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3,96

sur 53 notes
Ce roman avait tous les ingrédients pour me plaire et me faire passer quelques belles soirées lectures : un barrage qui a engloutit toute une vallée, chassant les Indiens ojibwés de leurs terres, une maison obtenue de manière peu catholique et Maddy , une vieille dame, qui, avant de mourir, voudrait réparer les torts du passé en donnant sa ferme à Diane, une descendante de la famille spoliée à l'époque.

De l'autre côté, nous avons Rachel, la petite fille de Maddy qui n'a pas envie que la ferme qu'elle adore (mais où elle n'a plus mis les pieds depuis 8 ans) soit léguée à la Diane, celle qui s'occupe de sa grand-mère depuis des années.

Rachel m'a exaspérée au possible : elle décide, sur un coup de tête, de débarquer chez sa mamy, à 6h de route de chez elle, embarquant dans l'aventure son bébé de trois mois, le tout sans prévenir son mari. Tout au long du roman, elle sera inconséquente, chiante, gamine, peu mature, notamment dans son comportement avec Diane.

Rachel est perdue, souffrant sans doute d'une dépression post-natale, et elle est tiraillée entre ses sentiments pour son ancien amoureux, avec qui elle s'est séparée il y a longtemps et son mari (qu'elle oublie vite).

Ce personnage ne m'a jamais touchée, je n'ai jamais vibré lors de ses nombreux atermoiements, que du contraire, cela m'a exaspéré et j'ai fini par sauter des pages.

Certes, ces détails peuvent être importants afin de comprendre le passé des familles impliquées dans l'histoire, afin que l'on comprenne mieux l'importance que ces faits ont eu, sur les différents personnages, mais cela m'a semblé long…

Il ne se passe pas grand-chose dans ce récit et tout est prévisible, téléphoné et je n'ai eu aucune surprise, ayant tout deviné.

Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas une lecture dont je ressors conquise et heureuse, mais plus une lecture foirée. Sur Babelio, il y a plus d'avis positifs que négatifs, donc, ce sera à vous de voir si vous tentez le coup ou pas…

Moi, je vais passer à un autre roman !

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Amy Hassinger nous propose de nous installer dans le Wisconsin, sur d'anciennes terres appartenant aux Ojibwés, terres qui furent vendues à des blancs ou ensevelies sous les eaux avec la construction d'un barrage et dans la propriété appartenant à la famille Clayborne, propriétaire de la Ferme et dont les ancêtres sont à l'origine de la retenue d'eau. 

Rachel est la dernière descendante de la famille Clayborne et a un profond attachement non seulement à la Ferme mais également à Maddy, sa grand-mère, qui y vit ses derniers jours. Après la naissance de sa fille, Deirdre, Rachel éprouve le besoin de faire un break dans sa vie et de retourner auprès de sa grand-mère afin de tenter de se retrouver, de savoir quelle femme elle est devenue, quelle mère elle sera et de comprendre pourquoi les réminiscences du passé font ressurgir en elle un besoin viscéral de fouler la terre de ses ancêtres qui sont promises en héritage par Maddy à Diane, son infirmière, descendante des autochtones anciens possesseurs du territoire. Mais ne serait-ce pas l'envie de retrouver Joe Bishop, le fils de Diane, son amour de jeunesse qui la pousse finalement à la Ferme ?

Amy Hassinger dresse avant tout trois très beaux portraits de femmes : Rachel en pleine dépression postnatale qui sent que son couple ne tient plus qu'à un fil, ayant le sentiment d'étouffer et de s'oublier auprès de Michaël auquel elle n'a pourtant rien à reprocher. Maddy qui, au soir de sa vie trouve en Diane, un soutien, une aide et dont elle veut faire l'héritière du domaine celui-ci ayant appartenu par le passé à sa famille, rendre en quelque sorte à César ce qui appartenait à César, mais cette volonté va engendrer chez Rachel un sentiment profond de perte de repères, ceux de son enfance et des moments heureux. Et puis Diane, dévouée et aimante accompagnatrice de Maddy, partagée entre l'amitié qui la lie à celle-ci mais également la crainte que le retour de Rachel et son rapprochement avec son fils Joe, ne complique la situation.

