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Paul Kessler (Traducteur)
EAN : 9782080812155
338 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.96/5   26 notes
Résumé :
Werner Heisenberg, né en 1901 en Allemagne, est un des grands physiciens du XXe siècle. Élève de Max Planck et Sommerfeld, il travailla avec Born et Fiels Bohr. Il a apporté des idées essentielles à la nouvelle théorie de la mécanique quantique, en particulier ses fameuses relations d'incertitude. Ses travaux lui ont valu le prix Nobel de physique. Dans cet ouvrage, Heisenberg retrace l'évolution de la physique au XXe siècle telle qu'il l'a vécue, depuis ses premier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au premier abord, ce texte est une autobiographie intellectuelle. C'est ainsi que son auteur la présente. Or que ce soit sur le plan le l'histoire des sciences ou que soit sur le plan de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, le nom d'Heisenberg est attaché dans la mémoire collective à la notion d'incertitude ; d'une part, l'incertitude de principe sur le mouvement des particules ; et d'autre part incertitude historique sur la loyauté du physicien pour faire aboutir la mission que lui confia l'Allemagne nazie pour concevoir une arme atomique.
Dans un roman ("Le Principe", éditions Actes Sud, 2015), Jérôme Ferrari s'était donné pour tâche d'encadrer, la trajectoire d'Heisenberg sur la scène historique.
Plaidoyer pro domo ? Autobiographie intellectuelle ? Livre de dialogues philosophiques ? Tout cela à la fois? En tous cas la Partie et le tout n'est pas un livre de vulgarisation mais sans être un livre difficile, il vaut mieux pour en tirer quelque profit avoir au minimum déjà lu un peu de vulgarisation sur les particules élémentaires (du reste comment peut-on s'intéresser à Heisenberg sans jamais avoir entendu parler des quanta?). La physique est la principale héroïne de ce livre, on ne pourra donc guère en tirer profit sans un minimum de connaissances.
Bien sûr, Heisenberg y raconte sa vie. Mais il ne retient de celle-ci que ce qui touche à la science qui l'a rendu célèbre. Et tout ce qui est circonstanciel et contingent n'est raconté que parce que la mémoire de l'auteur lie ces circonstances et contingences à la maturation de ses idées scientifiques qui leurs sont intimement liées.
Heisenberg s'est très tôt passionné pour les mathématiques. Il raconte avoir lu le Timée en grec avec difficulté ; les idées de Platon lui paraissaient confuses mais sans constituer pour autant son initiation à la physique, Heisenberg semble avoir d'emblée pu distinguer entre un discours sur la nature qui assignait aux mathématiques un statut d'objet idéal dont le monde est l'incarnation imparfaite (Platon) et un autre discours où les mathématiques constituent un outils imparfait pour avancer dans la compréhension d'un monde qui nous dépasse (la physique moderne). Pour Heisenberg qui ne méprisait pas les mathématiques appliquées, les mathématiques avaient quelque chose à nous dire du réel. Lorsqu'il hésitait encore entre une carrière de mathématicien et une carrière de physicien, sur les conseils de son père, il se présenta devant un prestigieux mathématicien allemand qui dénigra devant lui la théorie d'Einstein (Heisenberg avait lu les travaux d'Hermann Weyl qui donnèrent une première forme mathématique à la Relativité), le jeune homme n'hésita plus ; il sera physicien.

C'est principalement au travers de dialogues et de discussions avec ses collègues que Heisenberg raconte son évolution intellectuelle. Ses interlocuteurs s'appellent Arnold Sommerfeld, Wolfgang Pauli, Niels Bohr, Albert Einstein pour ne retenir que les plus connus.
Heisenberg reconnaît le caractère un peu artificiel de ces reconstitutions écrites après plusieurs dizaines d'années pour beaucoup d'entre-elles. Il demande à son lecteur de lui faire confiance, au moins sur la chronologie dans laquelle les idées quantiques s'élaborent.
