Feeling good

– Je sais, je réplique à leur stupéfacton muette, ce type est dangereux, je vous le dis.
– Oui, tu es en grand danger, ma chérie. Il risque de te faire prendre ton pied quotidiennement, tu n’y survivras pas.

- Si je refuse, elle en tirera les conclusions qui s'imposent et ne nous laissera jamais tranquilles.

- Quel sens du sacrifice ! Ça n'a pas franchement l'air de te contrarier, Casanova.

- Tu es prise, ce soir, de toute façon...

- Ne t'avise pas de l'embrasser ou...

- Sarah Jones, c'est que vous pourriez mordre...

Mince, j'ai menti plus haut... Donc, en résumé, quand j'arrive à me taire pendant 30 secondes, c'est pour vite me rattraper et être submergée par la logorrhée insupportable qui sort de ma bouche !

- Sarah? tu m'écoutes ?
- Non j'hyperventile. Dis, tu as bien compris que nous avons une relation exclusive, hein ?
- qu'est-ce qui te prend ?
- Juste, je voulais m'assurer que nous sommes sur la même longueur d'onde.
- bien sûr, tu m'inquiètes ... Tu voulais ...
- Mais non ! Pas du tout ! Je pensais a Sindy et ...
- tu penses à mon ex? Tu es sérieuse ?
- Tu va sortir avec tes potes, elle fait partie de ton entourage, je me dis que si elle est là et que tu ressens le besoin de ...
- Sarah, tu fais chier, à force. Je ne suis pas guidé par ma bite !
- D'accord, très bien. C'est parfait.
- je te l'ai déjà dit, alors tes insinuations sont insultantes, à la longue.
- Non, je ne veux pas qu'on se dispute, d'accord ? Parce qu'on ne pourra pas se réconcilier correctement ! Nous sommes trop loin pour ça. Alors ne te vexe pas.
- bien sûr que nous pouvons nous réconcilier.
- Tu m'a fait une surprise et tu es en Tunisie, toi aussi ?
- Ne dis pas n'importe quoi, je te parle du téléphone.
- Oh, genre ... Téléphone rose ?
- Est-ce que tu as conscience que plus personne n'emploie cette expression depuis ... Les années 1980, je dirais. Je ne suis même pas sûr que tu étais née la dernière fois que quelqu'un l'a utilisée.
- Et tu appelles ça comment, toi ? Monsieur le spécialiste ....
- Sexphone.

Le lendemain, nous arrivons ensemble au bureau. Sandro est tout sourires ; c'est contagieux, et je souris bêtement en retour, mais je ne vois pas pourquoi il rayonne autant. Dans le milieu de la matinée, alors qu'il m'observe encore une fois en souriant, je me retourne vers lui :
- On peut savoir ce qui te rend euphorique comme ça ?
- Tu ne t'en souviens pas...
- De quoi?
- Tu m'as parlé avant de t'endormir, hier soir.
- Non, j'étais crevée, je me suis endormie direct. Et par pitié, ne me dis pas que je parle dans mon sommeil, je me ridiculise assez comme ça quand je suis réveillée !
- Non tu parles pas en dormant. Mais je t'assure que tu m'a dit quelque chose.
- Et moi, je te dis que non, je le sais mieux sue toi ! Tu entends des voix sûrement.
- Si tu le dis ...
Mais il ne se départit pas de son sourire pour autant. je dois bien l'admettre, je souris encore, même si je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle sa bonne humeur déteint sur moi !