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Critique de Eve-Yeshe


Une rencontre étrange, avec « cet homme à la mèche » qui croise son regard et qu'elle interprète comme une histoire d'amour possible, un anniversaire que tout le monde a oublié (ses quarante ans ce n'est pas rien !) et voilà que Mathilde explose en vol (ou implose) et se retrouve dans un établissement psychiatrique, aux bons soins de Dorine qui, voyant que les échanges verbaux sont inconsistants pour ne pas dire stériles, lui conseille d'écrire, de poser des mots sur son mal-être.

Un peu au ralenti sous l'effet des psychotropes, elle a tendance à tourner un peu en rond, avec des allers et retours dans le temps, tandis que sa voisine de chambre Véronique, qui, officiellement du moins, ne parle pas car elle est « surveillée » par la CIA ou autre, car elle se dit agent secret. Toujours est-il que Véro lui parle de manière à ne pas être vue (les fameux angles morts des caméras de surveillance) et lit en douce les carnets sur lesquels Mathilde prend ses notes.

On a d'autre personnages truculents, tel ce jeune homme informaticien qui a tout oublié, ou un homme qui se dit général et donne des ordres à tout le monde, le tout chapeauté par une infirmière psychorigide qu'elle a surnommée…

Peu à peu les souvenirs vont remonter, l'enfance où elle a toujours subi, le petit frère Charly qui captait l'attention, le mariage, la naissance de son fils Ruben (miracle car elle est atteinte d'endométriose, jusqu'au passage à l'acte, la fuite avec Daphné, pour enfin commencer à vivre ce qui va nous réserver pas mal de surprise…

J'ai bien aimé ce roman, la manière dont Sophie Henrionnet a construit son histoire, les liens très (trop ?) forts qui unissent Mathilde et son frère, le roman familial et le grain de sable qui fait basculer un édifice apparemment solide mais qui était quand même miné.

L'analyse de l'absence de réaction de l'entourage qui ne voit rien, ne fait rien est très juste, car c'est ce qui se passe très souvent, la personne qui souffre s'enferme dans une carapace, refusant de montrer ce qui pourrait être un signe de faiblesse, en mode « je serre les dents et j'avance » en attendant que les autres comprennent sans qu'elle ait besoin de le dire.

J'ai aimé l'idée de la lecture à voix haute que fait Mathilde aux autres patients, idée qui a beaucoup contrarié Moustache qui avait l'impression qu'on empiétait sur ses prérogatives. Mathilde obtient, à force d'insister un lieu et un créneau horaire pour partager cette lecture avec un petit groupe qui sera de moins en moins passif.

Je découvre l'auteure avec ce livre et c'est une belle expérience, les choses sont bien abordées, sans avoir recours au pathos qui pourrait faire sortir les mouchoirs, et il faut reconnaître que la chute est extraordinaire, tant on ne la voit pas venir, même si on la subodore…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Rocher (Elidia) qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont le style original me donne envie d'explorer davantage, avec notamment « Sur les balcons du ciel » mais, vu l'encombrement défiant toute concurrence de ma PAL, il risque d'attendre….

Jolie couverture que l'on peut interpréter comme on veut…

#Plusimmortellequemoi #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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