Le peuple des rennes - Intégrale

DEUX NIVEAUX DE LECTURE ( c'est réellement passionnant ) ...

Ces deux romans ( ici réunis ) sont assez exceptionnels .
Nous avons une histoire très riche avec des personnages très présents .
La mère et son fils poursuivent leur difficile et précaire aventure ... survie dans une marginalité extrême et par moment dans la solitude la plus totale et l'abandon avec des phases d'intégration improbables.
L'histoire est très solide et possède un charme auquel il est difficile de résister ( impossible de résister ) ...
Mais le génie de l'auteur a été de nous servir très habilement une lecture à deux niveaux :
-On peut y voir un contexte de fantaisie surtout du point de vue de tous les personnages qui entoure le couple " maudit " : la mère ( guérisseuse de son état ) et son fils au statut équivoque .
-On peut y voir une époustouflante mise en scène de la culture chamanique .
C'est le personnage de la mère et du vieux chaman qui en sont la clef . de ce point de vu , il n'y a plus de magie , rien que des croyances , des superstitions , des rituels auxquels peuvent s'appliquer systématiquement deux lectures différentes et habilement superposées ...
Certains personnages se différencient de ceux qui adhèrent à ces croyances , ceux-là ne croient pas en l'existence des esprits et aux dons surnaturels , mais ils perçoivent clairement l'utilité que ces croyances et ces rites présentent ( pouvoir et respectabilité et savoirs à la diffusion limités ( médecine .. ) , lien social ) ....
Le récit reste très ambiguë par rapport aux épisodes sacrés : transe chamanique , initiation et vocation .
La rencontre de l'enfant et du loup est puissante de ce point de vue , ou bien le rêve de l'amant dans la nuit étoilée .
Ces épisodes sont un exemple magistral ( entre autres ) de ces deux lectures possibles , qui ici s'imbriquent et se fortifient l'une l'autre malgré une apparente incompatibilité structurelle ( que s'est -il réellement passé , que pensent réellement les différents protagonistes ? ) ..
Un excellent moment en contexte culturel chamanique et un roman bourré d'affects intenses et de sensibilité .
Sinon nous sommes chez des proto-lapons et pas en Amérique du nord ..

C'est un roman très recommandable pour les amateurs de fictions préhistoriques ( il y en a assez peu ) , comme pour les amateurs de fantasy .

Dans une contrée inconnue ou le froid et la neige sont constants, à cette époque seule la chasse et la vie en communauté peuvent permettre la survie. A la suite d'un viol Tillu une guérisseuse aguerrie, élève seule son fils Kerleu. Kerleu s'avère un enfant à part, renfermé, absent, cette différence le met à l'écart des autres, elle suscite toutes sortes de superstitions et Tillu ne supporte pas les brimades dont il est victime. Dans la tribu dans laquelle Tillu s'est établie seul Carp, un vieux chaman peu scrupuleux voit en Kerleu un futur grand chaman qu'il voudrait éduquer moyennant une union avec la guérisseuse. Tillu ne voulant pas que son enfant devienne un apprenti chaman, elle s'enfuit avec lui pensant pouvoir échapper aux pouvoirs maléfiques du vieil homme. Sa fuite la conduit malgré elle près d'une tribu qui élève des rennes. Suite à un accident de chasse, elle fait la connaissance d'Heckram qui l'intègrera petit à petit avec son fils dans sa tribu qui a grand besoin d'une guérisseuse. Mais comme dans les tribus précédentes Kerleu inquiète, dérange, il semble de plus en plus habité par des visions chamaniques. Carp fini par retrouver l'enfant et la femme qu'il convoite au grand damne de Tillu qui sent son enfant lui échapper. Des accidents gravissimes vont semer le doute dans l'esprit du peuple des rennes, l'enfant différent et la guérisseuse attirent selon eux la malédiction. Tillu sait que son enfant n'est en rien responsable et il lui faudra tout son amour et sa confiance pour braver le mépris et la haine des humains. Dans un univers hostile, l'auteur embarque son lecteur dans une saga préhistorique haletante où l'être humain est attaché à l'esprit animal et au pouvoir des plantes où il a tout à découvrir et tout à apprendre. Après un début un peu longuet, les héros prennent leur place et l'histoire se déroule de plus en plus prenante. L'auteur s'attache à décrire les rapports humains tantôt conflictuels tantôt complices de ceux qui apprennent à vivre ensemble. Un roman d'une atmosphère inattendue qui contentera ceux qui ont aimé la saga d'Auel « Les Enfants de la Terre ».
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..

Alors bien sûr j'ai déjà lu beaucoup de titres de cette autrice, et là je tombe sur ce volume auquel je n'ai pas pu résister !

Comme toujours elle nous embarque dans un monde où les faibles n'ont pas leur place, la préhistoire chez les lapons.

Alors, fantasy ? Moins que d'habitude, il y a bien les rites shamaniques, mais c'est surtout l'ordonnancement de la société à cette époque et les rapports humains qui ont la part belle.

Et c'est réussi, j'ai passé comme toujours avec Megan Lindholm alias Robin Hobb, un excellent moment de lecture, elle a vraiment l'art de maltraiter ses héros et héroïnes, et Tillu m'a vraiment touchée dans cette histoire de femme forte !

