AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 34 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voici un roman assez court et dont l'action s'étend pourtant sur quarante ans.

Jocelyn Pierston est né et a grandi sur une presqu'île au large du Wessex - ce comté qui n'existe plus au 19ème siècle que dans l'imagination affectueuse de Thomas Hardy. Fils de carrier, devenu sculpteur, il revient à vingt ans au pays natal avec une âme d'artiste, une sensibilité à fleur-de-peau, un sens aigu de l'esthétisme, une soif de beauté et d'idéal, et riche de ses expériences juvéniles.

Pendant plus de quarante ans, Jocelyn sera en quête de la "Bien-Aimée", une femme à la perfection chimérique, un pur concept sensoriel et émotionnel, qui semble s'incarner dans un certain nombre de femmes, hélas toutes incomplètes et semblables aux pièces désolidarisées d'un puzzle, et pour lesquelles Jocelyn ne parvient pas à s'enflammer sincèrement. Telle une malédiction mythologique, la "Bien-Aimée", mi-déesse, mi-muse, va ainsi entraîner l'artiste insulaire de mirages en désillusions et faire miroiter sur son chemin, toujours plus loin en avant, la promesse du bonheur amoureux. A travers trois générations de femmes de la même famille, Jocelyn va toutefois tenter d'assouvir sa quête, de trouver un sens à son existence, et de comprendre le pourquoi de son art et de l'amour.

Singulier récit très poétique que nous livre Thomas Hardy, qui se révèle toujours aussi tendrement fidèle à la mer, à la campagne anglaise, à la nature et à l'homme. le ton du roman interroge le lecteur ; sans être pessimiste, il ne véhicule pas l'espérance ; sans être sombre, il n'est pourtant pas enthousiaste. J'ai presque perpétuellement songé au "Portrait de Dorian Gray" pendant ma lecture sans vouloir creuser plus avant le parallèle. "La Bien-Aimée" est d'abord un récit sur la quête existentielle ; on y trouve traités avec délicatesse des thèmes psychologiques majeurs comme le rapport à l'âge et au temps, le sentiment amoureux, la passion, le sens artistique ou encore l'évolution des liens sociaux.

Le roman est divisé en trois parties, correspondant à la jeunesse, à la maturité et à la vieillesse de Jocelyn et c'est comme si l'auteur avait voulu faire de son personnage le jouet particulier des Parques pour mieux illustrer la destinée universelle de l'homme.


Challenge 19ème siècle 2015
Commenter  J’apprécie          521
La bien-aimée retrace sur plus de 40 ans l'histoire d'amour entre Jocelyn Pierson et Avice Caro. Une histoire compliquée, pleine de péripéties et de faux-semblants et finalement assez tragique...

Si j'ai moins accroché qu'avec les 'grands' romans de Thomas Hardy, j'ai bien apprécié l'ironie qu'il montre en imaginant cette idylle et le style qu'il déploie en la racontant. Il n'aime décidément pas raconter des histoires toutes simples qui se terminent par un mariage et beaucoup d'enfants ! Et c'est plutôt amusant pour le lecteur de le voir se moquer de son héros ou faire valser ses espérances.

Après, ma lecture a été un peu gâtée par la préface. Non pas qu'elle soit inintéressante, au contraire. Mais elle n'a rien à faire en préface, puisqu'elle dévoile toute l'intrigue en deux paragraphes, elle serait parfaite en postface. Je vous conseille donc de la lire après le roman, notamment pour mieux appréhender le contexte de l'écriture ou les enjeux pour Thomas Hardy.