Le roman est aussi l'occasion d'évoquer l'appartenance à une terre, celle des origines qu'elles soient à travers les tribus autochtones mais également familiales, la perte d'un environnement chargé en souvenirs, en traditions, dans une nature sauvage et indomptable, où demeurent enfouis, que ce soit dans les mémoires ou sous l'eau tout ce qui a construit des lignées familiales. Et quand on commence à évoquer le passé, qu'il soit lointain ou proche, des questions se posent sur le sens de la propriété que ce soit celle d'un endroit mais également des sentiments.

A travers une narration où chacun refait le chemin de sa vie, de ses blessures et en particulier de celles de Joe qui est revenu en partie défiguré de son engagement dans la guerre en Irak mais également des celles, plus intimes, qui ne peuvent émerger que soumises à des chocs violents ou à la confrontation à soi-même, à ses propres désirs, l'auteure montre toute l'ambiguïté des choix de chacun, de ce qu'il croyait ses certitudes mais aussi croyait savoir de lui-même.

J'ai apprécié la manière dont l'auteure contient son récit, dont elle le maîtrise à la manière d'une digue retenant les sentiments : tout est mesuré, l'évolution se fait graduellement, par petites touches, au fil du temps, sans violence, juste le temps nécessaire à chacun de ses personnages de reprendre possession d'eux-mêmes avant que la digue cède et fasse des ravages.

Je me suis laissée guider par la plume de l'auteure, j'ai vécu au rythme des retrouvailles, des confrontations en laissant peu à peu se dessiner le parcours de chacun, à la manière d'un cours d'eau qui cherche son lit. J'ai arpenté les rives pour apercevoir les habitants des profondeurs revenir à leurs sources, tels les esturgeons ou saumons remontant le courant pour revenir sur les lieux de naissance, regardé le ciel et observé les aigles, écouté la pluie tomber et noyer les passions. J'ai dressé les portraits de trois femmes qui ne voudraient rien abîmer à leurs relations mais qui vont se confronter à un passé qu'elles pensaient apaisé. J'ai aimé qu'il n'y ait pas d'outrances  mais beaucoup d'amour car le fond du problème n'est pas la haine mais l'amour d'une terre.

C'est lent, c'est doux, c'est beau, c'est un récit riche en symboles, en parallèles entre environnement et sentiments, qui évoque les questionnements féminins sur les choix, les doutes, la famille, la maternité mais également la transmission et l'héritage.

J'ai beaucoup aimé.
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Ecologie, transmission, maternité...
"La crue" est un roman qui aborde des sujets d'envergure mais d'une façon presque détournée, jamais frontale. Pas de vérités assénées, mais des histoires qui s'enchevêtrent et qui finissent par trouver un écho dans l'esprit du lecteur. Il y est question de racines et d'héritage, de concessions et de construction, de de victoires qui se transforment en défaites et d'échecs qui ne le sont pas totalement...
J'aime ces livres qui prennent le pouvoir en douceur, qui laissent leur empreinte longtemps après la dernière page tournée...
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La crue, roman de Amy Hassinger, à l'édition soignée (grain du papier, choix typographiques...) traduit de l'Américain par Brice Matthieussent se déroule pour l'essentiel dans le Wisconsin. Grands espaces, rivières à poissons, lac et forêts, c'est un livre qui fait respirer à pleins poumons même si une histoire de barrage vient quelque peu entraver le cours naturel des choses. le matériau narratif de ce roman est particulièrement riche car il fonctionne en quelque sorte par strates. La strate personnelle est centrée sur l'histoire de Rachel Clayborne, jeune femme dans la trentaine, universitaire et récemment maman qui fait le douloureux constat de se retrouver embarquée dans une vie qu'elle n'a pas choisie. le portrait psychologique est finement brossé et j'ai apprécié que l'auteure sache rendre compte de la complexité des sentiments ressentis, notamment ceux concernant la maternité. A priori, Rachel a tout pour être heureuse et pourtant, elle étouffe.
La deuxième strate est plus globale. Elle fait intervenir les dépossessions de terres dont ont été victimes les Amérindiens, en l'occurrence la tribu des Ojibwés. Pour réparer, à sa mesure, ce préjudice, une vieille dame malade, Maddy Clayborne (la grand-mère de Rachel) a pris la décision de léguer sa propriété à son infirmière, Diane Bishop, originaire de cette tribu. Mais voilà, qu'après plusieurs années d'absence, Rachel réalise son attachement à cette maison, la Ferme, où enfant, elle se sentait pleinement en phase avec la nature, avec elle-même, grandissait, prenait de l'assurance, bref promettait de devenir une adulte accomplie et épanouie... Encore une fois, l'auteure, Amy Hassinger, va très bien rendre le conflit intérieur de Maddy, tiraillée entre son souci de justice et la prise en compte des sentiments de sa petite-fille.
Enfin, l'autre strate, est d'approche environnementale. Elle permet de prendre la mesure des dégâts engendrés par certains barrages (dont la production électrique nous est présentée presque comme quantité négligeable) sur les écosystèmes des rivières, notamment sur les poissons marins (gaspareaux, aloses et esturgeons) qui ont besoin d'en remonter le cours et qui, de fait, sont sacrément contrariés par ces murs de béton sur leur chemin. Je suis assez inculte dans ce domaine et j'ai apprécié d'en apprendre plus à l'occasion de cette lecture. le chapitre (ou plutôt "le livre" car le roman est subdivisé en 5 livres) qui évoque cette problématique, mise en lumière par un certain nombre d'associations est celui, à mon sens, où l'écriture est la plus travaillée car j'avoue une légère déception de ce côté. Non pas que ce soit mal écrit mais bon, je m'attendais à quelque chose de plus soutenu sur l'ensemble du roman.
Autre bémol, j'ai trouvé que le roman comportait quelques longueurs. J'aurais apprécié que l'intensité de l'histoire se dégage un peu plus vite. Mais ce ressenti vient peut-être des habitudes de lecture que j'ai prises en évitant de plus en plus souvent les pavés.
Cependant, ce qui m'a semblé le plus réussi dans ce roman, ce sont les parallèles que l'on ne peut s'empêcher de faire sur les effets d'une nature par trop contenue, les aspirations profondes mais étouffées d'une personne ou le tracé autrefois sauvage d'une rivière, canalisé à grands renforts d'ouvrages anthropiques. Peut-on, sans risques, brider, dompter ce qui ne demandait qu'à être impétueux ou pour le moins, naturel ?


