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EAN : 9782874261428
250 pages
Alice (08/09/2011)
4.07/5   37 notes
Résumé :

Au centre de ce récit tendu à se rompre, Malvina, treize ans. Les vacances de Pâques commencent. La grand-mère de Malvina est morte, et quelqu’un doit s’occuper du grand-père qui vit désormais seul dans son appartement ; sa mère souffre de migraines chroniques et s’est complètement retirée de la vie de famille ; ses frères et soeurs ont déjà quitté la maison et se désint&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture dérangeante, lecture entraînant le lecteur dans une spirale infernale dans laquelle tournoie la question: "va-t-elle s'en sortir ? va-t-elle enfin être comprise ?"
Quand j'ai lu ce roman, j'ai eu l'impression de ne pas avoir tous les éléments pour comprendre l'héroine, de percevoir sa détresse sans en connaitre la cause...

Très vite l'écriture devient oppressante, les éléments indicibles sont éludés par Malvina mais on sent que sa peur augmente (et la nôtre avec !!).

On a envie de dire à l'héroïne de fuir, de ne pas faire ce que les adultes lui demandent, de ne pas avoir pour fardeau leur manque de courage.
On a la chair de poule de voir se rejouer la tragédie des contes, l'inéluctable destin vers lequel semble se diriger le personnage et notre impuissance à lui venir en aide. Comment faire sortir Malvina de son silence ?

On rencontre Malvina à l'orée de ses 14 ans, dans ce passage de l'enfant à l'adolescent.

Sa meilleure amie, celle avec qui elle peut être insouciante, est partie et elle est donc seule le temps de ces vacances de Pâques, qui s'étirent pour elle en 14 journées interminables, rythmées par l'inévitable visite au Loup… Pardon, à son grand-père !

A vélo, Malvina décide de fermer les yeux pour suivre la route qui la mène chez lui.

Elle se met des oeillères, tout comme les adultes autour d'elle, qui ferment les yeux car ils ne veulent pas voir.

Ce que vit la jeune fille les dérange et remet en cause le confort de leur petit vie bien réglée.

C'est dans ces confrontations que le drame de la jeune fille se noue, elle doit lutter, imposer ses limites et ne pas oublier ses droits.

Pourquoi personne ne comprend ses appels à l'aide ? Elle est seule face un père sourd à ses tentatives de dialogue, une mère absente et réfugiée dans sa maladie, un frère et une soeur fuyant la morosité familiale.

Seule face à ses souvenirs qui la rattrapent chaque jour un peu plus et nous font découvrir l'étendue du drame, Malvina lutte, affronte ses peurs, le poids de la culpabilité pour faire entendre son cri.

Tout pourrait paraître bien noir dans ce roman mais ce qui fait sa force, c'est que malgré l'implacable noirceur de certains personnages, leur égoïsme, l'héroïne fait, sur son chemin, de belles rencontres.

Des rencontres qui vont éclairer sa vie, lui permettre de s'affirmer et de redonner tout son sens à son prénom, « Malvina, la gardienne du droit ».
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«Aujourd'hui, dit ma voix, grand-père m'a embrassée. Je ne veux pas qu'il recommence». Malvina, treize ans, a le courage de dénoncer une situation délicate qu'elle sait ne pas être normale. «Papa ne répond rien» et le reste de sa famille ne veut pas la croire. Son frère aîné qu'elle adore lui conseille de s'excuser, «ce n'était pas bien méchant, de la part de grand-père ! Tu sais à quel point il t'aime ! Tu es sa préférée !».
Malgré les refus de Malvina, son père la somme d'apporter chaque jour des provisions à son grand-père. L'attitude incestueuse de celui-ci empire. Malvina enfuit ses cris de honte, de dégoût et de peur en elle. Heureusement, elle n'est pas aussi isolée qu'elle le pense. La voisine de son grand-père devine le malaise et Traque, un garçon de son quartier, l'aidera également à sa manière.
Malvina nous raconte sa vie, ses amitiés, ses premiers émois amoureux. Elle est une fille comme les autres si ce n'est ce secret qu'elle cache en elle et ces sentiments d'abandon et d'incompréhension qu'elle ressent vis-à-vis de sa famille.
Malgré le thème dur et éprouvant de l'inceste, on ne tombe jamais dans le pathos. Tout est dit avec justesse, les faits sont là, ils sont relatés avec les mots qu'il faut. Sans trop en dire et sans cacher la réalité. Un très beau roman, pas totalement sombre, émouvant et salutaire.
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On suit Malvina, une jeune fille de presque quatorze ans qui cache un lourd secret... Chez elle, elle se sent seule et c'est toute aussi seule qu'elle doit chaque jour apporter le repas à son grand-père. Celui-ci n'est pas un gentil papy mais un homme à l'esprit vicieux. En effet, la jeune Malvina est victime d'inceste et culpabilise car elle ne sait pas comment réagir. du coup, elle garde le silence mais cela lui pèse sur sa conscience.
Avec un père autoritaire et une mère qui ne s'occupe de rien, elle se sent délaissée et surtout personne ne l'écoute. Heureusement, elle rencontre le mystérieux Traque pour qui son coeur s'affole et la voisine de son grand-père qui essaie de l'inciter à parler.

