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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes à Krafton, village imaginaire situé dans une Amérique qui l'est sans doute un peu moins, quelque part dans la Bible Belt. Loin des grands centres urbains, soumis aux caprices du fleuve, peuplé d'agriculteurs rugueux et de petits blancs miséreux vivant en clans, doté d'un shérif élu pour blaguer mais qui n'en prend pas moins son travail à coeur avec une idée toute personnelle de la justice et d'un pasteur tiraillé entre sa mission et les épreuves personnelles qu'il traverse, Krafton nous est raconté à travers huit nouvelles qui baignent quelque part entre un onirisme noir et une lugubre réalité.
Souvent sur le fil, toujours prêt à basculer aux limites du réel, comme avec cette nouvelle d'ouverture, « le train de marchandise », qui voit un agriculteur, Winslow Nettles, dévasté par la culpabilité après l'accident dans lequel il a tué son enfant, sombrer dans la folie et fuir Krafton pour devenir une attraction de foire ou dans « Fumée », récit de l'escapade nocturne d'un père et d'un fils partis dissimuler un cadavre, Alan Heathcock est constamment à la recherche du mot juste apte à soutenir la tension qui porte l'ensemble du recueil. Il en va de même de la très belle nouvelle « La fille », qui débute dans un lugubre labyrinthe de maïs et qui parle de la disparition d'enfants. Les enfants, d'ailleurs, qui sont au centre de bien des récits. Enfants perdus, enfants disparus, enfants partis et indéfiniment victimes mais qui peuvent aussi se transformer en grandissant en impitoyables bourreaux (« Permission »).
Derrière tout cela se dessine une Amérique abandonnée, oubliée, avec son lot de malheurs, ses névroses et les conséquences de ce qui se joue ailleurs. Les soldats envoyés loin de là ne reviennent pas tous mais ne cessent d'exister, les vieilles histoires remontent à la surface et, shérif ou pas, on règle les comptes entre soi.
« C'est ça, les Delmore, reprit Winnie. On est pas les sauvages que certains disent. Des fois, les choses vont de travers mais, bonnes ou mauvaises, on les redresse. La loi a pas à se mêler de ça, on a déjà suffisamment à faire. »
Terriblement violent sans être inutilement démonstratif, aussi terrible par ce qu'il dit que par ce qu'il passe sous silence, Volt est un recueil hypnotique, étrange et malsain. Un étonnant objet littéraire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Les recueils de nouvelles sont souvent l'occasion pour les écrivains de démontrer leur sens de l'écriture en développant une idée originale sans forcément se risquer à des intrigues plus complexes. Ici Heathcock réussit bien cet exercice en y apportant en plus un lien qui unit entre elles les histoires et donnant ainsi une cohérence d'ensemble agréable, réjouissante.

Les sujets ne le sont pas eux, réjouissant. La mort est omniprésente, les personnages aux prises avec leurs démons et avec ceux de leurs congénères. La bibliothèque où j'ai emprunté le livre a classé l'oeuvre dans les romans policiers alors que ce n'est ni un roman, et pas à proprement parler un policier... mais je peux comprendre malgré tout leur démarche. La ténébreuse atmosphère des histoires l'apparente en effet au roman noir américain. L'utilisation importante des ellipses et des non dits fait également planer une aura de mystère sur nombre des récits de l'ouvrage.

