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Un autrichien aux États Unis.....Un asocial arrogant au Pays des faux sociables,
" Et malgré mon désir d'être attentif et ouvert à ce qui m'entourait, j'évitais pourtant aussitôt quiconque venait à ma rencontre sur le trottoir, mécontent des autres visages, plein de mon vieux dégoût pour tout ce qui n'était pas moi-même."
Il a reçu une courte lettre de sa femme, qui a aussi débarqué aux E.U. et disparut, qui lui écrit simplement de ne pas la chercher. Lui écrivain, il y est en vagabond intello et cultivé, avec trois milles dollars en poche pour un voyage oisif......

Un road-movie en deux parties dont la forme est empruntée au septième art, et le fond s'appuie sur le western et le roman policier, le titre du récit faisant allusion à " The long good-bye" de Raymond Chandler. ( titre français " Sur un air de Navaja"),
Dans la première partie, "La courte Lettre", solitaire, introverti, l'angoisse existentielle du narrateur se déploie sur tout ce qu'il voit, regarde et observe.
Alors que dans la deuxième, "Un long adieu", il s'ouvre à autrui et aspire à changer d'identité.
Bref, énoncé comme cela, ça semble simple mais l'oeuvre de Handke est complexe, pas toujours facile à suivre dans ses réflexions. Il est souvent dans cet " AUTRE TEMPS", son espace à lui, où enfin débarrassé de sa nature toujours en proie à ses accès et à ses mesquineries, il voit plus clair, alors que nous lecteurs et lectrices beaucoup moins.

C'est un écrivain insolite, comme ses deux compatriotes Thomas Bernhard et Elfride Jelinek. Ce roman qu'il qualifie "d'un roman de formation trompe-l'oeil ", est en effet trop court et aucune moral ressort du parcours du narrateur, pour en être un vrai. Pourtant ce voyage en terre inconnu ( en fin de compte pas si inconnu que ça ) aux périples et secousses divers, sera bel et bien pour lui la voie d'une reconstruction de soi. Il atteindra une dépersonnalisation relative à laquelle il aspirait pour remettre les compteurs à zéro et quitter sa relation compliquée avec son Moi, " ce n'est pas de la compagnie que je désirais, c'était de ne plus me retrouver sur mon chemin". L'Amérique, où comme dit John Ford à leur rencontre, magnifique passage vers la fin du livre " Nous les américains, nous disons "nous".... Nous n'avons pas de relations aussi solennelles avec notre moi que vous", sera le catalyseur pour sa réconciliation avec ce Moi, son enfance et son mariage compliqués.

C'est un livre intéressant riche en références littéraires et cinématographiques, en rêves bizarres, en observations et réflexions intéressantes et même redoutables, qui bousculent notre zone de confort, comme celui du "couple d'amoureux", au début de la deuxième partie, "Un long adieu", où il nous relate superbement la complexité des relations humaines. Ce que nous béatifions ou voyons comme utopie souvent s'il s'avérait réel , peut se révéler malsain. Malheureusement le passage est trop long pour le mettre ici en citation.
Peter Handke n'est pas un auteur pour tous les goûts, mais si vous aimez les défis, êtes curieux ou curieuses, je vous le conseille.

Merci beaucoup Ambages, sans toi je ne l'aurais probablement pas lu, et ca aurait été trés dommage !

"Peut-être connaît-tu des gens...qui veulent toujours réduire tout ce qu'ils voient, même ce qu'il y a de plus étonnant, à un concept, qui veulent le dompter par une formulation et cessent ainsi de l'éprouver . Ils ont des mots pour tout."
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« Une courte lettre... » de rupture de Madame

Un narrateur, européen, arrive aux États-Unis et apprend, par le petit mot de son épouse laissé à son intention lors de son arrivée à l'hôtel qu'elle ne veut plus le voir. Ce n'est pas qu'elle ne désire plus ; non, elle ne veut plus ! Au fil de la lecture on comprend que c'est allé très loin entre eux, jusqu'aux coups. Donc elle ne veut plus rien, sauf peut-être le tuer ?

J'avoue que je partais, en commençant ce roman, sur une idée préconçue (rupture, tristesse, désir, envie, souvenirs, regrets...) et qu'au fil des pages j'ai été très surprise car Peter Handke, en laissant parler cet homme va nous faire découvrir une partie de sa vie, comment il voit et ressent les choses depuis son enfance «  (…) je laissais en même temps monter le souvenir en moi. », mais également il évoque de nombreuses différences entre les sentiments des Européens et ceux des Américains, y compris vis-à-vis de leur pays.

C'est beaucoup plus que l'histoire d'une séparation d'un couple qui est presque passée au second plan, c'est surtout l'évolution du narrateur lui-même qui est évoquée au travers de son périple américain

« ...pour un long adieu » de Monsieur avec lui-même

« A Saint Louis, j'avais à ce point été déshabitué de moi-même que je ne savais que faire de moi. Seul avec moi, je me sentais de reste. » Il m'a semblé qu'il avait dit au revoir à ses souffrances enfantines, à sa manière d'être hors du reste des hommes, à son sentiment d'une existence sans prise avec le monde réel. « Est-il donc toujours nécessaire que je me mette en représentation pour qu'on remarque mon existence ? » C'était un homme en dehors de lui et ce voyage va lui faire prendre conscience de certaines choses, le faire changer.

