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sur 53 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amy Hassinger nous propose de nous installer dans le Wisconsin, sur d'anciennes terres appartenant aux Ojibwés, terres qui furent vendues à des blancs ou ensevelies sous les eaux avec la construction d'un barrage et dans la propriété appartenant à la famille Clayborne, propriétaire de la Ferme et dont les ancêtres sont à l'origine de la retenue d'eau. 

Rachel est la dernière descendante de la famille Clayborne et a un profond attachement non seulement à la Ferme mais également à Maddy, sa grand-mère, qui y vit ses derniers jours. Après la naissance de sa fille, Deirdre, Rachel éprouve le besoin de faire un break dans sa vie et de retourner auprès de sa grand-mère afin de tenter de se retrouver, de savoir quelle femme elle est devenue, quelle mère elle sera et de comprendre pourquoi les réminiscences du passé font ressurgir en elle un besoin viscéral de fouler la terre de ses ancêtres qui sont promises en héritage par Maddy à Diane, son infirmière, descendante des autochtones anciens possesseurs du territoire. Mais ne serait-ce pas l'envie de retrouver Joe Bishop, le fils de Diane, son amour de jeunesse qui la pousse finalement à la Ferme ?

Amy Hassinger dresse avant tout trois très beaux portraits de femmes : Rachel en pleine dépression postnatale qui sent que son couple ne tient plus qu'à un fil, ayant le sentiment d'étouffer et de s'oublier auprès de Michaël auquel elle n'a pourtant rien à reprocher. Maddy qui, au soir de sa vie trouve en Diane, un soutien, une aide et dont elle veut faire l'héritière du domaine celui-ci ayant appartenu par le passé à sa famille, rendre en quelque sorte à César ce qui appartenait à César, mais cette volonté va engendrer chez Rachel un sentiment profond de perte de repères, ceux de son enfance et des moments heureux. Et puis Diane, dévouée et aimante accompagnatrice de Maddy, partagée entre l'amitié qui la lie à celle-ci mais également la crainte que le retour de Rachel et son rapprochement avec son fils Joe, ne complique la situation.

Le roman est aussi l'occasion d'évoquer l'appartenance à une terre, celle des origines qu'elles soient à travers les tribus autochtones mais également familiales, la perte d'un environnement chargé en souvenirs, en traditions, dans une nature sauvage et indomptable, où demeurent enfouis, que ce soit dans les mémoires ou sous l'eau tout ce qui a construit des lignées familiales. Et quand on commence à évoquer le passé, qu'il soit lointain ou proche, des questions se posent sur le sens de la propriété que ce soit celle d'un endroit mais également des sentiments.

A travers une narration où chacun refait le chemin de sa vie, de ses blessures et en particulier de celles de Joe qui est revenu en partie défiguré de son engagement dans la guerre en Irak mais également des celles, plus intimes, qui ne peuvent émerger que soumises à des chocs violents ou à la confrontation à soi-même, à ses propres désirs, l'auteure montre toute l'ambiguïté des choix de chacun, de ce qu'il croyait ses certitudes mais aussi croyait savoir de lui-même.

J'ai apprécié la manière dont l'auteure contient son récit, dont elle le maîtrise à la manière d'une digue retenant les sentiments : tout est mesuré, l'évolution se fait graduellement, par petites touches, au fil du temps, sans violence, juste le temps nécessaire à chacun de ses personnages de reprendre possession d'eux-mêmes avant que la digue cède et fasse des ravages.

Je me suis laissée guider par la plume de l'auteure, j'ai vécu au rythme des retrouvailles, des confrontations en laissant peu à peu se dessiner le parcours de chacun, à la manière d'un cours d'eau qui cherche son lit. J'ai arpenté les rives pour apercevoir les habitants des profondeurs revenir à leurs sources, tels les esturgeons ou saumons remontant le courant pour revenir sur les lieux de naissance, regardé le ciel et observé les aigles, écouté la pluie tomber et noyer les passions. J'ai dressé les portraits de trois femmes qui ne voudraient rien abîmer à leurs relations mais qui vont se confronter à un passé qu'elles pensaient apaisé. J'ai aimé qu'il n'y ait pas d'outrances  mais beaucoup d'amour car le fond du problème n'est pas la haine mais l'amour d'une terre.

C'est lent, c'est doux, c'est beau, c'est un récit riche en symboles, en parallèles entre environnement et sentiments, qui évoque les questionnements féminins sur les choix, les doutes, la famille, la maternité mais également la transmission et l'héritage.