Merci aux Editions Archipoche pour l'envoi de ce roman.
Commenter  J’apprécie          510
Un roman envoûtant, avec un personnage dont la vie amoureuse n'est qu'un désastre, semblant obéir à un vent virulent d'une malédiction qui ne peut que produire de l'échec ...ah La Bien-Aimée! Un rêve, une illusion ou hallucination, une intuition, en tout cas Jocelyn Pierston est emporté par une chimère qui lui fait échapper la réalité des choses...une fatalité dans laquelle il s'y plait, bercé tout doucement dans un panier comme on le voit sur la couverture du livre...du moins, pour y survivre, il transcende ces énergies négatives dans la créativité artistique, précisément la peinture. Il devient un peintre de grande renommée, avec une vie amoureuse toujours instable. Toutefois sur un écart de vingt années, le sort l'entraîne à devenir amoureux, à chaque fois, de la grand-mère, de la fille et de la petite-fille des Avice...
Commenter  J’apprécie          250
Le roman de Hardy ne se contente pas d'illustrer le thème de l'amour platonique.Il propose aussi toute une relecture de la philosophie platonicienne, annoncée de manière explicite ("Derrière la jolie petite paysanne de l'île se cache mon idéal, ainsi que l'exprimerait Platon"), tout en faisant le procès de l'idéologie victorienne et de son code des représentations artistiques et sociales, fondé sur le divorce entre incarnation et idéal.
Commenter  J’apprécie          240
Encore une belle oeuvre poétique en prose chez Thomas Hardy. Un roman qui n'est pas connu du grand public mais d'une richesse magistrale au niveau de l'écriture et dont le thème n'est autre que l'amour platonique tout au long d'une vie.
Jocelyn, notre personnage principal est en quête de son Idéal,  sa Bien aimée, c'est d'ailleurs pour cela que nous avons 3 parties dans le roman: la jeunesse, le statut adulte et la vieillesse, 3 âges de vie différents, 3 femmes représentant la beauté idéale,  3 descendances portant le prénom Avice.
Comme quoi la quête de l'amour peut être présente toute une vie chez l'homme et vécue au XIXe siècle en Angleterre.
Bien évidemment, pour les adeptes de ce cher Hardy, nous ne sommes pas dans du roman à l'eau de rose, les retournements de situation sont toujours présents, la chute est prévisible et le côté tragique bien installé.
Toutes les allusions aux mythes grecs, le côté philosophique renvoyant à Platon et les métiers sans nul doute autobiographiques en font une oeuvre irréprochable.
J'ai passé un moment plus qu' agréable avec cette lecture qui m'apaise et me réconforte en même temps.
Commenter  J’apprécie          200
Jocelyn Pierston, artiste sculpteur renommé à Londres, est obsédé par sa Bien-Aimée. Elle n'est pas une femme, mais une idée. « À sa Bien-Aimée, il avait toujours été fidèle ; seulement elle avait subi de nombreux avatars. Chaque femme [...] n'avait été qu'une forme passagère de l'élue. » (p. 14) Exalté, plus amoureux de l'amour que des femmes qu'il croise, il peut supplier une femme de l'épouser pour, quelques instants après, sentir sa flamme tiédir parce que la demoiselle se fait moins parfaite qu'au premier abord. « Il savait que dix minutes de conversation [...] avec celle qui représentait sa Bien-Aimée détruiraient l'illusion et provoqueraient immédiatement ailleurs une autre incarnation. » (p. 49) Incapable de se fixer, Jocelyn cherche sans cesse et partout celle qui incarnera complètement le fantasme qu'il nourrit au creux de son âme. « Être inconstant, c'est se fatiguer d'un être qui, lui, ne change pas. Mais j'ai toujours été fidèle à la trompeuse créature que je n'ai jamais pu saisir. » (p. 39) Les décennies passent : l'artiste reste seul, mais son coeur ne vieillit pas et brûle toujours du même feu. Un jour, il apprend la mort d'une femme qu'il avait brièvement considérée comme une compagne possible. Et soudain, il comprend : c'était elle, la première d'entre toutes, et il n'a pas su la garder ! « C'est la seule femme que je n'aie pas su aimer, et donc la seule que je regrette ! » (p. 67) Par un cruel jeu du destin, l'enfant de cette femme allume dans le coeur de Jocelyn la même passion, même si l'homme désormais mûr voit les défauts de cette jeunesse. « Est-il possible que la fille possédât les mêmes traits sans avoir la même âme ? » (p. 82) Saura-t-il enfin fixer son affection, ce chantre de Vénus ? Rien n'est moins certain.

