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Critique de charmant-petit-monstre


*Coup de coeur*

Y a des bouquins comme celui de Nathan Hill qu'on ne soupçonnerait pas d'alpaguer aussi vite. La magie avec ses paillettes dans la poire a opéré de suite ici quasi dès les trois premières pages et s'est confirmée durant les 697 suivantes.

Construit sur 10 parties, alternant 1968 – 1988 – présent, le roman nous embarque à la suite de Samuel sur les traces du passé de Faye, mais pas que. Plusieurs personnages se croisent, différentes histoires se font échos et s'emboîtent grâce à une narration habile donnant ainsi une cohérence afin de peindre, on le comprend au final, le tableau d'une Amérique paradoxale où cynisme et idéaux cohabitent bizarrement.

Et c'est là que tu vois que Nathan Hill a une sacré pa-patte, un petit talent de conteur loin d'être sorti du cul d'une poule. Jamais on est perdu, toujours on est intrigué par la suite des événements et par le destin des différents personnages (dont je ne veux pas trop trop vous parler) (parce que si vous avez pas encore compris IL FAUT LIRE CE LIVRE).

Avec un style contemporain qui n'a pas oublié d'être lyrique ni d'avoir de l'humour, rarement pompeux (c'était quand même ma petite crainte après l'autre sensation, il y a quelques années, City on Fire de Garth Risk Hallberg, imbuvable de prétention), Nathan Hill insuffle à son roman une tendresse pour ses héros, voire même une fascination pour les plus « salauds » que j'ai trouvé absolument touchante.

Comment ne pas s'attacher à la loositude de l'émotif Samuel, ni à l'addiction de son pote de jeu Pwnage au coeur généreux ? Comment ne pas être curieusement passionnée par l'histoire d'une étudiante roublarde et manipulatrice, prête à tout pour accéder à ses fantasmes de carrière sans fournir le moindre effort scolaire ? Même l'éditeur philosophe de Samuel, qui incarne le cynisme à l'état pur et ne vend que du « concept » aux masses même si c'est de la merde, reste un de ces personnages aussi détestables que séduisants. Et Faye, la mère « indigne », fascinante dans sa complexité !

Malgré la petite pointe d'amertume, les regrets du passé, les désillusions et les échecs que vivent les personnages, malgré la peinture pas tip-top de cette Amérique franchement schizo, le roman reste optimiste dans sa finalité. Laissons les regrets au passé et avançons coûte que coûte. J'y ai trouvé des échos avec mes propres peurs et mes propres échecs personnels et j'vous avoue que ça m'a mis un petit baume au coeur (quand on vous dit que la lecture peut être thérapeutique les enfants).
Lien : https://leslecturesdumonstre..
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