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Critique de oiseaulire


Un ancien gardien de but, au cours d'une ahurissante cavale qui débute par l'abandon de son travail et le meurtre d'une femme, s'enfonce peu à peu dans un délire paranoïaque.
Le monde est rempli d'objets dont la principale raison d'être est de produire du sens et des indices ; ces indices deviennent peu à peu des injonctions auxquelles il est sommé d'obéir, mais peuvent être autant de pièges à éviter ; s'y adjoignent au fil du temps des troubles de plus en plus nombreux, tels qu'un manque total d'affects, la déformation spatiale, le besoin compulsif de prononcer les noms des diverses choses qui rencontrent son champ de vision : "la table" - "la chaise"- "l'armoire" ; la montée d'une formidable agressivité.
C'est une plongée au sein d'un univers mental psychotique que nous offre là Peter Handke. Son défi était de nous faire vivre, par l'intermédiaire d'un narrateur extrêmement proche du personnage principal, le flux de pensées d'un fou et de le rendre accessible au lecteur dans une grande immédiateté.
Nul doute qu'une étude très poussée des troubles mentaux n'ait été nécessaire à l'auteur pour l'écriture de ce roman qui cependant ne ressemble nullement à un essai clinique mais constitue bel et bien une oeuvre littéraire aboutie. Nous sommes dans l'intimité psychique et sensorielle d'un fou. Nous sommes le fou.
Et le délire du personnage n'est pas sans relation, comme on peut le déduire du titre, de la principale qualité que doit posséder un gardien de but : celle d'interpréter les gestes des joueurs sur le terrain avant le coup de pied fatidique, comme autant de signes à élucider.
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