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Citations sur Une ascension (27)

J'ai toujours eu un faible pour l'odeur d' humidité et de délabrement dans les vieilles maisons. Peut-être parce que né peu après la guerre, j'ai dû encore traverser, en tenant la main de ma mère, des habitations endommagées par les bombardements, et que l'odeur de pierre humide et de moisi est devenue pour moi celle de la célèbre madeleine de Proust. Quand on est enfant et qu'on n' a pas encore se souvenirs, même l'odeur de délabrement est une source de bonheur.( p.15)
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D'ailleurs ce n'est pas du vrai marbre, a poursuivi le notaire, la pierre de Comblanchien est un calcaire, résistant et dur.Elle est appréciée parce qu'elle rappelle le marbre italien, mais elle est bien moins chère- comme vous le voyez, mon cher, les gens qui vivaient ici rêvaient d'une vie meilleure. Il n'y avait pas d'ironie dans ses propos, plutôt une légère nostalgie. Au fond, vous savez, ils étaient bien braves ces gens-là, mais tout de même comment dire- une guerre, ça vous chamboule tout et, avant d'avoir eu le temps de s'en apercevoir, vous vous retrouvez du mauvais côté, pas vrai...?
( p.127)
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(**Tout début du roman)
La première année du nouveau millénaire, j'eus entre les mains un livre qui me fit comprendre que j'avais vécu pensant vingt ans dans la maison d'un ancien SS.Non que je n'aie reçu de signaux: même le notaire m'avait incidemment indiqué, le jour où il m'avait fait visiter la maison, l'identité des précédents occupants ; je n'y avais guère prêté attention à l'époque. Peut-être y avait-il aussi eu de ma part une volonté de refouler cette information, tant j'avais été imprégné au fil des ans par les douloureux poèmes de Paul Celan, les témoignages de Primo Levi, les innombrables livres et documents qui m'avaient laissé sans mots, l'impossibilité de toute une génération de décrire l'inconcevable.
( p.11)
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William devait écrire des rapports sur tous ceux qui, selon lui et ses assistants, rompaient le pas : anglophiles, francs-maçons, juifs, socialistes, éléments hostiles à l'occupation allemande, fransquillons, résistants, bolcheviques et même, sur l' insistance de la Verwaltung, le mouvement scout avec son pacifisme provocateur, (...)et puis aussi ces bellicistes fanatiques de la Première Guerre mondiale, il fallait s'en méfier comme de la peste, avec leurs livres de Jean Jaurès et de Romain Rolland.Oui, c'était devenu une administration impressionnante, cette surveillance de la pureté de l'âme de la population.
( p.166 )
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L'appel de la banlieue, suscité par le passage du tramway, donne à Mien envie de se relever, de sortir dans le plus grand silence pour se retrouver dehors un instant, longer les façades et les petits commerces des faubourgs où tout un bric-à-brac est exposé dans la vitrine, arriver dans des rues de plus en plus désertes, jusqu'aux hangars en bois où le vent est plus froid et l'odeur des marchandises entreposées donne au promeneur solitaire une envie de bateaux, de partir sans se retourner.
( p.135)
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Le château, la tour, l'église, les maisons à colombages, les douves avec leurs oies, les hirondelles dans le tiède crépuscule, le parc et les jardins- tout est si soigneusement ratissé et impeccable qu'on pourrait y voir une obsession de la pureté, plutôt qu'une quête du bonheur.
( p.185)
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Quand on est enfant et qu’on n’a pas encore de souvenirs, même l’odeur de délabrement est une source de bonheur.
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J'ai promis à la famille enthousiaste de l' hôtel de revenir, même si je sais que c'est une fausse promesse ; j'ai enfin trouvé ce que je cherchais. Pourtant, je n'approche plus guère de ce que Letta et Adri ont vu; l'Allemagne d'autrefois, peut-être encore essentiellement le paysage qu' Hölderlin a aimé cent cinquante ans plus tôt, mais à leur époque infestée de croix gammées, de cris et de tambours, de défilés et de bottes, de vociférations à la radio et de tirades hystériques omniprésentes ; les rumeurs de la guerre, les grondements incessants des avions, le sombre triomphe de l'été de 1942.Très vite la marche triomphale se transformera dans l'approche inéluctable de l'enfer.Mais les enfants, occupés à leurs jeux, s'en fichaient.
( p.192)
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Pourquoi me fallait-il à tout prix voir cet endroit de mes propres yeux ? Peut-être la visite d'un lieu de souvenir, même si c'est celui d'autres personnes, est-elle une manière de laisser l'histoire s'apaiser.
( p.191)
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Comment dormir l’un près de l’autre quand les rêves de chacun ont suivi leur propre voie obscure ?
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