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Critique de Ambages


« Une courte lettre... » de rupture de Madame

Un narrateur, européen, arrive aux États-Unis et apprend, par le petit mot de son épouse laissé à son intention lors de son arrivée à l'hôtel qu'elle ne veut plus le voir. Ce n'est pas qu'elle ne désire plus ; non, elle ne veut plus ! Au fil de la lecture on comprend que c'est allé très loin entre eux, jusqu'aux coups. Donc elle ne veut plus rien, sauf peut-être le tuer ?

J'avoue que je partais, en commençant ce roman, sur une idée préconçue (rupture, tristesse, désir, envie, souvenirs, regrets...) et qu'au fil des pages j'ai été très surprise car Peter Handke, en laissant parler cet homme va nous faire découvrir une partie de sa vie, comment il voit et ressent les choses depuis son enfance «  (…) je laissais en même temps monter le souvenir en moi. », mais également il évoque de nombreuses différences entre les sentiments des Européens et ceux des Américains, y compris vis-à-vis de leur pays.

C'est beaucoup plus que l'histoire d'une séparation d'un couple qui est presque passée au second plan, c'est surtout l'évolution du narrateur lui-même qui est évoquée au travers de son périple américain

« ...pour un long adieu » de Monsieur avec lui-même

« A Saint Louis, j'avais à ce point été déshabitué de moi-même que je ne savais que faire de moi. Seul avec moi, je me sentais de reste. » Il m'a semblé qu'il avait dit au revoir à ses souffrances enfantines, à sa manière d'être hors du reste des hommes, à son sentiment d'une existence sans prise avec le monde réel. « Est-il donc toujours nécessaire que je me mette en représentation pour qu'on remarque mon existence ? » C'était un homme en dehors de lui et ce voyage va lui faire prendre conscience de certaines choses, le faire changer.

J'ai eu du mal pendant les premières pages avec ce roman et puis la magie est passée et j'ai refermé le livre ravie de cette découverte très dense, prenante et qui interroge beaucoup sur nous-même finalement.
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