L'essai est donc transformé pour le coup et donne envie de lire un futur roman que la bio sommaire de l'auteur nous annonce en préparation. Même si la nouvelle est un genre à part entière en aucun cas mineur, j'avoue avoir plaisir à m'immerger dans l'ampleur d'une intrigue plus étoffée et que ces belles promesses - qui n'engagent il est vrai que ceux qui les croient - me font presque trouver long les 4 années écoulées depuis la sortie, sans pour l'instant d'autre annonce.
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Je réserve souvent la lecture de nouvelles à certains soirs, où, un peu fatigué, je préfère me plonger dans un texte court plutôt que de m'endormir sur un roman où je risque de perdre le fil par une lecture morcelée.
Avec "Volt" d'Alan Heathcock, l'exercice s'est avéré moins simple que d'habitude, car toutes les nouvelles se déroulent dans un même lieu, Krafton, bourgade imaginaire des Etats-Unis, qui regroupe en son sein toute la misère du monde. Des histoires différentes certes, mais où certains personnages reviennent, comme cette ex épicière, qui devenue shériff, est en proie aux doutes de la justice. Beaucoupde dénominateurs communs communs font que le tout forme un ensemble cohérent donnant une vision très noire de l'Amérique du Nord.
Krafton, en plus d'être moche et délabrée, est une ville où les malheurs s'abattent : inondations, incendie du bowling, panne d'électricité générale , ... engluent un peu plus ses habitants dans un quotidien sinistre. Leurs vies sont au diapason de leur environnement, comme les victimes expiatoires d'une punition divine. On devient fou de douleur et se transforme en bête de foire après avoir tué accidentellement son enfant. On invente sa propre justice en liquidant l'assassin d'une jeune fille. Les jeunes gens aident à camoufler un cadavre abattu par leur père ou reviennent la tête fracassée de la guerre en Irak. La violence est toujours présente, tapie au fond des bois ou dans les champs de céréales. La mort est là, présente, obsédante. Mais surtout il y a ce silence, entre les hommes, les femmes, tout ce non-dit, ce non-avoué. Il brûle les têtes,les vies, il rend fou comme cette agricultrice qui sacrifie son champ de maïs pour en faire un gigantesque labyrinthe, symbole de l'errance de tous ces américains enfermés dans une vie subie et sans issue.
Un peu plus sur le blog
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Un receuil de nouvelles a l'univers très sombre. On y peine à reprendre son souffle tant l'atmosphère, dans ce coin reculé presque oublié du monde, sent le souffre, la peur, le mensonge. Allan Heathcock arrive, avec brio, à nous entraîner au coeur de ses histoires d'où l'on ne ressort pas indemne.
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L'erreur à ne pas commettre est de piocher au hasard de ces nouvelles ou de les lire individuellement. Car un des points forts de ce recueil est d'être à l'image d'un roman grâce à l'ensemble des huit nouvelles et de certains personnages récurrents. le fil rouge est Krafton, une petite ville paumée d'Amérique qui semble coupée du reste du monde. Avec ses habitants chevillés à cette terre comme s'il était impossible de fuir ce coin perdu avec ses quelques commerces, son église, ses fermes. Quand on quitte Krafton c'est pour combattre à la guerre ou alors pour fuir et tenter de s'expier d'une faute.
D'ailleurs, la première nouvelle de ce recueil qui est un uppercut à elle toute seule, aborde les thèmes du châtiment et de la rédemption. Un homme ne se remet pas de la mort de son fils qu'il a causé par accident. Il part de Krafton et devient un animal sur lequel on parie de l'argent pour des combats.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/10/alan-heathcock-volt.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Dans son bouquin, Alan Heathcock nous raconte l'histoire de plusieurs personnes ayant toutes un dénominateur commun : le village de Krafton, leur lieu de résidence. Un bled paumé au beau milieu de l'Amérique profonde, théâtre d'événements inavouables, tombeau de secrets qui doivent rester à jamais enfouis. Chaque nouvelle nous conte les aventures d'un nouveau personnage. du père qui réveille son fils en plein milieu de la nuit afin qu'il l'aide à dissimuler le cadavre d'un homme qu'il vient d'assassiner, au père de famille qui s'enfouit de Krafton après avoir causé la mort de son fils dans un accident, en passant par la shérif du village qui décide de faire justice elle-même pour être certaine qu'un criminel récolte la peine qu'il mérite réellement, chaque histoire apporte son lot d'émotions et d'instants forts. Malgré un nombre de pages assez restreint pour chaque nouvelle (certaines ne durent pas plus d'une cinquantaine de pages), on parvient à s'attacher aux personnages, à ressentir leurs joies – mais surtout leurs peines, à se projeter dans ce lieu figé dans le passé qu'est Krafton.

Lire la critique complète :
http://www.conso-mag.com/reviews/livre-volt-dalan-heathcock/
Lien : http://www.conso-mag.com/rev..
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