C'est une histoire très touchante et forte en émotion. le lecteur vit tout ce que ressent la jeune fille, ses souffrances, ses joies, ses doutes mais aussi ses souvenirs qu'elle vas enfui au fond d'elle-même et qui réapparaissent petit à petit. On a vraiment envie qu'elle trouve une solution, qu'elle se débarrasse de ce qui se passe pour qu'elle puisse vivre comme une adolescente normale.
Les scènes avec son grand-père sont écrite avec beaucoup de pudeur et heureusement vu que ce livre est classée jeunesse. D'ailleurs, je trouve vraiment bien qu'un livre fait pour les adolescents parle d'un sujet aussi grave que l'inceste. Cela peut leur ouvrir les yeux et les aider s'ils subissent la même situation. le message de l'auteur est d'ailleurs très clair : le plus important dans la vie c'est qu'il ne faut jamais se taire, quoiqu'il arrive.

Je me suis attachée à cette jeune fille qui, sous ses doutes, est finalement quelqu'un de fort. Elle essaie de ne pas se laisser abattre en se souvenant de bons souvenirs passés avec sa meilleure amie ou avec sa grand-mère. Ses parents, je les ai détesté pour ne pas avoir écouter leur fille ou fait plus attention à ce qui se passe. Quant au grand-père, je crois que je n 'ai pas besoin de faire de commentaire... Son comportement est juste horrible et je ne comprend pas pourquoi il y a des personnes qui puissent faire ça. Ça me révolte !

En résumé, c'est une histoire joliment écrite avec beaucoup de délicatesse et de douceur malgré le sujet horrible. L'auteur a réussi a faire une histoire sans tomber dans l'horreur des détails mais en se focalisant sur le ressenti de Malvina. C'est un livre qui se lit vite car je voulais absolument savoir comment se finissait l'histoire, si Malvina allait s'en sortir et surtout échapper à ce cauchemar.

Une histoire émouvante qui traite un sujet grave avec tact et délicatesse.

Lien : http://aufildespages1.blogsp..
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Le sujet est dur et la narration à la première personne ne fait qu'accentuer la pression qui s'abat sur nous à la lecture de ces faits. Je ne sais pas combien de fois j'ai refermé ce livre en me disant que je n'avais pas la force de continuer. J'étais nauséeuse et, peut-être que l'odeur des couloirs de l'hôpital a aidé mais j'avais souvent vraiment envie de vomir. J'avais envie d'hurler, d'aider Malvina, de déverser ma colère sur ses parents qui ne la croient pas, qui ne veulent pas croire, qui la traitent de menteuse.

