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Critique de Erik35


Erik35
16 septembre 2021
ATTENTION : PAMPHLET.

D'autres que moi ayant décrit et décortiqué bien mieux que je saurais le faire, et avec bien plus de justification, l'ouvrage de Pauline Harmange, Moi les hommes, je les déteste, je me contenterai de préciser, à qui voudrait en faire lecture, à quel type d'ouvrage ce texte appartient d'un point de vue strictement formel.

Plus qu'un simple essai mais moins qu'un traité (il n'en a ni les envies, ni les vertus spécifiquement didactiques et, pour nombre d'entre eux, universitaires), ce texte d'une grande virulence, pour ne pas dire d'une violence certaine, relève de la catégorie du pamphlet.

Le terme n'est plus guère usité de nos jours et il semble parfois revêtir un caractère quelque peu dépréciatif mais c'est bien dommage. Nombre de très grand textes relèvent de ce genre, parfois des plus indispensables dans les temps où ils furent/sont rédigés et publiés.

Citons-en quelques uns pour mémoire : le plus célèbre d'entre eux est, sans nul doute le J'accuse d'Emile Zola qui lui vaudra même de sérieux démêlés avec la justice, puisqu'il écopera d'une condamnation à un an de prison ainsi qu'une très lourde amende. Citons encore l'indispensable de l'horrible danger de la lecture du tout aussi indispensable Voltaire. Il y a encore le Napoléon le petit de l'inlassable Victor Hugo. le Doit à la paresse de Paul Lafargue, qui demeure aujourd'hui encore essentiel, et moulte autres !

Cependant, il faut bien le reconnaître, les titres les plus connus dans ce genre littéraire bien particulier sont assez peu le fait de femmes. Est-ce parce qu'ils furent/sont souvent rédigés par des hommes au faîte de leur notoriété dans un monde majoritairement masculin au sommet de l'échelle sociale et du pouvoir, qu'ils sont des moments de "saine colère", qu'ils ont souvent les apparences d'une certain virilisme, autant de "qualités", d'attributs, que l'on estime généralement plutôt masculins, que ces ouvrages-ci émanent rarement de plumes féminines ? Est-ce parce que le genre tend aussi à être accaparé par les esprits les plus réactionnaires (souvenons-nous des horreurs céliniennes de Bagatelle pour un massacre et autres abjections du genre. Nous éviterons aussi ici de faire quelque publicité que ce fut à un certain Eric Z. dont certain titre violemment misogyne lui assura, il y a deux décennies, les prémices d'une célébrité aujourd'hui exaspérante, ignominieuse et étouffante) que ce genre-ci aura pu être boudé par des esprits plus libéraux, plus tempérés, voire progressistes ? Est-ce encore parce que les temps sont plus à la négociation, à la pacification, à l'écoute qu'à la diatribe ? Difficile de répondre avec précision et certitude.

Quoi qu'il en soit, il était sans doute plus que temps que le pamphlet change de sexe (si je puis ainsi m'exprimer). C'est donc désormais chose faite avec ce présent pamphlet qui, très certainement, fera date.
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