J'ai eu du mal pendant les premières pages avec ce roman et puis la magie est passée et j'ai refermé le livre ravie de cette découverte très dense, prenante et qui interroge beaucoup sur nous-même finalement.
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C'est mon premier livre de Peter Handke, choisi par hasard sur les rayonnages de ma librairie préférée. J'ai été séduit par la 4e de couverture qui parlait d'une errance à travers les USA et d'une séparation amoureuse. Pour moi, le nom de Peter Handke est d'abord lié au cinéaste Wim Wenders, le cinéaste des "Ailes du désir" et de l'errance au moins jusqu'aux années 90. le narrateur commence son récit à Providence, en Nouvelle-Angleterre. Ce sera le début d'un parcours qui l'emmènera jusqu'à la côte Pacifique. Au fil de ce road trip, l'ombre de son épouse, avec qui la rupture semble consommée, le suivra à chacune de ses étapes. Dans un premier temps il sera un fin observateur de ce qu'il voit, de ce qu'il traverse. Tout est potentiellement sujet d'observation, de description. Puis peu à peu, à partir de sa rencontre avec Claire, une femme qu'il a connu il y a quelques années, le récit va changer de registre et va se resserrer sur plusieurs références cinématographiques ou sur l'histoire de l'Amérique : Laureen Bacall, John Ford, Lincoln, les pionniers du chemin de fer... Et finalement la rencontre houleuse avec sa femme avec qui la séparation va pouvoir se réaliser. Il se dégage de ce livre une ambiance étrange. Bien souvent, je me suis demandé si j'étais dans le réel ou l'onirique. D'ailleurs le protagoniste nous fait souvent part du contenu de ses rêves. C'est un livre sur le questionnement sur soi, sur notre rapport à la vie, au monde, aux autres.
Même si le personnage est tout le temps en mouvement, sa manière d'être dans le monde qu'il traverse nous le fait paraître par instant, figé, rattrapé par les choses anodines dans la banalité du quotidien qu'il décrit. Est-ce que finalement, ce récit ne serait qu'un rêve ou un souvenir ? Dans un registre complètement différent, j'ai pensé pendant la lecture au "Nocturne indien" de Tabucchi. Une sorte d'errance à la recherche de notre propre existence. En extrapolant un peu (ou beaucoup), il y aurait presque quelque chose de l'ordre du mystique, comme une quête de soi, d'être en harmonie avec quelque chose qui nous dépasse. Peter Handke fut le scénariste des "Ailes du Désir". Cette histoire d'un ange qui décide de rester sur terre pour l'amour d'une femme. Dans ce livre, on peut peut-être s'interroger pour savoir où se situe le réel et le mystique/onirique. En tout cas, même si cette lecture peut ne pas convenir à tous/tes, j'en ressors un peu troublé.
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Véritable "road movie" à travers les Etats-Unis que nous offre là Peter Handke, auteur autrichien, nous racontant le parcours à partir de New-York ... d'un écrivain autrichien à la recherche de sa femme qui lui a laissé une lettre se résumant à une phrase en guise d'adieu. Il la cherche et peut-être est-ce l'inverse. Comme d'habitude chez cet auteur, rien n'est fait pour faciliter la route du lecteur. C'est lent, il y a beaucoup d'indicible, comme pourrait l'être une ballade de JJ Cale. Cela ressemble parfois aux errances des personnages de Vila-Matas. Il est question de cinéma aussi et de musique. Il y a la présence, troublante et quelque peu répulsive, de l'enfant de sa maîtresse. Et surtout, le héros est un anti-héros, loin d'être sympathique, faraud et autocentré.

Ce n'est donc pas la porte idéale à laquelle venir frapper si l'on veut découvrir l'univers si riche de cet auteur, car cela pourrait rebuter. Pour ceux qui connaissent déjà, c'est un jalon sûr à découvrir.
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Un homme fait un voyage aux USA. Nous ne saurons que très peu de choses de lui, il est Autrichien, en train de se séparer de sa femme. Une histoire visiblement passionnelle, entre amour et haine. Vient-il la rejoindre ? Veux-t-elle ou non le voir ? Ils s'évitent et se recherchent, de ville en ville, d'hôtel en hôtel, de souvenir en souvenir. Parviendront-ils à se rejoindre ? Quelle sera l'issue de cette rencontre ? Voilà comment est construit ce livre. Les souvenirs ou impressions de voyage du narrateur sont tous suspendus à ces interrogations, à cette historie de couple.

