AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marko59


Ce court roman fait partie de ces petits trésors, modestes et lumineux, qu'on a envie d'offrir à tous les gens qu'on aime. Je verse rarement ma larme en lisant un livre mais je l'ai fait deux fois. Un peu de tristesse mais surtout de bonheur d'avoir rencontré un personnage de littérature inoubliable qui m'a semblé anticiper en partie le "Suttree" de Cormac McCarthy.

Knulp est un vagabond solaire qui irradie tous ceux qui le rencontrent mais qui est aussi habité par une sourde mélancolie dont on perçoit les signes progressivement. Cette irradiation n'est pas sans rencontrer quelques résistances et son mode de vie ne manque pas d'être pointé du doigt par d'anciennes connaissances qui l'envient tout en désapprouvant son mode de vie.

Il est construit en 3 parties comme 3 étapes de vie qui vont du printemps à l'hiver mais dans des strates de temps différentes, de la jeunesse à l'âge mûr. Knulp joue de l'orgue et chante des petits poèmes de sa composition pour séduire le coeur des filles mais lorsqu'une rencontre a lieu il choisit de partir. de la même façon qu'il ne reste jamais longtemps au même endroit.

Il philosophe parfois avec simplicité mais sa pensée est pure et limpide au point qu'elle va droit au coeur. On peut lire ce roman dès l'adolescence comme une parabole sur la vie où la solitude s'apprivoise chaque jour et où il faut accepter l'impermanence et la finitude de toute chose (très belle évocation du feu d'artifice).

Descriptions sobres et magnifiques de la nature environnante, échanges amicaux inoubliables. La fin de la deuxième partie où l'un de ses amis, touché par ses révélations dans un cimetière, se rend compte que Knulp est déjà reparti est bouleversante.

Seul petit regret, la volonté de Hermann Hesse de donner une explication psychologique à l'errance de Knulp. J'aurais presque préféré qu'elle reste mystérieuse, une abstraction. Mais cela justifie le retour aux sources final et deux dernières pages sublimes.
Commenter  J’apprécie          103



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}