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Rivière et forêt,
Esturgeons et aigles,
Une ferme,
Un barrage,
Et au milieu une femme qui se demande si la vie qu'elle mène est vraiment la sienne.

Au coeur de la nuit, Rachel Clayborne part avec son bébé sans rien dire à son mari. Elle part rejoindre la ferme familiale dans le Wisconsin, elle part rejoindre sa grand-mère qui est en fin de vie, elle part pour s'extirper un peu de cette vie parfaite qui l'étouffe.

Sur des terres au passé lourd et à l'avenir incertain, Amy Hassinger guide ses personnages le long d'un chemin complexe où les regrets personnels et le désir se confrontent, où le présent de chacun fait écho aux dilemmes moraux de l'histoire troublée des Etats-Unis.

Abordant de nombreux thèmes comme la maternité, la fidélité conjugale, les liens familiaux, les droits des peuples autochtones, la nature et sa gestion par l'homme, « La crue » est un roman totalement addictif. Les presque 500 pages se dévorent. le lecteur est porté par les souvenirs et les questionnements existentiels de chaque protaganiste à l'ombre d'un barrage qui menace de rappeler tout le monde à l'ordre.

Traduit par Brice Matthieussent
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Juin 2003, Rachel, mariée, un nourrisson de 3 mois, part sur un coup de tête retrouver sa grand-mère, Madeline, dans le Wisconsin, à la Ferme, là où elle a passé tous ses étés lorsqu'elle était enfant, en compagnie de Joe, le fils de Diane, l'amie et l'aide de vie de sa grand-mère. Elle vient d'apprendre que sa grand-mère, très affaiblie, a décidé de faire don de la Ferme à Diane pour la remercier de son amitié et de son aide mais surtout pour réparer une injustice; en effet, la terre appartenait à l'arrière grand-père de Diane, Indien Ojibwé, et a été rachetée, à son insu, par l'arrière-grand père de Rachel, pour y construire le barrage de Old Bend. le village où vivait la famille de Diane a été noyé, les maisons, les souvenirs, le passé. Mais Rachel ne l'entend pas ainsi.
Ce roman nous offre trois beaux portraits de femmes, tiraillées par des sentiments contraires :
* Madeline, plus de 90 ans, qui s'affaiblit de jour en jour, dont la lucidité n'est qu'intermittente et qui essaye de trouver un compromis entre l'amour qu'elle porte à sa petite-fille et son besoin de réparer les blessures faites aux Indiens par sa famille.
* Diane qui est partagée entre sa profonde amitié pour Madeline et son besoin que soient reconnues et compensées les blessures et les spoliations dont a été victime son peuple
* Rachel, écartelée entre son mari et une vie qu'elle n'a pas vraiment choisie et son besoin de retour à son enfance, à la nature, à la liberté.
Mais ce roman est aussi un hymne à la nature et à ce que lui font subir les hommes; la nature et le barrage sont des personnages à part entière qui interagissent avec et influent sur la vie et le destin des protagonistes.
La rivière, trop longtemps tenue prisonnière du barrage d'Old Bend est la métaphore de la vie de Rachel qu'elle a subie pour tenir le rôle qu'attendaient d'elle ses parents et son mari, dans laquelle elle s'est sentie prisonnière. Elle veut reprendre le cours de sa vie, là où elle l'a abandonné, comme la rivière a fini par reprendre son cours ancestral, sereine et apaisée.
Enfin, ce roman est un réquisitoire convaincant contre la spoliation dont ont été victimes les populations autochtones américaines, leur déracinement, le mépris dans lesquelles elles ont été tenues pour leur connexion avec la nature, avec l'invisible, avec la terre.