J'ai beaucoup aimé.
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Ecologie, transmission, maternité...
"La crue" est un roman qui aborde des sujets d'envergure mais d'une façon presque détournée, jamais frontale. Pas de vérités assénées, mais des histoires qui s'enchevêtrent et qui finissent par trouver un écho dans l'esprit du lecteur. Il y est question de racines et d'héritage, de concessions et de construction, de de victoires qui se transforment en défaites et d'échecs qui ne le sont pas totalement...
J'aime ces livres qui prennent le pouvoir en douceur, qui laissent leur empreinte longtemps après la dernière page tournée...
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La crue, roman de Amy Hassinger, à l'édition soignée (grain du papier, choix typographiques...) traduit de l'Américain par Brice Matthieussent se déroule pour l'essentiel dans le Wisconsin. Grands espaces, rivières à poissons, lac et forêts, c'est un livre qui fait respirer à pleins poumons même si une histoire de barrage vient quelque peu entraver le cours naturel des choses. le matériau narratif de ce roman est particulièrement riche car il fonctionne en quelque sorte par strates. La strate personnelle est centrée sur l'histoire de Rachel Clayborne, jeune femme dans la trentaine, universitaire et récemment maman qui fait le douloureux constat de se retrouver embarquée dans une vie qu'elle n'a pas choisie. le portrait psychologique est finement brossé et j'ai apprécié que l'auteure sache rendre compte de la complexité des sentiments ressentis, notamment ceux concernant la maternité. A priori, Rachel a tout pour être heureuse et pourtant, elle étouffe.
La deuxième strate est plus globale. Elle fait intervenir les dépossessions de terres dont ont été victimes les Amérindiens, en l'occurrence la tribu des Ojibwés. Pour réparer, à sa mesure, ce préjudice, une vieille dame malade, Maddy Clayborne (la grand-mère de Rachel) a pris la décision de léguer sa propriété à son infirmière, Diane Bishop, originaire de cette tribu. Mais voilà, qu'après plusieurs années d'absence, Rachel réalise son attachement à cette maison, la Ferme, où enfant, elle se sentait pleinement en phase avec la nature, avec elle-même, grandissait, prenait de l'assurance, bref promettait de devenir une adulte accomplie et épanouie... Encore une fois, l'auteure, Amy Hassinger, va très bien rendre le conflit intérieur de Maddy, tiraillée entre son souci de justice et la prise en compte des sentiments de sa petite-fille.
Enfin, l'autre strate, est d'approche environnementale. Elle permet de prendre la mesure des dégâts engendrés par certains barrages (dont la production électrique nous est présentée presque comme quantité négligeable) sur les écosystèmes des rivières, notamment sur les poissons marins (gaspareaux, aloses et esturgeons) qui ont besoin d'en remonter le cours et qui, de fait, sont sacrément contrariés par ces murs de béton sur leur chemin. Je suis assez inculte dans ce domaine et j'ai apprécié d'en apprendre plus à l'occasion de cette lecture. le chapitre (ou plutôt "le livre" car le roman est subdivisé en 5 livres) qui évoque cette problématique, mise en lumière par un certain nombre d'associations est celui, à mon sens, où l'écriture est la plus travaillée car j'avoue une légère déception de ce côté. Non pas que ce soit mal écrit mais bon, je m'attendais à quelque chose de plus soutenu sur l'ensemble du roman.
Autre bémol, j'ai trouvé que le roman comportait quelques longueurs. J'aurais apprécié que l'intensité de l'histoire se dégage un peu plus vite. Mais ce ressenti vient peut-être des habitudes de lecture que j'ai prises en évitant de plus en plus souvent les pavés.
Cependant, ce qui m'a semblé le plus réussi dans ce roman, ce sont les parallèles que l'on ne peut s'empêcher de faire sur les effets d'une nature par trop contenue, les aspirations profondes mais étouffées d'une personne ou le tracé autrefois sauvage d'une rivière, canalisé à grands renforts d'ouvrages anthropiques. Peut-on, sans risques, brider, dompter ce qui ne demandait qu'à être impétueux ou pour le moins, naturel ?


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Rivière et forêt,
Esturgeons et aigles,
Une ferme,
Un barrage,
Et au milieu une femme qui se demande si la vie qu'elle mène est vraiment la sienne.