C'est toujours un plaisir de plonger dans un Hobb, on ne peut jamais vraiment savoir à quoi s'attendre et pour ma part encore moins avec celui là qu'avec les précédents ! Un univers particulier, quasi préhistorique, gouverné par une nature sauvage où survivent tant bien que mal différentes tribus aux croyances et moeurs primitives...

Il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans cette lecture qui s'est finalement avérée prenante au bout de quelques chapitres (en fait dès que Tillu commence à commercer avec le peuple des rennes et Heckram).

Je me suis même demandé au cours de ces premiers chapitres si je n'allais pas tout simplement laisser tomber ! Je pense que si je n'avais pas déjà lu et savouré Hobb c'est ce qui serait arrivé, mais je suis me suis acharnée parce que je lui fais confiance et que je ne pouvais pas croire que ce serait si abrupte et lent jusqu'à la fin.

Et j'ai bien fait, car cette longue et étrange introduction faite, le roman devient plus attrayant.
On s'accoutume aux longues descriptions de la nature qui rythme le temps et la survie des personnages, on s'accroche aux pas de Tillu si soucieuse pour son fils et sa protection et on découvre Heckram dont on comprend tout de suite la valeur.
En bref le roman devient plus vivant et des enjeux apparaissent qui donnent un sens au roman et font naître la curiosité chez le lecteur.

J'ai vraiment adoré Heckram, c'est un personnage très réussi ! le vrai héros de ce roman selon moi. Tillu aussi est intéressante mais elle reste moins active dans le déroulement de l'intrigue et elle se cantonne trop souvent à son rôle de mère inquiète pour être vraiment surprenante. J'ai moins apprécié Kerleu, en grande partie à cause de ses descriptions de visions chamaniques qui m'ont un peu laissé de marbre (ce n'est déjà pas ce que je préférais dans le soldat chaman).

Autour de ce trio, de nombreux personnages. On retiendra surtout Carp l'affreux vieillard parasite, la mère de Heckram dont on tombe vite sous le charme et le terrifiant Joboam !

Au final le roman (enfin je devrais même dire les romans puisque cette intégrale en regroupe deux) s'avère riche et complexe. Hobb joue sur le suspens, les non-dits, les désirs et peurs inavoués, le destin comme elle sait si bien le faire et on ne s'ennuie pas une minute. On trépigne même souvent !

En résumé j'ai aimé le peuple des rennes mais je ne suis pas sûre qu'il séduira tous les lecteurs. Ceux qui connaissent et apprécient Hobb feront sans aucun doute l'effort initial mais pour les autres... En tous les cas cette lecture en vaut la peine et propose quelque chose de différent de ce qu'offre habituellement la fantaisie (mais ça aussi c'est un leitmotiv chez Hobb).
Lien : http://www.perdreuneplume.co..

Une lecture qui vient confirmer que je préfère les romans que Megan Lindholm écrit sous le nom de Robin Hobb...

Ce roman présente à mon avis deux défauts - tout relatifs - comparés aux grandes séries ultérieures de l'auteur :

- L'univers manque un peu d'originalité. Il s'agit ici d'un roman "préhistorique" dans une tonalité assez proche d'autres auteurs. La romance m'a paru assez convenue. Megan Lindholm a du cependant rassembler une documentation assez considérable pour ce roman, et donne des descriptions de chasse et de l'élevage des rennes d'une précision fort convaincante.

- le début du roman est assez long : l'intrigue ne démarre réellement qu'au quart du livre, un peu de persévérance est nécessaire.

Par contre, une fois passée ce début, l'intrigue s'avère assez passionnante, par le nombre de fils qu'elle tisse. On s'intéresse tour à tour au roman historique, à l'intrigue sentimentale, à la découverte d'indices dignes d'un roman policier, au récit de l'intégration d'une femme et d'un enfant différents dans un groupe, à une réflexion sur les rapports mère-fils... le tout permettant diverses interprétations, à la guise du lecteur. J'ai apprécié la manière dont l'auteur garde l'ambiguïté sur la question du chamanisme. Au rationalisme de l'héroïne, qui interprète les phénomènes magiques comme des manipulations s'oppose la foi de son fils, qui est en relation avec le monde des esprits. le roman peut être lu indifféremment... de l'un ou l'autre point de vue...

Une jolie lecture, qui me semble pouvoir fédérer des lecteurs très divers.

C'est une histoire originale qui change des récits de fantasy classiques. On y suit Tillu et son fils (Kerleu) qui fuient leur peuple à cause d'un chaman–gourou qui manipule les habitants et essaye de prendre Kerleu comme apprenti, l'éloignant de sa mère et de ses valeurs. Ils sont finalement recueillis par le peuple des rennes, où le passé les rattrape et où, d'autres rencontres vont se faire toxiques pour eux. Mais ils vont aussi faire de belles rencontres qui redonneront à Tillu, foi en un peuple et en la communauté.

Dans cette histoire, le côté fantasy relève du fait que ces peuples n'existent pas vraiment, bien qu'ils soient inspirés des peuples autochtones amérindiens et subarctiques. