnichent pour un rien et font au moindre refus des colères effroyables.
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La dépendance de l’enfant est à la fois matérielle (car sa survie dépend essentiellement des adultes) et sociale : un enfant n’a que peu de droits et, s’agissant de sa famille il ne peut, seul, en exercer aucun : on ne divorce pas de ses parents. Aucun enfant, même s’il en a le désir, ne peut, sauf à être aidé par des tiers, quitter ses géniteurs même si ce qu’il vit avec eux est dramatique. Sa dépendance est également d’ordre psychique, car ses parents sont son premier objet d’amour. Il les admire et les pare, au moins pendant un temps, de toutes les qualités.
Attendant d’eux un amour qui lui est aussi nécessaire que l’air, l’eau ou la nourriture, il est toujours prêt, pour l’obtenir, à faire ce qui est en son pouvoir pour leur donner satisfaction, quel que soit le prix à payer. Les parents sont aussi pour l’enfant son premier modèle et la source de ses identifications : il pense et fait comme eux. Ce qui est d’autant plus lourd de conséquences que, cette influence agissant sur lui alors qu’il est en train de se construire, elle conditionnera sa vie entière. Façonné par eux comme la glaise par le sculpteur, il sera en grande partie ce que ses parents feront de lui.
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Nul ne peut donc prétendre éduquer sans douleur. Mais les douleurs dont nous parlons, il faut que les parents le comprennent, ne sont en rien comparables aux brimades absurdes et destructrices qu’infligent aux enfants les adultes qui usent (et abusent) de leur pouvoir pour leur imposer leur propre loi, leurs règlements imbéciles, leur bon plaisir ou leur sadisme. La castration impose à l’enfant des souffrances mais celles-ci ne sont que le lot commun, le prix à payer pour grandir.

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Les parents n’ont pas besoin de belles paroles. Ils n’ont pas besoin qu’on leur vende, sous prétexte de les rassurer, des illusions. Ils ont besoin qu’on les épaule dans leur tâche et qu’on leur donne des repères clairs. Et ils ont surtout besoin aujourd’hui qu’on leur permette de comprendre qu’éduquer un enfant n’est pas, comme ils le redoutent souvent, l’asservir, le brimer et l’entraver mais au contraire l’aider à se développer. Et que c’est, à ce titre, al plus belle (et la seule) façon de l’aimer.
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En premier lieu en rappelant qu’un enfant a toujours une attitude ambivalente par rapport aux limites. Il les refuse parce qu’elles contrarient sa recherche d’un plaisir dont il souhaiterait précisément qu’il soit sans limites. Et, en même temps, inconsciemment, il les recherche et les attend parce qu’il sent confusément que l’absence de ces limites empêche la vie d’avancer en lui et qu’ainsi il n’arrive pas à être heureux.
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Or affirmer qu’il doit y avoir des normes en matière d’éducation ne veut pas dire qu’il faille être normatif. Il ne s’agit en aucun cas de mettre tous les enfants dans le même moule en niant leur singularité et leur désir.
Chaque enfant est unique. Il doit être écouté et respecté comme tel. On ne construit pas un enfant comme on monte un meuble en « kit » à l’aide d’une « notice de montage » identique à celle du voisin.
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Françoise Dolto, qui a travaillé sa vie entière à faire entendre l’importance fondamentale de cet accompagnement de l’enfant par ses aînés, proposait d’ailleurs que l’on remplace le mot « éducation » par celui d’ « humanisation ». terme qui prête beaucoup moins à malentendus et surtout rend à la notion sa véritable dimension. Eduquer un enfant, l’humaniser, c’est en effet à la fois :
• L’aider à découvrir ce qu’il est, ce qu’il aime, ce qu’il veut, à développer ses potentialités, à construire son être propre, sa singularité ;
• Et lui permettre parallèlement, en lui enseignant les règles de la vie humaine, d’inscrire cette singularité dans la communauté des autres.
Les deux démarches sont d’ailleurs indissolublement liées. Apprendre à un enfant que l’on se doit de respecter… quoi qu’il en coûte, c’est lui donner l’une des clefs de la vie en société.
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