Au coeur de la nuit, Rachel Clayborne part avec son bébé sans rien dire à son mari. Elle part rejoindre la ferme familiale dans le Wisconsin, elle part rejoindre sa grand-mère qui est en fin de vie, elle part pour s'extirper un peu de cette vie parfaite qui l'étouffe.

Sur des terres au passé lourd et à l'avenir incertain, Amy Hassinger guide ses personnages le long d'un chemin complexe où les regrets personnels et le désir se confrontent, où le présent de chacun fait écho aux dilemmes moraux de l'histoire troublée des Etats-Unis.

Abordant de nombreux thèmes comme la maternité, la fidélité conjugale, les liens familiaux, les droits des peuples autochtones, la nature et sa gestion par l'homme, « La crue » est un roman totalement addictif. Les presque 500 pages se dévorent. le lecteur est porté par les souvenirs et les questionnements existentiels de chaque protaganiste à l'ombre d'un barrage qui menace de rappeler tout le monde à l'ordre.

Traduit par Brice Matthieussent
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Juin 2003, Rachel, mariée, un nourrisson de 3 mois, part sur un coup de tête retrouver sa grand-mère, Madeline, dans le Wisconsin, à la Ferme, là où elle a passé tous ses étés lorsqu'elle était enfant, en compagnie de Joe, le fils de Diane, l'amie et l'aide de vie de sa grand-mère. Elle vient d'apprendre que sa grand-mère, très affaiblie, a décidé de faire don de la Ferme à Diane pour la remercier de son amitié et de son aide mais surtout pour réparer une injustice; en effet, la terre appartenait à l'arrière grand-père de Diane, Indien Ojibwé, et a été rachetée, à son insu, par l'arrière-grand père de Rachel, pour y construire le barrage de Old Bend. le village où vivait la famille de Diane a été noyé, les maisons, les souvenirs, le passé. Mais Rachel ne l'entend pas ainsi.
Ce roman nous offre trois beaux portraits de femmes, tiraillées par des sentiments contraires :
* Madeline, plus de 90 ans, qui s'affaiblit de jour en jour, dont la lucidité n'est qu'intermittente et qui essaye de trouver un compromis entre l'amour qu'elle porte à sa petite-fille et son besoin de réparer les blessures faites aux Indiens par sa famille.
* Diane qui est partagée entre sa profonde amitié pour Madeline et son besoin que soient reconnues et compensées les blessures et les spoliations dont a été victime son peuple
* Rachel, écartelée entre son mari et une vie qu'elle n'a pas vraiment choisie et son besoin de retour à son enfance, à la nature, à la liberté.
Mais ce roman est aussi un hymne à la nature et à ce que lui font subir les hommes; la nature et le barrage sont des personnages à part entière qui interagissent avec et influent sur la vie et le destin des protagonistes.
La rivière, trop longtemps tenue prisonnière du barrage d'Old Bend est la métaphore de la vie de Rachel qu'elle a subie pour tenir le rôle qu'attendaient d'elle ses parents et son mari, dans laquelle elle s'est sentie prisonnière. Elle veut reprendre le cours de sa vie, là où elle l'a abandonné, comme la rivière a fini par reprendre son cours ancestral, sereine et apaisée.
Enfin, ce roman est un réquisitoire convaincant contre la spoliation dont ont été victimes les populations autochtones américaines, leur déracinement, le mépris dans lesquelles elles ont été tenues pour leur connexion avec la nature, avec l'invisible, avec la terre.
Une belle lecture servie par de magnifiques descriptions de paysages et une écriture dont la douceur n'enlève rien à la force du propos.
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Dans le cadre du Challenge des DouzeThèmes, je devais lire pour le mois de juillet un livre en rapport avec l'eau. J'avais plusieurs titres qui correspondaient à cette description, c'était l'occasion de faire descendre un peu ma (vorace) PAL. Mais le mois de juillet aura été trèèèès paresseux, vu que sur les cinq titres prévus, je n'ai réussi à lire que La Crue ! J'ai découvert ce roman sur le groupe Facebook "Picabo River Book Club", j'étais curieuse sachant que les thèmes m'intéresse énormément. C'est parti !
La Crue est un livre très riche, qui aborde de nombreuses thématiques, toutes plus intéressantes les unes que les autres : comment les Indiens ont été spoliés de leurs terres et de bien d'autres choses ; les liens qui unissent certaines personnes à un bout de terre bien précis et de manière plus large l'appartenance à un endroit ou à un milieu ; les retrouvailles avec un premier amour qui n'a jamais eu de clôture ; les liens familiaux ; l'écologie avec ce fameux barrage, qui a de nombreuses conséquences sur l'environnement… Tous ces sujets sont passionnants, mais j'ai été particulièrement touchée par la vie de Rachel, et comment elle s'est retrouvée à avoir un mari, une enfant, et à travailler sur un sujet de thèse qui n'est pas le sien. La jeune femme s'est retrouvée embarquée dans cette vie car elle a pris une mauvaise route, n'a pas su dire non parfois, a fait ce qu'on "attendait" d'elle…

