The love hypothesis

-vous savez, quand je n'aurai plus d'amis et que tout le monde me détestera à cause de cette histoire de faux couple, je serai hyper seule et vous allez devoir traînez avec moi tous les jours. Je vous embêterai tout le temps. Ça vaut vraiment le coup d'être méchant avec tout les étudiants du programme ?

- Absolument.

J’aimerais que vous puissiez vous voir comme je vous vois.

C'était, Olive devait bien l'admettre, une gentille proposition. Curieusement. D'autant plus qu'elle venait d'Adam "Je suis trop bien pour ce département" Carlsen.

Parce que je commence à me demander si c'est ça, être amoureuse. Accepter de se sacrifier pour que l'autre reste indemne.

L'univers se remania sous une meilleure forme.
IIs restèrent tous deux immobiles un instant. Puis ils poussèrent de vives expirations dans la chambre silencieuse. Olive leva une main, juste pour passer les doigts dans les cheveux d'Adam, et il resta sans voix. Sans conscience.
C'était... Seigneur. Oh, Seigneur.
Elle lui sourit, heureuse, belle, pleine d'espoir, et lança :
- Eh.
Adam lui rendit son sourire, et se dit : Ça y est. Il se dit : Je t'aime. Il se dit : Peut-être qu'un jour, tu me laisseras même te le dire.
Et il lança à son tour :
- Eh.

Adam avait envie de lui qu'il n'y avait rien de bizarre avec lui dire qu'il n'y avait rien de son cerveau. Qu'il avait oublie que le sexe était une chose avait été censé vouloir depuis des années avant de la rencontrer. Qu'il savait exactement ce quelle voulait dire. Mais c'était vérité périlleuse à admettre parmi les mensonges, il se contenta donc de la regarder, d'assimiler ses paroles, et se demanda, pour la première fois depuis des semaines, s'il y avait peut-être de l'espoir.
Il ne se l'était jamais permis. Il n'était pas du genre à mentir. ni même à se mentir, et entretenir l'illusion que tout cela puisse aboutir à autre chose qu'une coupure nette le 29 septembre était dangereux. Mais si Olive lui faisait confiance... Si elle lui faisait confiance...
Peut-être pas tout de suite. Ni bientôt. Elle était amoureuse d'un autre, et ces choses prenaient du temps. Mais, l'année suivante, ils seraient tous deux ici, à Boston, et peut-être, si elle lui faisait déjà confiance, Adam pourrait-il la convaincre de le laisser prendre soin d'elle. Il ne voulait rien en retour. Elle n'avait pas besoin de tomber amoureuse de lui, parce qu'il l'aimait assez pour deux. Mais si elle lui faisait confiance...

- Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. La virginité n'est pas une variable continue, c'est catégorique. Binaire. Nominal. Dichotomique. Ordinal, potentiellement. Je parle de chi-carré, voire de corrélation de Spearman, de régression logistique, du modèle logit et de cette stupide fonction sigmoide, et...
Elle faisait ça chaque fois. Elle lui donnait envie de rire, comme si, étrangement, il n'était pas vraiment la personne renfrognée et dépourvue d'humour qu'il était conscient d'être. Tous les mercredis, elle lui faisait oublier qu'il était censé être hostile et inaccessible, haïr le monde entier, et, même si c'était une idée déplorable, il la toucha de nouveau, souriant contre sa bouche tandis quelle riait dans la sienne, lui disant entre deux baisers d'arrêter de faire sa petite maligne [...]

Holden et ses questions stupides, d'une idiotie extrême ! Évidement, qu'Adam était amoureux d'Olive, évidemment, putain. Et voilà pourquoi tout ça était agréable, aussi. Le simple fait d'être avec elle. Près d'elle. Un peu douloureux, peut-être, mais hyper agréable.

- J'aimerais que vous puissiez vous voir comme je vous vois.

- Ma couleur préférée doit être le vert, finalement.