Mon boulot m’offre de nombreuses opportunités de voyager et je crois que c’est ça qui me plaît. De ville en ville, de contrat en contrat, je vagabonde sur les routes pour photographier la beauté du monde.
Je voudrais lui dire qu’il n’a pas à s’en faire, que je vais me protéger parce que j’ai peur que mon cœur soit à nouveau broyé, qu’aimer quelqu’un n’est plus dans mes capacités ; mais je ne souhaite pas que cet aveu le conforte dans sa façon d’agir avec moi.
Sa façon d’écarter tous les prétendants de mon chemin est à la fois agaçante et bienvenue. Je dois admettre que je ne suis pas prête pour une relation. Le décès d’Alec remonte à un an déjà, mais mon cœur ne supporterait pas qu’on le malmène à nouveau.
Il a beau être énorme, il dégage quelque chose de sympathique. Sa grande langue qui pend et sa masse de poils le rendent encore plus imposant. Ça doit être dissuasif auprès des étrangers dans un endroit aussi reculé qu’ici.
J’ai vingt-sept ans et je parcours le monde pour capturer les lignes des plus belles femmes de cette Terre grâce à mon appareil photo. Je suis le mec idéal pour explorer leurs désirs : sans attaches, sans lendemain, et surtout sans jugement. Et dans les yeux bleus de cette demoiselle qui me fait face, je décèle les prémices d’une soirée qui pourrait être torride. J’aurais tort de m’en priver. Une ultime nuit de bon temps avant de rentrer au pays… Mais je suis un homme qui aime le challenge.