Cette importance du dialogue fait tout le charme du récit. Avait-il conscience de renouer avec la tradition du dialogue platonicien ? Car le projet de Heisenberg semble autant de nature historique que philosophique. Pour Heisenberg les principaux enjeux de la nouvelle physique sont philosophiques ; elle porte une nouvelle vision de la nature et de la connaissance qui est susceptible de renouveler en profondeur la civilisation (c'est ce que j'avais cru comprendre par ma lecture du Manuscrit de 1942).
Pour ajouter au charme les dialogues philosophiques ont presque toujours pour cadre les nombreuses randonnées pédestres des étudiants, et plus tard des physiciens, dans les montagnes de Bavière, les promenades à Göttingen ou dans la nature Danoise avec Bohr ou aux États-Unis.
Dans une marche commune, l'histoire de la physique du 20ème siècle semble tenir dans sa main celle de l'Histoire et les paysages traversés n'ont pas toujours ce charme bucolique. Ainsi au chapitre 15, Heisenberg raconte comment dans la nuit du 1er mars 1943, il a dû rentrer chez lui à pied en compagnie du prix Nobel de Chimie Adolf Butenandt. En traversant les rues désertes d'un Berlin en flamme que les bombardements alliés venaient de dévaster, ils discutent de l'avenir de la science et de la recherche scientifique allemande, de sa nécessaire reconstruction après le désastre nazi. Un moment une chaussure de Heisenberg se met à brûler car il a marché dans une flaque de phosphore. Dans la même veine, toute une longue discussion sur les relations entre biologie, chimie est physique s'est déroulée sur le voilier de Bohr pendant toute une nuit de navigation entre Copenhague et Svendborg.
Une promenade est certainement une situation des plus commodes pour un auteur de fiction qui souhaite écrire une discussion avec de longs développements entre deux personnages ; pour un romancier, elle économise l'imagination narrative et lui permet de se concentrer sur les échanges d'arguments. Pour le mémorialiste, cette situation lui permet d'économiser la mémoire des circonstances en réduisant celles-ci à de simples déambulations tout en lui permettant d'aller à l'essentiel du contenu discuté.
Quoi qu'il en soit, la marche semble avoir constitué une source d'énergie essentielle à la vie intellectuelle de Heisenberg et de bien d'autres de ses collègues. Et ce n'est pas sans ajouter un charme singulier à ce très beau texte qui est certainement une des plus belles lectures philosophiques qui m'aient été données.
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C'est le livre d'une renaissance, de l'âge d'or, puis du doute et de l'apologie.

Il commence en 1918 par la destruction du carcan protecteur de la famille et de l'école : Werner adolescent devient garçon de ferme. C'est le chaos social avec la guerre civile qui suit la défaite. Dans le monde des idées, c'est la destruction de l'ordre platonicien, et plus précisément l'abandon de la théorie atomique du Timée, un livre qui ouvre et ferme La partie et le tout. Mais l'impeccable machine de l'université allemande ressuscite bientôt et le jeune homme fait à 19 ans la connaissance de Sommerfeld. Il se trouve aussitôt adopté, et transporté d'enthousiasme par les mutations de la physique théorique : ce lent processus […] au cours duquel, peu à peu, le contenu de la discipline en arrive tout d'un coup, et parfois de façon tout à fait inattendue, à produire plus de possibilités et des valeurs nouvelles. Les individualités les plus douées sont attirées de façon quasiment magique par ce processus créateur, par les forces de croissance qui s'y manifestent ; et c'est ainsi que, au cours de quelques décennies, dans un espace géographique limité, sont créées les plus importantes oeuvres d'art ou sont mises en oeuvre les découvertes scientifiques les plus fondamentales (p 51).
