AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le goût sucré des souvenirs (11)

Certains fruits étaient mangés par les vers, et j'ai décidé de fermer les yeux, histoire de montrer qu'au fond le monde aussi fermait les yeux pour ne pas voir le mal.
Commenter  J’apprécie          10
... Pola prit conscience de deux choses.
D'une part, que même les gens qui ne lui avaient jamais semblé subir leur destin ne souffraient. Comme lorsqu'on est surpris par une mère qui fond en larmes ou un professeur qui prend soudain un visage humain.
D'autre part, qu'on peut s'interdire de penser et de sentir en se concentrant sur autre chose.
Commenter  J’apprécie          00
L'odeur d'imptience flottait dans les branches des saules, l'île crissait et bruissait, et les filles laissaient l'air vibrer entre elles, en se déposant leurs histoires au creux des mains comme des petits cadeaux bien emballés.
Commenter  J’apprécie          10
Je voudrais te raconter une histoire. Je sais qu'elles sont passées de mode. Je n'en ai pas entendu depuis la fin du siècle au moins. A part celle-là. elle parle d'amour et de liberté, et il n'en faut pas plus pour faire une bonne histoire.
Commenter  J’apprécie          10
L’obscurité a avalé cet acte étrangement tendre et silencieux. La noirceur de notre cave l’a occulté comme s’il n’avait jamais eu lieu. Pourtant, les lèvres de Franz étaient vraies, jeunes et tièdes. Elles ont couru sur ma bouche, mes commissures, mon menton à l’aveuglette jusqu’à ce que je lui rende son baiser, ce que j’ai fait comme seule une jeune fille en est capable et ensuite plus jamais.
Sans calcul ni préméditation, pour le simple plaisir du baiser. Nous nous sommes embrassés longuement et avec curiosité, sa bouche avait le goût du sommeil et de la terre que je lui avais fait avaler l’après-midi. Je retenais mon souffle avec sa main sur ma joue, ma nuque et mes cheveux de gnome, en me demandant si c’était vraiment moi qu’il voulait embrasser.
Commenter  J’apprécie          10
Rien ne me rendait plus heureuse ni plus euphorique qu’une journée d’été avec Franz. Il ne s’abaissait jamais à m’adresser la parole, car j’étais trop jeune, trop gnome, trop vilaine. Mais il me pourchassait, et je le pourchassais.
Commenter  J’apprécie          00
C’est drôle de voir ce qui nous reste en mémoire, car je ne me souviens pas de la terreur, des hurlements des sirènes, des bombardements qui traversaient Vienne comme un frisson, une trépidation, un sifflement, à croire que la ville gémissait sous l’effet de la violence. Je me souviens du bruit des bombardiers et me rappelle être restée dehors longtemps, bouche bée, au milieu d’un champ détrempé par le printemps, avec mes bottes maculées de boue et Hitler sous le bras qui venait juste de sortird’hibernation, à regarder les avions, ce vaste front qui progressait au-dessus de Vienne. Je les observais sans peur et sans palpitations, avec seulement l’odeur de la terre humide et labourée dans les narines.
Commenter  J’apprécie          00
L’emploi du temps de la Russe était toujours le même. Réglé comme un coucou. Elle dormait toute la matinée, parce que les répétitions commençaient tard à l’Opéra. Et elle rentrait à une heure d’autant plus avancée que les représentations finissaient au milieu de la nuit. J’entendais le léger cliquetis de la porte qu’elle refermait avec précaution – pour ne pas me réveiller. Un jour, j’ai essayé de lui expliquer que ce n’était pas nécessaire.
Commenter  J’apprécie          00
L’Allemande, c’était autre chose.

Elle ne semblait pas connaître d’horaires fixes. Son emploi du temps ne répondait à aucune règle. Parfois, elle restait absente toute la journée et la moitié de la nuit. Quand elle rentrait, elle se traînait à bout de forces en haut de l’escalier jusqu’au petit appartement sous les toits. Je l’imaginais s’allonger juste derrière la porte et se rouler en boule comme un animal après une partie de chasse. Comme une fouine, peut-être, une belette ou un opossum.
Commenter  J’apprécie          10
Je n’aimais pas la Russe. C’était une fille simple qui venait de la frontière de la Mongolie, avec un visage presque asiatique, un corps souple et léger. Aussi souple que le roseau qui ploie en frémissant sur les eaux noires du lac Baïkal.
Aussi léger que les libellules qui se posent sur ta main dans un froissement d’ailes. Elle était sérieuse et tranquille. Et elle ne ramenait pas d’hommes à la maison. Jamais. Elle était peut-être rentrée chez elle après s’être esquinté les pieds à force de danser. Elle avait beau ne pas faire d’histoires, je ne l’aimais pas.
Commenter  J’apprécie          00





    Autres livres de Beate Teresa Hanika (1) Voir plus

    Lecteurs (149) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz: l'Allemagne et la Littérature

    Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

    Hoffmann
    Gordon
    Grimm
    Marx

    10 questions
    415 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}