Les vignes de Sarah

Vouvray, 1897. Tout juste mariés, Sarah et Philippe Lemieux décident de retourner dans la Napa Valley pour gérer le domaine d'Eagle's run, accompagnés du neveu orphelin de Sarah, Luc, qu'elle élève comme son fils. Ils laissent la gestion du domaine de Vouvray à la famille de Sarah, et essaient de se faire une place dans la production californienne, avec en ligne de mire la possibilité d'être présents à l'exposition universelle de Paris...

C'est le genre de grande fresque historique que généralement j'affectionne, mais dans ce cas, même si la lecture fut plaisante, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable. Bien que ce soit un second tome, on comprend bien tous les évènements passés qui empoisonnent encore la vie du couple, néanmoins il faut bien une centaine de pages pour avoir une émotion, créer une connection avec les personnages, et c'est trop long à mon sens, alors qu'ensuite le rythme devient plus fluide. Je n'ai guère accroché avec le couple principal, trouvant Sarah parfois agaçante, et Philippe trop souvent insupportable. J'aurais de loin préféré que le focus soit mis sur les personnages secondaires, bien plus riches, intéressants et nuancés, notamment les duos mère/fille Linette/Pippa et surtout Marie/Adeline, parce que les passages qui leur étaient consacrés m'ont beaucoup plu. Quitte à parler du manque de nuances, les femmes du mouvement de tempérance, juste avant la prohibition, sont forcément vues comme des rombieres acariâtres. Il est néanmoins intéressant de comprendre comment le tournant du siècle se passe pour les vignerons, avec le phylloxera et la concurrence extrêmement rude, ou encore d'évoquer les progrès médicaux et le tremblement de terre de San Francisco. de plus, cette lecture me permet, à l'instar des deux autres, de découvrir de nouveaux auteurs au mois de janvier, et je pense continuer ainsi pour faire descendre ma pal!