Citations sur Dans la rue du bonheur, perdue (13)
Est-ce que quelqu'un me rêve ; est-ce que quelqu'un m'attend ?
Je ne trouve personne, et personne ne me cherche.
Pourtant j'en rêve si fort, à m'en crever les yeux.
Pourtant j'y rêve sans cesse, à m'en briser le cœur.
"Tout le monde m’énerve, et tout le monde a tort. Les gens sont trop, ils sont la, ils osent être. Ils occupent l'espace sans pudeur ni retenue. Ils entrent dans le mien en brutes, sans permission, et déchirent mes rêves, ma fragile solitude. Ils existent sans vergogne, se déploient, me submergent. Ils vivent trop fort, et moi je ne vis pas ! Ils vivent très bêtes, et moi je veux tant être! Je les méprise. Je les envie aussi. Je voudrais être seule, mais cesser d'être si seule. Oh je voudrais tant, comme eux, faire l'heureuse."
Courir si vite que je sèmerais mes peurs.
Vivre si fort que se taira la douleur.
Aimer à pleines mains et oublier le seul.
"Besoin d'être la jolie de quelqu'un qui serait mon beau, Besoin du téléphone qui sonne, un lui pour moi. Besoin de rendez-vous secrets et excitants. De pensées échangées, de désirs avoués, de serments balbutiés. Besoin que ma passion soit enfin partagée."
L'aimer était si simple
c'était une évidence.
Il était dans ma vie et ça me suffisait.
"Quand mes jours sont noirs, et que mes nuits sont blanches, j'ai l'impression terrible de n'avoir pas d'après.
Mais c'est pas vrai !
Un jour, mon demain viendra, après commencera, et j'habiterai chez moi."
"Tout a changé
Depuis que j'ai déménagé d'avant.
Je ne reconnais plus rien,
Ni gens, ni choses, ni monde, ni moi.
J'ai tant d'envies de force,
Tant de désirs sans forme,
Qui voudraient exploser,
Me faire vivre enfin.
Mais je suis enfermée.
Où donc est ma sortie ?
L'après viendra sûrement,
Après revient toujours.
Je sais qu'un jour, je partirai."
Même dans les livres
je ne cherche plus que moi.
Je veux tomber dedans, m'enivrer, m'y noyer.
Je veux voir mon visage dans les mots reflété,
retrouver mes questions enfin reformulées,
et découvrir au fond
quelques bouts de réponses,
et des morceaux épars de vérité.
Je ne veux plus d'histoires.
Je veux des mots tragiques,
des cris, des chuchotis,
des plaintes fulgurantes,
des beautés, des néants,
de folles incantations.
Je me cherche et me manque.
Je me cogne et m'affole.
Je crie, ne m'entends pas.
Je pleure, rien ne console.
Est-ce que quelqu'un me rêve ; est-ce que quelqu'un m'attend ?
Je ne trouve personne, et personne ne me cherche.
Pourtant j'en rêve si fort, à m'en crever les yeux.
Pourtant j'y rêve sans cesse, à m'en briser le cœur.