Avant d'avoir 25 ans, Heisenberg établit une profonde intimité intellectuelle avec Niels Bohr, Paul Dirac, Wolfgang Pauli (prix Nobel 1922, 1933, 1945) et fait la connaissance de son grand ainé Albert Einstein (prix 1921). Il discute pied à pied avec lui du principe de causalité, qu'Einstein répugne à abandonner, principe défunt pour Heisenberg qui soutient et construit son principe d'indétermination. A 26 ans, il est invité au congrès Solvay de 1927, dédié à la mécanique quantique, où 17 des 29 invités sont lauréats d'un prix Nobel. Il fait de longs séjours dans les grandes écoles de physique d'Allemagne, de Suède et du Danemark. Les cinq années qui suivirent le congrès Solvay de Bruxelles sont apparues plus tard, aux hommes jeunes qui ont participé au développement de la physique atomique, comme marquées d'une splendeur telle que nous avons souvent parlé de ces années comme de « l'âge d'or de la physique atomique » (p 165). Son orgueil est celui du monde des physiciens, pas celui d'un individu : tout cela est raconté avec une simplicité familière, et Heisenberg ne fait aucune mention de son propre prix (1932).

Mais la rouille apparaît vite. Dès 1922, Heisenberg est surpris par un tract qui met garde les auditeurs d'Einstein contre la théorie de la relativité dont l'intérêt a été grossièrement surestimé grâce à la publicité faite autour d'elle par les journaux juifs, étranger à la pensée allemande (p 86). Mais il n'y voit que l'immixtion dans la science d'une tendance politique. Il ne parle pas de persécution raciale, et nulle part de la Shoah (un anachronisme en 1922, mais le livre est écrit en 1969). Une deuxième crise morale pourrait survenir en 1933 dans une discussion avec « un jeune étudiant national-socialiste qui assistait à mes cours ». Ce dernier comprend que « Hitler vous soit antipathique, parce qu'il vous paraît trop primitif. Mais puisqu'il s'adresse aux gens simples, il doit aussi utiliser leur langage » (p 251). Ce tentateur rappelle à Heisenberg qu'il a créé une rupture épistémologique, et qu'il doit admettre en parallèle une rupture politique. Notre auteur ne le suit pas, mais il cherche la conciliation en jouant au jeune homme le dernier mouvement du concert pour piano de Schumann. C'est l'heure de choisir de rester, ou d'émigrer comme beaucoup d'autres physiciens. Heisenberg demande conseil à Planck qui lui raconte « tout de suite une conversation que j'ai eue avec Hitler il y a quelques jours » (p 259), plaide l'énorme tort qu'il causerait à l'Université, et le dissuade de démissionner. Alors Heisenberg esquive le débat : j'enviais presque ceux de mes amis qui avaient été brutalement renvoyés de leur poste, et par conséquent savaient qu'ils devaient quitter le pays (p 263).

La suite est prévisible et connue. En août 1939, Heisenberg est mobilisé à l'Office des armements à Berlin : Là, j'appris que j'aurais à travailler, en collaboration avec un certain nombre d'autres physiciens, à l'étude des applications techniques de l'énergie atomique (p 294). Il participe à un Club de l'uranium, parfaitement conscient de la course à la bombe, se rassurant par la pensée que l'Allemagne n'aurait pas le temps de rassembler assez d'uranium enrichi avant la fin la guerre. Puis c'est la défaite, l'internement à Farm-Hill, les discussions sur la responsabilité du chercheur, la bombe d'Hiroshima, des épisodes parfaitement reconstitués par Ferrari dans le principe (2015).

Le livre n'a rien de technique : il s'ouvre et se ferme sur la nostalgie de Platon ; Heisenberg ne parle guère du principe d'indétermination. Après le paradoxe qu'Einstein lui assène p 141 « seule la théorie décide de ce que l'on peut observer », l'auteur est tout entier traversé par un doute sur l'ordre du monde après la destruction des religions, des principes de causalité et de simultanéité, et après le renoncement à l'observation objective ou à la prédiction formelle. L'éthique en est absente.
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D'emblée, l'écriture simple et naturelle de Werner Heisenberg nous fait partager sa jeunesse (post 1ere guerre mondiale), sa vie (adepte de randonnées en montagne), et très rapidement ses réflexions sur la physique théorique, en pleine mutation depuis Einstein et Planck, aux source de sa vocation et tout au long de sa carrière.
