Partir sur une île,
Au delà du cercle polaire, la nuit arrive au mois d'octobre pour repartir au mois de mars,
Inaccessible six mois de l'année au minimum car même quand les glaces envahissent tout, les conditions météo ne permettent pas l'accès,
Un caillou où trois militaires gardent le drapeau et héberge un scientifique chargé de faire des recherches sur ce milieu polaire.
Les seuls visiteurs occasionnels sont les perdrix des neiges, les renards et le roi de ces terres arctiques, Monsieur l'ours polaire, celui qui est nommé le Pater.
Nous passons une période avec eux d'août à mars … l'été avec ses couleurs et sa lumière … l'automne où apparaît le frasil puis le nilas … l'hiver avec sa nuit perpétuelle … pour l'un ses constantes, juste pour s'occuper, la guerre, le pouvoir, la haine et l'argent … pour un autre ses mesures encore et toujours pour servir à quelque chose … pour un autre sa vodka et ses magazines pourvoyeurs de rêves … pour le dernier ses carnets où il pourra se raconter.
Chacun attend l'inéluctable sachant très bien qu'il faudra que ça s'arrête … en essayant d'oublier le passé qui a fait qu'on est arrivé là … en attendant la fin de l'histoire.
Un huis clos étouffant malgré le froid, décrit au scalpel, des sensations décortiquées jusqu'à l'os, le tout avec un style et une recherche du vocabulaire pour les descriptions qui nous font nous arrêter à la lecture, à fermer les yeux pour s'immerger sur les lieux …
Solak moi aussi j'y suis allée … merci Catherine Hénault pour ce superbe récit.