Une belle lecture servie par de magnifiques descriptions de paysages et une écriture dont la douceur n'enlève rien à la force du propos.
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Rachel, jeune mère en plein baby blues retourne pour quelques temps auprès de sa grand-mère, dans la ferme de son enfance. L'occasion de revoir peut-être Joe, l'amour de jeunesse qu'elle a abandonné de manière pas très charitable bien des années auparavant. le problème du devenir de la maison se pose, il y a de la contestation d'héritage dans l'air…
Pas totalement convaincue par ce roman, je suis sans doute restée un peu hermétique à l'histoire d'amour qui le sous-tend. D'autre part, même si je peux comprendre qu'elle ne se retrouve pas dans la vie qu'elle mène, j'ai trouvé les réactions de Rachel inconséquentes et exagérées… L'aspect historique et scientifique des résultats de la création de barrages sur la faune sauvage, et aussi sur la vie des peuples autochtones, ne manque pas d'intérêt. Les personnages de Joe et de sa mère, ainsi que la grand-mère de Rachel, m'ont passionnée davantage, et j'aurais préféré voir la jeune femme rester en arrière-plan.
C'est un roman bien écrit, qui se lit sans déplaisir, mais pas un coup de coeur en ce qui me concerne, sauf pour l'édition, très soignée !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Dans le cadre du Challenge des DouzeThèmes, je devais lire pour le mois de juillet un livre en rapport avec l'eau. J'avais plusieurs titres qui correspondaient à cette description, c'était l'occasion de faire descendre un peu ma (vorace) PAL. Mais le mois de juillet aura été trèèèès paresseux, vu que sur les cinq titres prévus, je n'ai réussi à lire que La Crue ! J'ai découvert ce roman sur le groupe Facebook "Picabo River Book Club", j'étais curieuse sachant que les thèmes m'intéresse énormément. C'est parti !
La Crue est un livre très riche, qui aborde de nombreuses thématiques, toutes plus intéressantes les unes que les autres : comment les Indiens ont été spoliés de leurs terres et de bien d'autres choses ; les liens qui unissent certaines personnes à un bout de terre bien précis et de manière plus large l'appartenance à un endroit ou à un milieu ; les retrouvailles avec un premier amour qui n'a jamais eu de clôture ; les liens familiaux ; l'écologie avec ce fameux barrage, qui a de nombreuses conséquences sur l'environnement… Tous ces sujets sont passionnants, mais j'ai été particulièrement touchée par la vie de Rachel, et comment elle s'est retrouvée à avoir un mari, une enfant, et à travailler sur un sujet de thèse qui n'est pas le sien. La jeune femme s'est retrouvée embarquée dans cette vie car elle a pris une mauvaise route, n'a pas su dire non parfois, a fait ce qu'on "attendait" d'elle…

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Cela vous arrive-t-il de ne pas vouloir finir un livre car vous n'avez pas envie de quitter ses personnages et l'atmosphère dans laquelle il vous plonge ? C'est pour ces raisons que j'ai laissé de côté pendant plusieurs jours les cinquante dernières pages de la Crue, d'Amy Hassinger. J'avais peur d'être déçue par sa fin, ce qui est un peu étrange car jusqu'à ce cap, le roman m'avait totalement conquise. J'étais tellement heureuse de croiser la route d'un personnage principal féminin qui ne sait pas ce qu'il veut, qu'après 400 pages de haute maîtrise de la thématique risquée de l'indécision, j'avais peur d'une fin facile et qui ne respecte pas la personnalité des protagonistes.