C'est clair, fluide et l'auteur nous met en contact avec l'histoire allemande, dans une réflexion très philosophique sur la science des années 20 aux années 60.
Ses conversations avec les plus grands scientifiques nous font partager les fondamentaux de la physique quantique, au travers de questions compréhensibles avec un minimum de connaissances.
Il partage également tous ses questionnements sur son rôle politique face à l'arrivée brutale du nazisme, notamment parce qu'il a choisi de rester et de tenter de garder le contrôle des conséquences des découvertes autour de l'atome dès 1935.
C'est très intéressant de voir émerger les idées et de constater que la physique est une co-construction dont le résultat est plusieurs prix Nobel et une avancée significative dont on exploite encore aujourd'hui les découvertes.
Les derniers chapitres, sur le positivisme et les questions politiques ne sont pas des plus utiles, ni même très clair, d'autant que l'impression des pages devenait proche de l'illisible en approchant des 40 dernières pages. Bizarre pour une édition de 2001.
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En ces temps incertains, alors que le coronavirus sème le chaos et laisse planer le doute sur l'avenir de la planète, alors que les médias font appel à l'avis de mille experts, ou spécialistes, voici ce qu'Heisenberg écrit, page 286 du livre La partie et le tout, à leur sujet : « … Beaucoup de gens répondraient qu'un spécialiste est un homme qui sait beaucoup dans un domaine donné. Mais, pour ma part, je ne peux pas accepter une telle définition, car en fait on ne peut jamais savoir beaucoup dans un domaine. J'emploierais donc plutôt la formule suivante : Un spécialiste est un homme qui connaît bien quelques-unes des erreurs les plus grossières que l'on risque de faire dans le domaine en question, et qui sait donc les éviter. »
Cette formule ne convient à aucun des experts que je vois cités dans les médias. Leur expertise me fait penser à celle du jardinier qui, sans doute, connaît bien son jardin, qui le connaît mieux que quiconque.
Va pour son jardin, mais ... la planète?
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'histoire de la physique atomique nous est contée dans un langage accessible et élégant.
Un livre d'une grande humanité, plus historique que scientifique et c'est justement là tout son intérêt : ce livre fait le lien entre sciences, histoire et philosophie.
Les questions de sens, de conscience, de responsabilité sont posées avec une clarté tout en gardant une grande densité à la réflexion, captivant.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Est-il tout à fait absurde d’imaginer, derrière les structures régulatrices du monde dans son ensemble, une « conscience » dont elles expriment le « dessein »? Bien entendu, poser ainsi la question, c’est encore ramener le problème sur le plan humain, car le mot « conscience » a été formé à partir de l’expérience humaine ; donc, en toute rigueur, il ne faudrait pas l’employer en dehors du domaine humain. Cependant, si l’on se soumettait à de telles restrictions, il ne serait pas permis non plus, par exemple, de parler de la conscience d’un animal. Or, on a tout de même l’impression que cette façon de parler a un certain sens. On sent, toutefois, que le sens du mot « conscience » devient à la fois plus large et plus nébuleux lorsque l’on cherche à l’étendre en dehors du domaine humain.

