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Critique de Wazlib


Toujours amusant d'aborder la préface d'un livre écrite par un auteur "d'expérience" cent fois moins talentueux que le "jeunot" qu'il présente... Christopher Golden, dont j'ai lu l'agréable mais dispensable "Snowblind" (critique: https://www.babelio.com/livres/Golden-Snowblind/643419/critiques/3279851) a donc l'immense honneur de nous présenter Joe Hill.

Joe Hill, c'est un écrivain plutôt monstrueux. Il nous a quand même sorti des bouquins absolument incroyables ("Cornes", "Le Carrousel Infernal") et d'autres qui sentaient quand même un peu la croquette ("Drôle de temps"). Il a pris la délicieuse habitude, probablement auprès de son père, d'écrire des nouvelles et dieu sait que j'aime ce format. Pour reprendre les mots du daron, à peu de chose près, dans la préface de "Brume": cette idée absolument fabuleuse de s'asseoir dans un beau fauteuil par une nuit de tempête pour lire une histoire d'une traite.
Et force est de constater que Joe Hill le fait de façon remarquable.

On a donc ici un joli mix-up d'horrifique, de fantastique classique, de thriller mais aussi de littérature pure et dure, "blanche", qui s'avère valoir le détour.
On retiendra dans les grands moments du recueil:
- "Pop art", qui raconte l'histoire d'une amitié entre un garçon et un être gonflable en plastique. C'est plein d'une espèce de naïveté très Brautigan dans le ton, et émouvant. Cela signera aussi l'entrée dans le bizarre, car s'il est une chose que Joe Hill écrit différemment de son père, c'est bien le weird qu'il manie plus qu'à son aise.
- "Fils d'Abraham", qui revisite la figure d'un père autoritaire en nous bourrant le récit de références absolument délicieuses. On remarquera particulièrement ce travail d'ambiance, encore une fois extrêmement maîtrisé du côté de Joe Hill.
- "La Cape", qui n'est pas à proprement parler une nouvelle "excellente", mais a le mérite de montrer que l'auteur sait sans difficulté installer un background, une vie réaliste (allo papa?), au détour d'un ressort fantastique "banal" au regard du genre. Et ceci, messieurs-dames, avec un twist final évidemment.
- "Bobby Conroy revient d'entre les morts": on a là encore je pense un récit bien plus complexe qu'il n'y parait. Complexe dans sa granularité: c'est fin comme tout, délicat, joliment tissé et plein d'évocation. Un très joli moment.
- "Le Masque de Papa", qui est probablement la nouvelle la plus weird du recueil (à égalité avec "Stridulations", quand même), et aussi celle où l'on peut le plus se creuser la tête. C'est du fantastique pur et dur, angoissant car gardant une nappe de mystère qu'il sera bien difficile de dissiper.
- Et enfin, "Escamotage", qui est presque ma nouvelle préférée. C'est à la fois touchant et intelligent, et j'ai adoré la complexité que Hill installe naturellement dans les relations entre ses personnages. C'est un excellent récit.

N'attendez donc pas: lisez "Fantômes" de Joe Hill. C'est excellent, et aurait mérité encore une meilleure note si seulement un chef-d'oeuvre s'y glissait.
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