Les amours de Lara Jean, tome 1 : A tous les garçons que j'ai aimés...

La maison est vieille et aurait sérieusement besoin d'être rafraichie. Mais les objets en vente sont charmants.
- Elle est vide, maintenant. Tous mes biens sont vendus. On ne peut rien apporter avec soi, vous savez ?
- Quand on meurt ? je chuchote .
Il me fusille du regard.
- Non quand on va en maison de retraite.
Oups

Non, j'aime bien Tommy. Ce n'est pas ça. C'est effrayant quand ça devient réel. C'est une chose d'avoir des sentiments pour quelqu'un. C'en est une autre d'avoir la personne en face. De gérer ses attentes. Ses envies.

Pourtant, je me demande vraiment ... ce que ça fait. D'être aussi proche d'un garçon qu'on lui dévoile toute sa personne, sans aucune retenue. Est ce qu'on a peur au début ? Tout le temps ? Et si je détestait ça ? Et si, au contraire, je devenais accro ?

Chris est une boule d'émotion. Elle crie pour un rien. Elle dit souvent que les émotions, ça se hurle ou ça pourrit. L'autre jour, au supermarché, elle s'est déchainée sur une femme qui lui avait marché sur le pied par mégarde. A mon avis, ses émotions ne risquent pas la putréfaction.

Dés que je met le point final, ma passion dévorante s'estompe. Je peux manger mes céréales tranquille, sans me demander s'il met lui aussi des bouts de banane dans ses Cheerios. Je peux brailler des chansons d'amour sans qu'elles lui soient adressées. Si l'amour est une forme de possession, ces lettres sont mes exorcismes maison. Elle me libèrent. Enfin en théorie.

D'après lui, c'est grâce à moi qu'il tient le coup. Ça me plaît. Je veux être celle qui le soutient dans cette épreuve. La gardienne de phare veillant sur lui en attendant le retour de Margot. Mais c'est dur. Beaucoup plus dur que je le pensais.

Tu es super jolie aujourd’hui. Je t’adore en bleu.

- Oh putain !
- Je sais.
-Mais qu’est-ce qui t’a pris ?
- Honnêtement ? Je n’en ai aucune idée. Ca m’est venu comme ça.
- Putain, je ne savais pas que tu étais capable d’un truc pareil. Respect.

- Alors pourquoi tu m’a embrassé ? demande-t-il.
-Si je t’ai embrassé, c’est justement parce que je ne t’aimes pas, je lui explique, comme si ça tombait sous le sens.

Je n'ai jamais reçu de lettre d'amour, mais en lisant ces petits mots, l'un après l'autre, j'ai l'impression d'en lire une. C'est comme... c'est comme s'il n'y avait jamais eu que lui. Comme si tous les autres m'avaient seulement préparé à ça. Maintenant, je comprends la différence entre aimer quelqu'un de loin et l'aimer de près.