Il ne m'a fallu que quelques pages pour trouver ce Jocelyn Pierston parfaitement agaçant et complètement risible. Il assure n'être pas inconstant, mais mon p'tit gars, je ne vois pas comment définir autrement ton comportement ! Ah oui, je sais, ce n'est pas de ta faute, c'est Aphrodite et autres dieux de l'Amour qui te tourmentent. « Je subis une malédiction étrange, une influence maligne. » (p. 34) le seul crédit que j'accorde à ce triste personnage, c'est qu'il ne va pas jusqu'à séduire les femmes : il les aime sans les toucher et s'en éloigne très rapidement. Et c'est peu dire que je me suis sadiquement réjouie qu'il soit blessé par là où il a péché... Toutefois, aussi détestable que soit le personnage, le récit est fameux ! Thomas Hardy ne manquait pas d'épingler les travers de ses contemporains. Je retrouve en Jocelyn l'orgueil de Jude l'obscur : ici, ce n'est pas l'ambition de réussir qui dévore le protagoniste, mais le fol hybris d'être une créature qui se croit supérieure en amour. C'est parfaitement ridicule et l'auteur nous fait rire de son personnage.
Commenter  J’apprécie          180
Nous suivons l'artiste sculpteur renommé Jocelyn Pierston pendant 40 ans. Éternel insatisfait, qui sous prétexte de recherche de la perfection, délaisse les unes auprès les autres les femmes qui croisent sa route et représentent tour à tour la Bien-Aimée : sorte de mirage, divinité de l'amour, composée de caractéristiques changeantes, selon le cas blonde ou brune, mince ou ronde, évanescente, cette chimère reste inaccessible. Et si l'Élue n'était autre que Avice, jeune femme avec qui il était fiancé, abandonnée pour une autre perfection fantasmée, ou est ce à cause de son décès prématuré quelle trouvera grâce à ses yeux exigeants? Voilà alors son fantôme ressuscité dans les traits de sa fille et ensuite petite fille allumant à nouveau la flamme de la recherche de cette Bien-Aimée, lui faisant oublier qu'il aime une Avice ayant toujours 20 ans, alors que lui vieillit bel et bien. Mais son inconstance lui fait relever petit à petit quantités de défauts et l'image parfaite s'étiole pour prendre vie dans une autre hôtesse.
Dernier roman de Thomas Hardy, ce ne sera pas mon préféré mais j'ai beaucoup aimé les thèmes abordés, l'amour, le refus de vieillir, l'instance, le miroir aux alouettes, la poursuite d'un idéal bien insaisissable.

Commenter  J’apprécie          140
La bien-aimée est le dernier roman de Thomas Hardy néanmoins assez méconnu.
En effet , l'auteur est surtout plébiscité pour ses autres récits tels Tess d'Uberville ou encore Jude l'obscur.

En l'espèce , Jocelyn Pierston sculpteur vivant à Londres mais entretenu par son père en attendant le succès , retourne à Slingers son île natale, il y retrouve son amour de jeunesse Avice Caro .
D'abord assez hautain lors des retrouvailles , de part de la simplicité et la naïveté de la jeune fille , il en tombe amoureux peu à peu et des projets de mariage se dessinent .


Néanmoins , la romance est assez courte car suite à un quiproquo il décide de la quitter pour une autre femme.
Encore une fois les choses ne se passent pas comme prévues car les parents de sa fiancée s'opposant à cette union décide de partir avec celle-ci afin d'évincer Jocelyn.
Malgré sa déception , de nouveau seul il part à la recherche de son idéal féminin , ne la trouvant pas il multiplie les conquêtes .
Par ailleurs , il réalise son rêve et devient un artiste reconnu de Londres .

Un jour près de vingt ans plus tard alors qu'il retourne sur son île natale il rencontre la fille de son amour d'antan et en tombe amoureux.

Cependant , le sort s'acharne encore une fois et il est de nouveau seul , car celles-ci ne partage pas ses sentiments .
Des années plus tard , la malédiction se poursuit car il rencontre la petite fille de sa bien-aimée incarnant encore une fois pour lui son idéal , la beauté magnifiée , il en tombe amoureux.
Cependant , elle en épouse un autre et devient mère.

Enfin , à près de soixante ans il épouse Marcia Bencomb avec laquelle il habitera sur son île natale les derniers instants de sa vie …

La question est celle de savoir si la quête d'un idéal féminin et la recherche de l'éternelle beauté ne concourt pas à la perte de l'être humain?