L'écriture de Handke, précise, au scalpel, au millimètre près, fait de ce récit un texte magnifique, d'un lyrisme qui vient paradoxalement d'une écriture qui semble descriptive et peu émotive au premier abord. le ressenti du narrateur se déroule devant nous comme les paysages américains à travers la vitre d'un bus, aride parfois, répétitif, ne prenant pas forcement sens à première vue. Un beau voyage que j'aurais envie de prolonger par la lecture d'autres textes de l'auteur.
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Voilà l'un des livres qui traine depuis trop longtemps dans ma bibliothèque … Un des livres que j'ai acheté à la (seule) librairie de la petite ville voisine, perdu dans les rayons au milieu des classiques imposés (quel mot détestable) par les professeurs de français.

C'est probablement la couverture qui m'avait séduite alors, le dessin un peu naïf d'une grosse cylindrée américaine, où un couple semble prêt à s'embrasser … ou à s'engueuler. Non pas qu'à l'époque j'étais passionnée par les voitures mais plutôt par l'Amérique, plus exactement par la perspective d'un ailleurs, d'une autre vie loin des mornes plaines de ma Belgique.

Eh bien, il a fallu que je m'accroche et je ne suis pas fâchée d'avoir enfin terminé ce roman.

Le propos – celui de la rupture entre un homme et une femme - est assez banal. Certes le traitement est particulier : il est beaucoup question du jeune homme (narrateur), assez peu de sa relation avec son amie dont on ne saura quasiment rien. Car oui, ce monsieur est avant tout un monstre d'égoïsme, qui s'écoute parler et n'a qu'une préoccupation : sa difficulté d'être au monde. Tout au long du roman, il se plaint en longues jérémiades et s'étend sur sa peur des autres, du monde, de la vie, sur son manque de repères dans cette Amérique des années septante bien loin de son Autriche natale, sur son incapacité à mener à bien des relations sociales.

C'est long, lourd, pénible. Voilà un livre dont je me séparerai sans regret …
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Ce qui est ultimement questionné dans le roman n'est pas, je pense, la rupture amoureuse, mais plutôt la place que nous occupons dans le monde. Comme l'enfant qui ne peut tolérer qu'une chose ne soit pas exactement au bon endroit, nous avons en nous un système d'alarme suffisamment précis pour nous dire si nous sommes oui ou non à la bonne place.

L'histoire est très simple. Un homme dont la rupture avec sa femme semble imminente. Arrivé d'Europe, il parcoure les États-Unis de Boston à Bel Air, en passant par New York, Columbus, Denver, Portland et autres, dans le but de retrouver sa femme. Il s'ensuit un drôle de jeu de cache-cache. Il rencontre toutes sortes de gens : Claire, une ancienne maîtresse, un couple de peintres dysfonctionnel, à un moment il voit son frère le temps d'une défécation (sérieusement!). Finalement, l'homme et la femme se retrouvent. Les deux veulent se tuer, mais c'était avant qu'ait lieu une discussion philosophique avec le réalisateur John Ford!!
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Le narrateur reçoit un courrier de sa femme qui lui dit : "Je suis à New-York. Ne me cherche pas, il n'est pas souhaitable que tu me trouves". L'ambiance est donnée. On suit alors le narrateur dans un road-trip américain où il va se remémorer très brièvement l'histoire qu'il a eu avec cette femme. Mais surtout: il va nous confier longuement ses angoisses, ses souvenirs foisonnants et parfois imprécis.

On va se rendre compte au fur et à mesure du récit que finalement c'est la femme qui le poursuit; une relation qu'on arrive à cerner comme totalement violente et toxique mais nous n'entrons que très rarement dans les détails. le narrateur se focalise plutôt sur les ambiances qui l'entourent, les sentiments qu'il éprouve, sa solitude, son mal-être.

Je suis passée totalement à côté de cette lecture, je n'ai pas du tout accroché. le rythme est lent, les souvenirs décousus et le narrateur principal tellement chiant... Désolée mais je ne trouve pas d'autres mots. L'histoire de ce couple occupe une toute petite partie du livre, ce qui ressort le plus c'est le sentiment de solitude du narrateur qui se plaint assez régulièrement. L'écriture est froide et aucune empathie ne s'est emparée de moi pour aucun des personnage.
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Prodigieusement ennuyeux! le narrateur m'est resté totalement étranger, absolument incompréhensible. le style sec n'accroche pas non plus le lecteur. Je suppose que ce n'est pas pour ce court roman que Peter Handke a eu le prix Nobel!Et pas de chance: je n'avais jamais rien lu de cet auteur et je suis tombée sur ce petit livre à la librairie. Malheureusement ,ça ne me donne pas du tout envie de lire un autre ouvrage de cet auteur ,tout Nobellisé qu'il soit!
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Comme dans l'Angoisse du gardien de but au moment du penalty, il est question d'errance dans ce roman "américain" de Peter Handke. Un cheminement doublement tortueux, tant géographique que psychique, d'un narrateur que d'aucuns trouvent très antipathique qui, mû par le désir ambiguë à la fois de fuir et de revoir son ancienne compagne, se retrouve à rejouer l'histoire pionnière des États-Unis, tel un western hollywoodien.
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