Kenniston songea, après coup, que l'événement avait été semblable à la mort : on sait bien que l'on doit mourir un jour, mais on ne veut pas y croire.
Il savait, lui, que la menace d'une guerre atomique pouvait se matérialiser, brusquement sous forme d'une attaque foudroyante, mais il n'avait pas voulu y croire.
Puis un matin de juin, la bombe était tombée sur Middletown.
Et personne n'avait eu le temps de comprendre ce qui arrivait.
Un engin plus rapide que le son ne s'entend ni se voit.....
— Hubble, ce n’est pas possible ! C’est de la folie ! Le temps est une valeur absolue…
— Non. Vous savez bien que non. Les travaux d’Einstein prouvent que le temps n’existe pas en soi, qu’il existe un continuum espace temps. Et que ce continuum espace temps est courbe, de sorte qu’il suffirait d’une force assez puissante pour précipiter la matière à un autre point de courbe.
— La Terre est notre mère à tous. Nous ne devons pas la laisser mourir !
Au milieu de la pleine nue s'élevait une cité. Une citée de bâtiments blancs, qu'entourait de toutes parts un globe transparent...
Des plaines couleur ocre, plates et désertiques, s'étendaient jusqu'à une rangée de collines qui n'avaient jamais été là auparavant. Le vent soufflait sur ces terres galeuses et stériles, agitant les mauvaise herbes, soulevant de petits nuages de poussière orange qu'il rejetait ensuite vers le sol. Le soleil était un grand œil mort, ourlé de cils flamboyants et les étoiles pâlies luisaient dans le ciel. Tout - la terre, les étoiles, le soleil, le ciel - tout semblait mort, imprégné de silence et de solitude, à tel point qu'une présence vivante paraissait insolite, déplacée, dans cet univers agonisant.