J'ai compris que j'étais trop sensible pour ce genre de sujet, je ne sais pas lire ça, je n'y arrive pas, c'est trop dur. Autour de moi, je n'entends que des commentaires très positifs sur ce livre. Les profs crient au génie, à LA découverte jeunesse de l'année. Moi, je ne sais pas. Peut-être que c'est le sujet qui m'a refroidie et qui m'empêche de considérer ce livre comme un très bon roman. Ce que je sais, c'est que j'étais très heureuse d'avoir terminé ma lecture et que le style ou les personnages ne m'ont pas marqué plus que ça. Ce que je sais, c'est que je n'arriverai probablement pas à le conseiller à mes jeunes lecteurs et que je m'assurerai que ceux qui demanderont à l'emprunter aient le coeur bien accroché.
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Un livre tout simplement magnifique qui raconte l''histoire de Malvina, une jeune fille de bientôt 14 ans qui doit apporter tout les jours un repas a son grand père. Ce livre est tout simplement bouleversant, il traite des sujets sensibles et tabou avec délicatesse et simplicité. Il nous immisce dans la vie chaotique de Malvina, pour le meilleur et pour le pire, nous découvrons au fil du roman l'intrigue et plusieurs personnages qui se transforme soit en aide pour la jeune fille soit en lâche fermant les yeux sur le drame qui se passe. Ce roman parle de sujet simple tel que l'amour, l'amitié, l'adolescence ainsi que de sujets plus sensible tel que l'abus sur mineur ou les problèmes familiaux .
En bref un roman dont on ne sort pas indemne et qui m'a fait pleurée de nombreuse fois avec bien sur une happy end
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Papa pose ses couverts de part et d’autre de son assiette et se racle la gorge. Je suis assise en face de lui. À son air, je comprends qu’il ne va pas parler des vacances, mais de quelque chose de plus important, de plus complexe. Une main glacée me tord le ventre.

— Vous savez que votre grand-père ne va pas bien d’un point de vue santé, dit-il. Depuis que grand-mère est morte, il n’est plus que l’ombre de lui-même.

Je jette un regard furtif en direction de Paul, lequel continue imperturbablement de manger. Il se penche sur son assiette, se fourre un morceau de viande dans la bouche et mâche.

— Votre mère et moi, nous pensons qu’il ne peut plus se débrouiller tout seul.

Je manque d’éclater de rire. « Votre mère et moi ! » Ma mère, elle s’en contrefiche de grand-père ! Elle le dé­teste ! Elle n’en pense rien, en tout cas rien de gentil. Elle ne se ferait jamais de soucis à son sujet ! Jamais !

— Nous avons décidé qu’il allait emménager chez nous. Il va prendre la chambre de Paul.

L’espace d’un instant, la main se transforme en poing, et ce poing me frappe avec une telle violence que j’en vomis presque, là, à la table du déjeuner.

— Je ne peux pas y croire ! dis-je en essayant de capter le regard de maman. Tu ne peux pas avoir décidé ça, maman ! Tu détestes grand-père ! Tu ne peux pas vouloir qu’il habite chez nous ! Personne ne veut ça ! Personne !

Je me redresse lentement, les mains au ventre. Tout me fait mal. C’est comme si le morceau de viande que je viens d’avaler allait dévorer mon estomac, comme si quel­qu’un m’avait donné à boire de l’acide nitrique à la place du jus de pomme.

— Ne fais pas ta bête, Malvina ! dit Paul.

Lui aussi finit par poser sa fourchette sur le côté.

— Où veux-tu que grand-père aille ? reprend-il. Il n’a plus que nous, tu le sais bien !

— Il n’a qu’à aller dans une maison de retraite, dis-je d’une voix blanche. C’est fait pour ça, les maisons de retraite !

Je sais que ça sonne cinglé, froid et insensible, et c’est exactement comme ça que je me sens aussi. Les autres ne disent rien. Papa secoue la tête. Paul plisse les yeux. Il ne s’est pas souvent mis en colère contre moi, presque jamais, une fois seulement, même, parce que j’avais cassé le cadeau qu’il destinait à sa copine, un porte-clé. Il était vraiment furieux, mais ça n’a pas duré longtemps, parce que j’étais petite et stupide, à l’époque. J’avais peur qu’il ne m’aime plus, qu’il ne me lance plus jamais dans les airs, qu’il ne parle plus jamais avec moi. Et maintenant j’ai de nouveau peur. Il y a déjà tellement de choses de gâchées. J’ai déjà claqué tellement de portes derrière moi. Je crains que plus personne ne puisse jamais les rouvrir toutes. Surtout pas Paul. Et papa non plus. Maman et Anne ne comptent pas. Elles n’ont jamais été là. Je ne sais pas pourquoi, mais il n’y a jamais eu que grand-mère, grand-père et moi. Pourquoi pas Anne ? Comment a-t-elle échappé à tout ça ? Je recule d’un pas.

— Tu ne peux pas vouloir ça, maman !