(…) « Tu as dit tout à l’heure que même le langage des images et des paraboles qu’utilisent les vieilles religions ne t’est pas étranger, et que tu ne peux dont pas accepter les restrictions des positivistes dans ce domaine. Ta as également laissé entendre qu’à ton avis les diverses religions, avec leurs images très variées, tendent en définitive à exprimer le même état de choses, et que cet état de choses -selon tes paroles- est fondamentalement relié au problème des valeurs. Qu’as-tu voulu dire par là ? Et cet « état de choses », comme tu dis, qu’a-t-il à voir avec ta conception de la vérité ? »

« Le problème des valeurs, dis-je, c’est l’ensemble des questions : Que devons-nous faire? A quoi devons-nous aspirer? Comment devons-nous nous comporter? Le problème est donc posé par l’homme et par rapport à l’homme ; c’est le problème de la boussole qui doit orienter notre chemin à travers la vie. Cette boussole a reçu des noms très divers dans les différentes religions et idéologies : le « bonheur », la « volonté divine », le « sens de la vie », pour n’en citer que quelques-uns. Cette diversité des appellations indique en fait l’existence de différences très profondes en ce qui concerne la structure mentale des divers groupes d’hommes. je ne veux certes pas minimiser ces différences. Néanmoins, j’ai l’impression que, dans toutes ces formulations, il s’agit des relations des hommes avec l’ordre central du monde. Bien entendu, nous savons que, pour nous, la réalité dépend de la structure de notre conscience , le domaine objectivable ne constitue qu’une petite partie de notre réalité. Mais, même là où l’on recherche le domaine subjectif, l’ordre central intervient et nous refuse le droit de considérer les structures de ce domaine-là comme le fruit du hasard ou de circonstances arbitraires. »
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...le principe d’incertitude, observateur et observé ; « nul ne peut s’étonner que nous physiciens soyons obligés dans ce cas de faire de la statistique, un peu comme une société d’assurances-vie doit faire des calculs statistiques en ce qui concerne l’espérance de vie de ses nombreux assurés. Mais, fondamentalement, on avait tendance à supposer en physique classique que l’on pouvait, au moins en principe, suivre le mouvement de chaque molécule individuelle et le déterminer selon les lois de la mécanique newtonienne. Autrement dit, du point de vue de la physique classique, il existait apparemment à chaque instant un état objectif de la nature dont on pouvait déduire l’état qui se présenterait à l’instant suivant. En mécanique quantique, il en va tout autrement. Nous ne pouvons pas effectuer d’observation sans perturber le phénomène à observer ; et les effets quantiques, se répercutant sur le moyen d’observation utilisé, entraînent d’eux-mêmes une certaine indétermination en ce qui concerne le phénomène à observer. Mais c’est à quoi Einstein ne veut pas se résigner, bien qu’il connaisse parfaitement les faits. Il pense que notre interprétation ne peut pas constituer une analyse complète des phénomènes ; que, dans l’avenir, il devrait être possible de trouver des paramètres différents, supplémentaires, caractérisant le phénomène, et qui devraient permettre de le déterminer objectivement et entièrement. Mais cela est certainement inexact.
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Il ne peut y avoir une description visuelle de la structure de l’atome, car une telle description -parce que visuelle, précisément- devrait se servir des concepts de la physique classique, concepts qui ne permettent plus de saisir les phénomènes. Vous comprenez bien que, en tentant de faire une théorie de ce genre, on entreprend une tâche a priori impossible. Car nous devons dire quelque chose de la structure atomique, mais nous ne possédons aucun langage qui nous permette de nous faire comprendre. En un sens, nous sommes dans la situation d’un navigateur qui a échoué dans un pays lointain où non seulement les conditions de vie sont tout à fait différentes de celles qu’il connaissait dans sa patrie, mais où il ignore même totalement le langage des gens qui y vivent. Il a besoin de communiquer avec ces gens, mais il ne possède aucun moyen en vue d’une telle communication.
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La science traite du monde matériel objectif. Elle nous place devant une tâche qui consiste à faire des affirmations justes en ce qui concerne la réalité objective, et à comprendre les corrélations qu'elle comporte. La religion au contraire, traite du monde des valeurs. Il est question de ce qui doit être, de ce que nous devons faire, et non de ce qui est. Dans la science il s'agit de ce qui est juste ou faux ; dans la religion, il s'agit de ce qui est bon ou mauvais, de ce qui a de la valeur ou n'en a pas. La science est à la base de l'action utilitaire, la religion est la base de l'éthique.
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Enfin, l'auteur a également poursuivi un autre objectif en publiant ces discussions. La physique atomique moderne a conduit à une reformulation d'un grand nombre de problèmes essentiels, de nature philosophique, éthique et politique ; il est souhaitable que le plus grand nombre possible de personnes participent aux discussions concernant ces problèmes.
Préface page 10
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