Inutile de faire planer un suspense sur le sort des cinquante dernières pages : je les ai lues et, comme tout le reste du corps de la Crue, je les ai adorées. Avis aux âmes nostalgiques, à celles et ceux qui sont comme moi allergiques aux histoires manichéennes, aux féru·e·s de littérature nord-américaine, aux amoureux·ses de la nature : ce roman est fait pour vous. Je me suis rarement autant identifiée et attachée à une (anti)héroïne. Quel magnifique et lumineux personnage que Rachel Clayborne ! A contre-courant des idées souvent tranchées sur ces sujets, elle erre entre des pulsions mouvantes sur la maternité, le mariage et ses convictions écologiques. A l'heure où la majorité des femmes semblent savoir si elles veulent se marier ou non, avoir des enfants ou non, je désespérais de rencontrer une héroïne confuse sur ces choix que la société nous pousse à faire et sur lesquels elle nous juge trop souvent.

Parallèlement – et là réside tout le talent de l'autrice –, ces oscillations ainsi que l'attachement de Rachel aux gens qu'elle aime ne l'empêchent pas d'être ancrée à une valeur qui surplombe tout : la liberté. Amy Hassinger nous offre une autre vision du rêve américain et célèbre l'appartenance sous des formes multiples et passionnantes : dévouement à un pays, à une terre, à une communauté, à une famille. le tout dans un tourbillon d'amour vif, puissant, et insondable. Une ode à la vie à ne surtout pas manquer.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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Bon, on peut dire que tout démarrait bien : un roman américain traduit par Brice Matthieussent, une famille américaine avec ses secrets, la nature bien présente, le Wisconsin (la plupart des romans qui se déroulent dans cet état me séduisent au plus haut point), la tribu amérindienne des Ojibwés pas très loin. Tous les ingrédients étaient réunis pour que je me délecte. Ce livre avait été écrit pour moi.

Et…

Je me suis délectée. Très rapidement, j'ai compris que poser le livre allait enclencher une douleur, que je me précipiterai dès que je le pourrai sur mon livre, et que j'allais refuser toute promenade, à vélo, à pied, malgré la puissance de l'attraction du soleil.

En quelques mots, c'est l'histoire d'une vieille dame qui veut léguer sa maison et ses terres à son infirmière, membre de la famille amérindienne à qui elle appartenait deux générations auparavant. Rachel, la petite-fille, partie sur un coup de tête de chez elle (comprendre : de chez son mari), va débarquer un matin avec son bébé, dans cette maison, auprès de sa grand-mère qu'elle n'a pas vu depuis longtemps. Souvenirs, souvenirs… quand vous surgissez…

C'est un roman bouleversant, dans lequel sont développés les thèmes de l'écologie, la maternité, la transmission mais aussi de la culpabilité (la grand-mère se sent coupable des actes de ses ascendants et veut réparer, de même que le mari de Rachel qui redonnerait volontiers toutes les terres qu'on a prises aux indiens ojibwés). C'est aussi une réflexion sur les choix que nous impose la vie, choix raisonnables, qui peuvent nous amener à nier notre nature profonde. Rachel s'est perdue dans sa vie. Elle a besoin de se retrouver.

Jusqu'au bout, ce livre m'aura tenue en haleine… J'ai appris des choses sur les poissons (esturgeons et autres) empêchés de remonter la rivière à cause des barrages, sur ces constructions qui ont submergé des villages entiers. L'homme détruit la nature, veut la dompter, mais n'est pas toujours le plus fort.

J'ai redouté la fin, redouté qu'elle soit un peu mièvre, mais non, ouf ! Pas du tout. Elle est parfaite.

Certes, je pourrais dénoncer quelques facilités ou quelques passages un peu moins bons, mais globalement j'ai énormément aimé ce roman. Englouti (sans trop me mouiller) en deux jours, il m'a passionnée.

Le personnage de Rachel est comme la rivière qu'on a essayé de dompter, et qui, à un moment ou un autre, casse le béton… pour vivre sa vie à elle. C'est un personnage touchant.
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