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Critique de Bruidelo


Bien sûr, il y a des aspects désuets dans ce livre publié en 1850, parfois présenté comme le premier grand roman américain. Mais la peinture que Nathaniel Hawthorne nous fait de la société puritaine de la Nouvelle-Angleterre au XVIIème est assez scotchante. L'auteur nous fait part dans une longue introduction de sa difficulté à se dépêtrer avec une pesante filiation: il a pour ancêtres de «farouches persécuteurs» de la ville de Salem, dont l'un «se rendit si fameux dans le martyre des sorcières qu'en vérité il est resté taché de leur sang». La dimension sociologique du roman, s'intéressant à ces colons qui s'installent au Massachusetts, protestants puritains parmi les plus rigides, laisse songeur aussi bien par son côté historiquement instructif que par sa force littéraire.
Et donc ça ne rigole pas avec l'adultère, à Boston en 1642. L'histoire commence avec une scène qui laisse le lecteur tout estomaqué: Hester Prime sort de prison, son bébé dans les bras, pour être conduite au pilori, exhibée avec sa lettre écarlate, rayonnante et rougeoyante, marque infamante de l'adultère qui la condamne à vivre en marge de la société.
C'est l'histoire d'une lettre, d'un châtiment, d'une expiation qui nous est contée. Dès l'ouverture, on nous dit qu'Hester a oeuvré avec tant d'art, a si fantastiquement brodé et enluminé la lettre écarlate qu'elle a l'«effet d'un charme». C'est aussi la force de l'écriture de Nathaniel Hawthorne, de faire fantastiquement irradier ce A - comme Adultère, comme Ange.
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