... elle a ressenti la peur de la mort, le maître absolu.
L'individu qui n'a pas mis sa vie en jeu peut bien être reconnu comme personne ; mais il n'a pas atteint la vérité de cette reconnaissance comme reconnaissance d'une conscience de soi indépendante. Pareillement, chaque individu doit tendre à la mort de l'autre quand il risque sa propre vie ; car l'autre ne vaut pas plus pour lui que lui-même ; son essence se présente à lui comme un Autre, il est à l'extérieur de soi, et il doit supprimer son être-à-l'extérieur-de-soi ; l'Autre est une conscience embarrassée de multiple façon et qui vit dans l'élément de l'être ; or il doit intuitionner son être-autre, comme pur être-pour-soi ou comme absolue négation.
La certitude sensible expérimente donc que son essence n'est ni dans l'objet, ni dans le moi, et que l'immédiateté n'est ni une immédiateté de l'un, ni une immédiateté de l'autre. Car dans les deux ce que je vise est plutôt un inessentiel, et l'objet et le moi sont des universels dans lesquels ce maintenant, cet ici et ce moi que je vise, ne subsistent pas, ne sont pas.
... l'absolu seul est Vrai [...] le Vrai seul est absolu.
Je pose donc dans l'auto-mouvement du concept ce par quoi la science existe.
L'universel, qui est ici présent, est donc seulement une résistance universelle et un conflit de tous contre tous, chacun cherche à y faire valoir sa propre singularité sans pourtant y parvenir, parce que cette singularité éprouve la même résistance et est dissoute à son tour par les autres singularités. Ce qui paraît ordre public est donc cette hostilité générale dans laquelle chacun tire à soit ce qu'il peut, exerce la justice sur la singularité d'autrui, et consolide sa singularité propre qui à son tour disparaît par l'opération des autres. Cet ordre est le cours du monde, l'apparence d'une marche régulière et constante, mais qui est seulement une universalité visée, et dont le contenu est plutôt le jeu vide d'essence de la consolidation et de la dissolution mutuelle des singularités.
L'être vrai de l'homme est bien plutôt son opération; c'est en elle que l'individualité est effectivement réelle.
La raison est en effet cette certitude d'avoir réalité, et ce qui n'est pas pour la conscience comme une essence active, c'est à dire ce qui ne se manifeste pas, n'est rien du tout pour la conscience.
La science ne peut s’organiser qu’à travers la vie propre du concept ; en elle, cette déterminité prise au schéma et collée de l’extérieur sur l’existence est l’âme du contenu accompli qui se meut elle-même.
Dans la vie courante, la conscience a pour contenu des connaissances, des expériences, des concrétions sensibles, ainsi que des pensées, des principes et de façon générale des choses considérées comme un donné existant ou comme un être ou une essence solidement établis et stabilisés.