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Trois magnifiques portraits de femmes :
Rachel, une jeune mère, prise dans une vie qu'elle a l'impression de ne pas avoir choisie. Sur un coup de tête, elle part de chez elle avec son bébé, au milieu de la nuit, laissant son mari endormi. Elle se rend chez sa grand-mère, dans la maison dans laquelle elle a passé tous les étés de son enfance, mais dans laquelle elle n'est plus revenue depuis huit ans : la Ferme.
Maddy, sa grand-mère, gravement malade, agée de près de 90 ans, qui oscille entre des moments de lucidité et des moments où elle perd la tête.
Diane, Indienne Ojibwé, infirmière à domicile, dont la famille a toujours vécu sur les terres sur lesquelles le père de Maddy a autrefois fait construire la Ferme. Ces terres, il les a rachetées au grand-père de Diane et il n'a pas fait qu'y bâtir la Ferme : il a fait construire un barrage qui a anéanti la vallée et obligé les habitants à en partir.
Au centre du problème : des terres indiennes accaparées par des "Blancs" et que Maddy veut transmettre à Diane, qui s'occupe d'elle depuis des années, comme pour une réparation. Mais c'est plus que ça. C'est l'histoire d'une terre malmenée par les hommes : soustraite aux Indiens, soustraite à tous ses occupants — hommes comme animaux — puisque transformée radicalement par la construction d'un barrage.
Ce qui semble être au départ une histoire de succession, se transforme peu à peu en une problématique bien plus large : un réflexion sur l'action de l'homme "blanc" qui s'approprie la terre à des fins de profit, au détriment aussi bien des populations autochtones qui sont chassées des lieux où elles vivent, qu'à celui du milieu naturel (animaux, arbres, paysages…) durablement détruit, voire dont la survie même est menacée (les esturgeons…).
C'est tout le regard du lecteur qui prend de la hauteur peu à peu : on se croit, au début, dans un récit de bisbille familiale autour d'une succession, et on finit avec une vue plongeante (c'est le cas de le dire…) sur les conséquences humaines et écologiques de la construction d'un barrage.
On pourrait d'ailleurs voir cette histoire de succession comme le symbole de quelque chose de plus large : un questionnement sur la terre que nous laissons en héritage.
Mais il n'y a pas que la vision du lecteur qui se modifie : les personnages évoluent, se transforment en profondeur. Rachel, partie sur un coup de tête, qui comprend peu à peu ce qui ne va pas dans sa vie et qui se refuse à faire marche arrière. Qui comprend peu à peu ce à quoi elle tient vraiment. Diane, campée d'abord sur ses positions — récupérer la Ferme — mais en même temps très mal à l'aise de la situation. Diane tellement inquiète pour son fils Joe, l'ancien amant de Rachel, qu'elle a joué les mères abusives pendant des années. Maddy, au bord de la mort, tiraillée entre l'amour pour sa famille et un souci de justice pour la famille de Diane.
Deux personnages d'hommes sont aussi très bien vus : Joe, "gueule cassée" de la guerre en Irak, et Mickaël, le mari, que l'on ne connait pendant longtemps qu'au travers de ce qu'en dit Rachel et qu'on découvre beaucoup plus en demies-teintes dans les derniers chapitres du roman.
C'est un très beau livre que La Crue. Les chapitres adoptent successivement le regard d'un personnage, puis d'un autre : une construction qui nous donne la sensation de comprendre peu à peu la situation au travers de différents points de vue, sans jamais qu'aucun personnage ne donne l'illusion de détenir la seule vérité. Les personnages sont complexes, pétris de contradictions : Amy Hassinger porte sur eux tous un regard bienveillant et chaleureux.
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À la suite d'un coup de fil de son père concernant un héritage familial, Rachel la trentaine décide de tout plaquer brusquement. De nuit, elle prend la route avec son bébé pour le Wisconsin laissant derrière elle son mari et une vie trop rangée à son goût afin d'aller se réfugier dans la ferme où elle a grandi. Là-bas vit encore sa grand-mère dont la santé s'aggrave de jour en jour.