Mon avis :

C'est une lecture qui a été en demie teinte me concernant .
En effet , de part le sujet de la quête absolue de la beauté et de l'idéal ce roman fait penser au Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde .

Néanmoins , la part fantastique n'est pas au centre du récit et il n'existe pas de réelle méchanceté de la part de Pierston.

Cependant , bien que le fantastique ne soit pas au coeur du roman l'auteur a su mettre en évidence la réapparition de la bien-aimée durant toute l'existence de Pierston ce qui l'empêche de se réaliser et d'être heureux .
Car la quête est perpétuelle et c'est pour cela que durant de nombreuses années il peine à se marier et à vivre enfin heureux.
Cette réapparition , est de même mise en relief par le titre des chapitres car Pierston est considéré par l'auteur comme un jeune homme durant tout le roman .

-Un jeune homme de vingt ans
-Un jeune homme de quarante ans
-Un jeune homme de soixante ans

C'est d'ailleurs de part ces différents titres que l'auteur montre que même si il vieillit physiquement il a l'illusion de ne pas vieillir de part son amour pour sa bien-aimée réincarnée durant toutes ces années.
Ce ne sont finalement que la vieillesse et la malade qui mettront fin à cette quête absolue de beauté qui n'était qu'illusion.

L'auteur à travers ce roman à voulu critiquer le poids des conventions à travers les mariages de convenances mais aussi le sort du destin qui s'acharne sur Jocelyn auquel il semble ne pas pouvoir échappé , ni trouvé de repos .




Lien : https://jessicabouquine.com
Commenter  J’apprécie          20
Alors, j'avais moyennement apprécié Tess mais je me suis décidée à retenter l'aventure Hardy. Bon, j'avoue que j'ai préféré ce roman. le personnage de Jocelyn est à la fois naïf, antipathique et pitoyable... En fait, on a un homme girouette qui se veut hors du temps et ne reste jamais fixé bien longtemps sur le même objet d'amour. Jocelyn papillonne à la recherche de "la bien aimée" même si un fil rouge se dessine à travers trois génération d'Avice Caro... La première dont il aime l'âme mais qu'il abandonne, la seconde dont il aime le corps mais qui le repousse et la dernière qui fusionne ce que les deux précédentes ont de meilleur et qui finit par l'abandonner devant l'autel. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur rend les sentiments (souvent exaltés) de Jocelyn envers ces trois Avice... Mais j'apprécie aussi le fait qu'une dernière femme, Marcia, celle pour qui il abandonne la première Avice avant de l'abandonner elle aussi, soit au final auprès de lui à la fin (et j'imagine qu'il a enfin réalisé à quel point sa quête était vaine. le fait que Marcia soit indirectement liée à la renonciation de la dernière Avice m'a également beaucoup plu. le roman se lit rapidement et on sourit souvent devant les pensées de Jocelyn entre naïveté, bêtise et vanité (surtout dans la dernière partie).


Ce que j'aime : la manière très acide dont l'auteur décrit la quête de perfection, de l'objet bien aimé par Jocelyn, le fait que ce soit à la fois une recherche d'esthétisme mais aussi d'âme. le fait que l'on devine l'immense prétention de Jocelyn à travers sa recherche. La dernière version d'Avice est ma favorite, le fait que Marcia revienne dans l'histoire et la manière dont Jocelyn gâche entièrement sa vie dans sa poursuite d'un idéal qu'il n'atteindra jamais : il est trop papillonneur


Ce que j'aime moins : bon j'avoue que j'ai encore une fois du mal avec le style de Thomas Hardy qui n'est pas mon auteur favori


En bref : Un roman souvent drôle, porté par un héros intéressant à défaut d'être attachant


Ma note


7/10
Lien : http://jessswann.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (84) Voir plus



Quiz Voir plus

Tess of the d'Urbervilles

En quelle année fut publié Tess of the d'Urbervilles ?

1879
1891
1901
1914

10 questions
58 lecteurs ont répondu
Thème : Tess d'Urberville de Thomas HardyCréer un quiz sur ce livre

{* *}