Je ne sais pas très bien moi-même ce que je veux dire par là – qu’elle ne peut pas vouloir qu’il emménage chez nous ou qu’elle ne peut pas vouloir qu’il m’embrasse, qu’il me touche, qu’il vienne dans ma chambre. S’il s’installe chez nous, je ne serai plus en sécurité nulle part. Il viendra dans mon lit la nuit, il entrera dans la salle de bains quand je prendrai ma douche, il m’épiera dans tous les coins, chaque seconde de chaque jour jusqu’à sa mort.

Maman hausse les épaules d’impuissance. Quand papa décide de quelque chose, il a toujours gain de cause, on le sait tous. Il ne me reste pas beaucoup de temps pour parer à ce malheur. Le temps d’un déjeuner de Pâques, très exactement, et pas une seconde de plus. Quand le repas sera fini, ce sera le point de non-retour : grand-père aura vite fait d’emménager. Cette idée brouille ma capacité de penser clairement. Je cherche fébrilement les mots qui pourraient exprimer ce que je tiens enfermé en moi et que je pourrais prononcer sans mourir de honte. Comme que je lutte pour les trouver, je sens le regard de Paul rivé sur moi. Il s’est adossé à sa chaise, les bras croisés. Je manque de courage. Il faudrait que je sois vraiment téméraire pour dire ce que je veux dire en affrontant ce regard.

— Il m’embrasse, dis-je.

Je les sens reculer, s’éloigner, s’échapper. Ils ne veulent pas m’écouter, et si par le plus grand hasard ils le voulaient quand même, il faudrait que je sois plus précise, beaucoup plus précise. Ça ne suffit pas, qu’il m’embrasse, c’est loin de suffire. Il faudrait que je dise aussi qu’il met sa main sur mes seins, qu’il met sa langue dans ma bouche, qu’il fait des choses que je ne veux même pas imaginer, et encore moins faire. Peut-être que ça ne suffirait toujours pas. Peut-être ne comprendraient-ils toujours pas.

— Allez, arrête un peu ! dit Anne en riant. Ne fais pas ta chochotte !

Paul et papa se joignent à elle, soulagés que tout soit si simple et qu’ils n’aient pas à réfléchir à ce que je viens de dire.

— Ça va passer, dit papa.

Il dit ça d’une voix compréhensive, comme si je souffrais d’une maladie. Il se montre bienveillant et compatissant, oui, c’est ça : bienveillant et compatissant. Paul hoche la tête et recommence à manger. Son menton reluit de gras. Cette scène me semble abjecte.
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J'accroche mon panier au guidon et je commence à pédaler ; ce n'est pas si facile, parce que le panier bringuebale et que je dois faire sacrément attention à ne pas perdre l'équilibre. En réalité, je ne devrais rien accrocher au guidon, c'est beaucoup trop dangereux, mais aujourd'hui ça m'est égal. Je dois traverser la ville, descendre une côte raide - le Mont de Potence, elle s'appelle. Avec la vitesse, je me laisse aller en roue libre, le visage fouetté par le vent.

Je me demande si je devrais fermer les yeux, comme le fait Lizzy de temps en temps. Pour m'énerver.
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La mère de Lizzy dit toujours:
- Il faut veiller à ce que les histoires, dans sa propre vie, finissent bien. On peut grandement y contribuer. Il faut prendre des décisions. Il faut avoir suffisamment de courage pour essayer de nouvelles choses. Il ne faut pas se cahcer derrière son petit doigt. Il faut savoir encaisser les échecs. Surtout, il ne faut pas écouter les conseiles idiots!
Et quand elle dit la dernière phrase, elle fait un petit sourire narquois qui signifie, qu'il faut tojours suivre sa rporpe idée à soi, et pas celle des autres.
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Peut-être que beaucoup d'autres auraient agi comme moi, beaucoup auraient peut-être aussi pensé: "Ça, je supporte encore, encore un jour, et encore un, demain je parlerai, ou après-demain, ou peut-être un autre jour." On ne se rend pas compte que le secret grandit avec soi chaque jour, et que chaque heure qui passe le rend plus gros et plus indicible encore.
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« Je plisse les yeux. Par la fente, je vois confusément s’approcher les lumières des feux comme des bougies de Noël. Les maisons défilent à ma droite et à ma gauche. Quelqu’un crie quelque chose, quelqu’un qui est sur le bas côté entre les voitures et qui me fait signe. Bien sûr, je ne vois qu’une tâche bleue et floue, rien d’autre, mais j’entends qu’on m’appelle.
-Hé, Petit Chaperon rouge ! »
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