Retourner dans cette ferme qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs années fait remonter le passé à la surface, les souvenirs heureux et son premier amour, revenu blessé de la guerre. L'occasion pour la jeune femme de prendre conscience que le chemin de vie qu'elle a emprunté jusqu'à présent l'étouffe plus qu'il ne la rend heureuse.  

Et, il y a ce barrage qui jouxte la ferme et qui a englouti des décennies plus tôt des terres amérindiennes. Le profit au détriment de la nature et des hommes.

Je me suis laissée emporter par le rythme tranquille de ce récit grâce à la plume évocatrice d'Amy Hassinger. La romancière nous livre des personnages d'une grande profondeur, formidablement nuancés avec leurs imperfections.

Puis, au fur et à mesure que l'on avance dans le roman, la tension monte face à la météo qui se déchaîne, à cette pluie qui tombe sans discontinuer. L'auteure distille habilement du suspense au fil de cette histoire captivante d'une grande richesse.

Entre passé et présent, de nombreux thèmes y sont évoqués et s'entrelacent parfaitement. La maternité, l'amour, la famille ou encore l'écologie et la main mise par les Blancs des territoires autochtones. 

Un roman où la Nature occupe une place majeur, où les rapports humains sont décortiqués avec finesse en alternant les points de vue des différents protagonistes, jusqu'au dénouement que j'ai trouvé très réussi.   

Un magnifique moment de lecture.  
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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🌊🌊🌊
LA CRUE, UNE HISTOIRE DE FEMMES.

La Crue, c'est ce magnifique livre que j'ai découvert grâce aux éditions @ruedelechiquier , dans lequel nous rencontrons Rachel, maman épuisée de Deirdre, 3 mois. Et nous rencontrons également Maddy, sa grand-mère, ainsi que Diane, l'infirmière et amie de Maddy. .
Rachel reçoit un jour un appel inquiet de son père, qui lui annonce que Maddy souhaite léguer sa Ferme à Diane. La Ferme étant construite sur des terres autrefois indiennes, il lui semble logique de la remettre à ses premiers occupants, d'autant plus que ses enfants la vendraient, s'ils la récupéraient.

Rachel quitte donc tout, y compris son mari, du jour au lendemain, emportant avec elle Deirdre, pour aller chez sa grand-mère. Rachel ne se sent pas heureuse dans sa vie, et se rend compte que sa place est à la Ferme. Hors de question de la léguer à Diane, qui a forcément manipulé Maddy, selon elle. Diane, qui est, accessoirement, la maman du premier amour de Rachel, Joe.

Leurs retrouvailles vont d'ailleurs chambouler Rachel, qui cherche encore sa place.

Cette histoire américaine vous tiendra en haleine de par son décor, car une tension vient s'ajouter : la météo. le livre ne s'appelle pas La Crue pour rien, car il y a un risque que le barrage déborde, et que les zones inondables se retrouvent submergées. le côté historique est également intéressant, car sont mis en avant les racines et le devoir de mémoire que certains semblent oublier.

La question de l'héritage est omniprésente et il s'agit ici de savoir à qui doivent revenir ses terres, acquises dans des conditions douteuses.

Ce voyage permettra également à Rachel de se retrouver, et de faire des choix de vie, en pensant pour la première fois à elle-même.

C'est une lecture que j'ai apprécié, me sentant proche de Rachel dans la première partie du livre, mais je dois avouer m'en être éloignée au plus j'avançais dans ma lecture, car je trouve que le mauvais côté du féminisme était mis en avant : c'est bien de penser à l'émancipation de la femme, c'est une bonne chose que Rachel pense enfin à elle et à son bonheur mais je ne pense pas que tromper son mari, ne lui donner aucun signe de vie et finir par le quitter soit la meilleure façon d'agir, "pour son bonheur". Mis à part ce bémol, c'est un livre que j'ai beaucoup aimé. 🌊🌊
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Une histoire de femmes, chacune à un âge différent, Rachel, jeune maman, Diane, femme d'âge mûr et Maddy, qui vit ses derniers jours. Toutes les trois se posent la question de leur avenir en relisant leur passé. de beaux portraits de femmes sur fond d'écologie et de droits des peuples autochtones.
A lire sans hésiter.
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