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Critique de GribouilleChat


Bellewaerde est un parc d'attractions bien connu, proche d'Ypres, en Flandre. Mais qui sait que c'est aussi le lieu d'une bataille meurtrière de la première guerre mondiale ? Dans ce roman, alternent deux récits.
D'une part, Serge, un jeune garçon, que sa tante Bérénice a emmené avec elle et ses collègues de bureau, passe une journée de divertissement dans ce parc. le jeune narrateur s'intéresse de près à la vie sentimentale de sa tante et profite d'un moment de liberté pour visiter le parc à sa guise. Il y fait une rencontre étonnante.
D'autre part quelques jours de la vie de Pierre, belge émigré au Canada et qui s'est engagé comme sous-officier pour venir se battre sur l'Yser. Avec une poignée d'hommes, il tente, sans illusion, de résister aux coups de boutoir de l'armée allemande. Dans ces instants qu'il croit les derniers, il médite sur le chagrin d'amour qui a déterminé son départ et sur son retour au pays.
La première guerre mondiale est une vraie passion pour Xavier Hanotte. Outre ses traductions des poèmes de W.Owen, il a consacré des passages de ses premiers romans et la totalité de Derrière la colline à ce thème. Par ailleurs, Hanotte est traducteur d'oeuvres flamandes, spécialement du romancier Hubert Lampo, un maître du « réalisme fantastique ».
On peut considérer que, dans ce roman à la structure limpide, il parvient à unir ces deux éléments : guerre et réalisme fantastique. Et derrière cette simplicité apparente, les jeux de miroirs se multiplient. Pierre Lambert est ce soldat belgo-canadien mais c'est aussi le prénom du compagnon (ou de l'ex-compagnon ?) de Bérénice ; celle-ci n'est-elle pas une nouvelle Berthe ?
Par ailleurs, plus on avance dans le roman , plus les transitions entre chapitres et époques deviennent ténues. « Maintenant ce sont les murs qui penchent. Et là, pour de bon, je commence à avoir le tournis. » dit le jeune Serge dans la Maison du Magicien. Et à la page suivante : « N'étaient les traits de lumière blanche qui filigranent le fond noir, insondable et sans consistance de mon rêve, cela pourrait ressembler à un plancher mangé d'ombres floues, mouvantes. J'ai la tête qui tourne. » pense Pierre qui reprend connaissance après subi le souffle d'un obus.
C'est ainsi que, peu à peu, l'auteur nous amène à l'improbable rencontre. Quant aux clés, aux relations éventuelles entre personnages, à travers les décennies, au lecteur de les imaginer…
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