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Citations sur La partie et le tout (16)

Est-il tout à fait absurde d’imaginer, derrière les structures régulatrices du monde dans son ensemble, une « conscience » dont elles expriment le « dessein »? Bien entendu, poser ainsi la question, c’est encore ramener le problème sur le plan humain, car le mot « conscience » a été formé à partir de l’expérience humaine ; donc, en toute rigueur, il ne faudrait pas l’employer en dehors du domaine humain. Cependant, si l’on se soumettait à de telles restrictions, il ne serait pas permis non plus, par exemple, de parler de la conscience d’un animal. Or, on a tout de même l’impression que cette façon de parler a un certain sens. On sent, toutefois, que le sens du mot « conscience » devient à la fois plus large et plus nébuleux lorsque l’on cherche à l’étendre en dehors du domaine humain.

(…) « Tu as dit tout à l’heure que même le langage des images et des paraboles qu’utilisent les vieilles religions ne t’est pas étranger, et que tu ne peux dont pas accepter les restrictions des positivistes dans ce domaine. Ta as également laissé entendre qu’à ton avis les diverses religions, avec leurs images très variées, tendent en définitive à exprimer le même état de choses, et que cet état de choses -selon tes paroles- est fondamentalement relié au problème des valeurs. Qu’as-tu voulu dire par là ? Et cet « état de choses », comme tu dis, qu’a-t-il à voir avec ta conception de la vérité ? »

« Le problème des valeurs, dis-je, c’est l’ensemble des questions : Que devons-nous faire? A quoi devons-nous aspirer? Comment devons-nous nous comporter? Le problème est donc posé par l’homme et par rapport à l’homme ; c’est le problème de la boussole qui doit orienter notre chemin à travers la vie. Cette boussole a reçu des noms très divers dans les différentes religions et idéologies : le « bonheur », la « volonté divine », le « sens de la vie », pour n’en citer que quelques-uns. Cette diversité des appellations indique en fait l’existence de différences très profondes en ce qui concerne la structure mentale des divers groupes d’hommes. je ne veux certes pas minimiser ces différences. Néanmoins, j’ai l’impression que, dans toutes ces formulations, il s’agit des relations des hommes avec l’ordre central du monde. Bien entendu, nous savons que, pour nous, la réalité dépend de la structure de notre conscience , le domaine objectivable ne constitue qu’une petite partie de notre réalité. Mais, même là où l’on recherche le domaine subjectif, l’ordre central intervient et nous refuse le droit de considérer les structures de ce domaine-là comme le fruit du hasard ou de circonstances arbitraires. »
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...le principe d’incertitude, observateur et observé ; « nul ne peut s’étonner que nous physiciens soyons obligés dans ce cas de faire de la statistique, un peu comme une société d’assurances-vie doit faire des calculs statistiques en ce qui concerne l’espérance de vie de ses nombreux assurés. Mais, fondamentalement, on avait tendance à supposer en physique classique que l’on pouvait, au moins en principe, suivre le mouvement de chaque molécule individuelle et le déterminer selon les lois de la mécanique newtonienne. Autrement dit, du point de vue de la physique classique, il existait apparemment à chaque instant un état objectif de la nature dont on pouvait déduire l’état qui se présenterait à l’instant suivant. En mécanique quantique, il en va tout autrement. Nous ne pouvons pas effectuer d’observation sans perturber le phénomène à observer ; et les effets quantiques, se répercutant sur le moyen d’observation utilisé, entraînent d’eux-mêmes une certaine indétermination en ce qui concerne le phénomène à observer. Mais c’est à quoi Einstein ne veut pas se résigner, bien qu’il connaisse parfaitement les faits. Il pense que notre interprétation ne peut pas constituer une analyse complète des phénomènes ; que, dans l’avenir, il devrait être possible de trouver des paramètres différents, supplémentaires, caractérisant le phénomène, et qui devraient permettre de le déterminer objectivement et entièrement. Mais cela est certainement inexact.
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La science traite du monde matériel objectif. Elle nous place devant une tâche qui consiste à faire des affirmations justes en ce qui concerne la réalité objective, et à comprendre les corrélations qu'elle comporte. La religion au contraire, traite du monde des valeurs. Il est question de ce qui doit être, de ce que nous devons faire, et non de ce qui est. Dans la science il s'agit de ce qui est juste ou faux ; dans la religion, il s'agit de ce qui est bon ou mauvais, de ce qui a de la valeur ou n'en a pas. La science est à la base de l'action utilitaire, la religion est la base de l'éthique.
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Il ne peut y avoir une description visuelle de la structure de l’atome, car une telle description -parce que visuelle, précisément- devrait se servir des concepts de la physique classique, concepts qui ne permettent plus de saisir les phénomènes. Vous comprenez bien que, en tentant de faire une théorie de ce genre, on entreprend une tâche a priori impossible. Car nous devons dire quelque chose de la structure atomique, mais nous ne possédons aucun langage qui nous permette de nous faire comprendre. En un sens, nous sommes dans la situation d’un navigateur qui a échoué dans un pays lointain où non seulement les conditions de vie sont tout à fait différentes de celles qu’il connaissait dans sa patrie, mais où il ignore même totalement le langage des gens qui y vivent. Il a besoin de communiquer avec ces gens, mais il ne possède aucun moyen en vue d’une telle communication.
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L'observateur ne peut être séparé de ce qu'il observe. Sans observateur, pas de réalité à observer.
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Enfin, l'auteur a également poursuivi un autre objectif en publiant ces discussions. La physique atomique moderne a conduit à une reformulation d'un grand nombre de problèmes essentiels, de nature philosophique, éthique et politique ; il est souhaitable que le plus grand nombre possible de personnes participent aux discussions concernant ces problèmes.
Préface page 10
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il ne peut y avoir une description visuelle de la structure de l’atome, car une telle description -parce que visuelle, précisément- devrait se servir des concepts de la physique classique, concepts qui ne permettent plus de saisir les phénomènes.
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Les cinq années qui suivirent le congrès Solvay de Bruxelles sont apparues plus tard, aux hommes jeunes qui ont participé au développement de la physique atomique, comme marquées d’une splendeur telle que nous avons souvent parlé de ces années comme de « l’âge d’or de la physique atomique »
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Le langage mathématique qui explique la mécanique quantique existe mais manque le lien avec le langage ordinaire qui, lui, ne peut en rendre compte.
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Comme la religion prétend à une vérité objective elle devrait être soumise aux critères de vérité de la science.
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