Citations sur Poèmes du Wessex - Poèmes d'hier et d'aujourd'hui - La Ri.. (10)
Alors, nous avons échangé un sourire
Et la vie me parut moins cruelle
Qu'elle ne l'était avant
Qu'ils ne confessent leur indifférence.
A la lueur des astres et de la lune
J'allais vers la maison de mon amour
A Kingsbere, pour nos épousailles
Au prochain lever du soleil
Je longeais l'antique colline et les bois
qui bordent le chemin d'Ikling,
Où se dressait un temple païen
Au commencement du monde...
(LA BIEN-AIMEE)
Une ombre ne peut être immortelle
Que pour les esprits qui se souviennent.
Vivant, tu me laisses la vie ;
En mourant tu me l'enlèves.
Je mets en toi mon seul espoir
De prolonger ici ma douce vie ;
Je compte sur ta fidélité
Pour traverser les années à venir.
ELLE À SES FUNÉRAILLES
On l'emporte à son dernier repos
En majestueuse et lente procession
Que je suis, à ma place d'étrangère.
La famille, ici. Moi, son amante, là.
J'ai gardé ma robe voyante ;
Eux, portent des habits de deuil.
Mais ils l'entourent les yeux secs,
Tandis que la douleur me consume.
LE VIOLONEUX
Le violoneux connaît tout ce qui se trame
Dans la cadence de son astucieux lyrisme.
Le violoneux sait bien les regrets qui naîtront
Des sourires de cette nuitée !
Il voit des couples s'unir pour la danse
Et bientôt pour l'existence
Qui vont payer très cher leurs frairies
Par le gâchis des luttes conjugales.
Il nasille : "La musique appelle le diable,
Bien que louée comme venant du ciel.
Elle incite les gens à de grandes liesses
Qui multiplient par sept leurs péchés.
Tant de coeurs sont maintenant brisés
Et dans l'attente du départ,
Dont j'ai d'abord emmêlé les vrilles
Avec ma douce viole et mon archet !"
Cela me ronge d'y penser,
De penser à tout cela !
Je ne peux supporter mon sort comme une sentence,
Et je préférerais n'avoir pas vécu ;
Que mon souvenir s'efface,
Que tout ce qui reste de moi se dilue,
Que mes actes soient annulés
Et qu'il n'y ait de moi plus de trace !
IN TENEBRIS I
L'hiver est proche
Mais incapable
De raviver mon deuil :
On ne meurt qu'une fois.
[...]
La tempête peut tout saccager ;
Mais l'amour ne blessera plus,
Cette année, le cœur de celui
Qui n'a plus de cœur.
Noir est le manteau de la nuit ;
Mais la mort ne peut effrayer
Celui qui, hors des doutes,
Attend sans espoir.
À LA VIE
Ô vie, au triste visage marqué,
Je suis las de te voir
Clopin-clopant, dans ta cape terreuse,
Et ta gaîté forcée !
"Tu peux partir, Amour,
La race humaine périra, selon tes présages,
Car privée de tes bons offices,
L'homme ne sait rien, maintenant,
Des temps à venir,
Nous n'avons pas peur de tes menaces ;
Depuis longtemps nous avons appris l'indifférence !
- L'Humanité va disparaître - Ainsi soit-il"
Dis-je à l'Amour.
Vous aviez pour moi le regard qui se perd
Dans la banalité des secrets éventés,
Nous échangions quelques paroles
Qui appauvrissaient d'autant notre amour.
Le sourire, Ô combien funèbre de vos lèvres,
Ne durait que pour avoir la force de mourir ;
Ainsi le traversait un sillon d'amertume
Comme vole un oiseau de mauvaise augure.