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Citations sur Petrograd An 1919 (24)

Avec l'avènement des bolcheviks, l'homme à commencé à disparaître en tant qu'individu.Il n' a pas seulement disparu de mon horizon,de mon champ de vision,mais on a commencé à l'anéantir de façon générale, par principe et concrètement .Petit à petit,c'est la révolution elle-même qui a disparu, puisque toute lutte avait cessé. Là où il n'y a plus de lutte, de quelle révolution peut-il être question ?
Ce qui restait s'est réfugié dans la clandestinité si profonde, si obscure,que plus aucun bruit ne parvenait à la surface. Dans les rues de Pétersbourg, dans ses maisons,il régnait les derniers temps un silence effrayant, le silence des esclaves que l'esclavage a réduit à un isolement absolu.(p.25)
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Le Carnet noir

Je lis le récit de Leskov- La Vallée des larmes-.C'est sur la famine de 1840 en Russie centrale. Notre situation rappelle beaucoup celle des serfs dans le domaine du gouvernement d'Orlov, eux aussi, ils devaient mourir comme ça, sur place, privés de tous droits, même celui de partir. (p.86)
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Le Bloc-notes gris

J'ai compris depuis longtemps que le froid est plus pénible que la faim.Et pourtant, pourtant, je le répète encore, le froid et la faim ensemble ne sont rien à côté de notre souffrance intérieure, de la mortelle souffrance de nos âmes- la seule.(p.179)
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Histoire de mon journal

(..)Mais il faut dire,et c'est tout à l'honneur de l'intelligentsia russe,que la plus grosse partie des intellectuels, l'écrasante majorité, est constituée de gens "qui se sont résignés",des gens qui,au prix d'immenses souffrances et en serrant les dents,portent la croix en fonte de leur vie.Ceux-là sont seulement coupables de ne pas être des héros, ou plutôt, ils sont des héros ,mais pas des héros actifs.Ils ne vont pas activement au-devant d'une mort immédiate, la leur et celle de leurs proches;mais porter une croix en fonte,c'est aussi une forme d'héroïsme, même si c'est un héroïsme passif.(p.39)
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En signant la paix avec les bolcheviks, le gouvernement de n'importe quel pays (quand bien même il s'agirait de l'Amérique en personne) signe avant tout son propre arrêt de mort.C'est aussi vrai que deux et deux font quatre.
Mais si, après la guerre,l''Europe s'était mise à penser que deux et deux font cinq.(p.152)
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Lettres aux écrivains du monde

Pour créer une maison d'édition privée ou publique, il faut une autorisation spéciale du gouvernement. Aucune maison d'édition, même scientifique, ne s'en voit accorder pour plus de deux ans.(p.186)
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La vie ne cessait de rapetisser, de rétrécir, elle refroidissait et se terrifiait,même le temps semblait se pétrifier. (...)
Et comme,sous le régime bolchévique,il n'existe pas de coin assez intime,d'appartement assez privé où " le pouvoir " ne puisse faire irruption à tout moment, ( c'est dans les principes même de ce pouvoir) ,il ne restait qu'une chose à faire: enfouir mes cahiers dans la terre.C'est ce que j'ai fait. De bonnes âmes les ont emportés et enterrés quelque part en dehors de la ville,je ne sais pas exactement où.
Telle est l'histoire de mon livre, de mon Journal de Pétersbourg de 1914 à 1919.(p.28)
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Le carnet noir

Les journaux sont comme d'habitude, c'est-à-dire qu'il est absolument impossible de rien comprendre, les mots sont toujours les mêmes : " écraser ", " anéantir ", etc.

( p.127)
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Le Carnet noir

24 septembre ( 1919)

Hier, annonce de soixante sept exécutions à Moscou ( des professeurs, des personnalités, des femmes).Aujourd'hui, vingt- neuf exécutions ici.Pour ce qui est des pourparlers de paix avec l'Estonie, qui auraient été interrompus mais sembleraient sur le point de reprendre, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne pouvons ( et nous ne devons) rien imaginer.Après Kiev, Dénikine a pris Koursk.Trotski annonce à grands cris des victoires.Une impression de ténèbres et de gouffre.De démence silencieuse.

( p.118)
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Préface de la traductrice, Sophie Benech

(...)
Aujourd'hui, nous savons que tout ce que raconte Zinaïda Hippius est vrai, qu'il n'y a pas dans ces lignes la moindre exagération : oui, le régime bolchévique a été dès ses premières heures un régime de terreur, oui, il fusillait et allait fusiller à tour de bras pendant des décennies non seulement tous ses opposants réels, mais aussi ses adversaires en puissance ou présumés, il allait exterminer des dizaines de millions d'innocents.Oui, on arrêtait n'importe qui sous n'importe quel prétexte, on se servait de chair humaine pour la culture des bacilles dans les laboratoires, on nourrissait les animaux du zoo avec les cadavres des fusillés (..)
Et il ne s'agissait pas d'un chaos provisoire dû à des circonstances historiques exceptionnelles, mais d'une terreur d'État systématique mise en place par Lénine, au nom d'une idéologie totalitaire. L'une de ces idéologies qui ont sévi durant ce siècle et qui, toutes, se sont caractérisées par un mépris absolu de la personne humaine.(p.13)
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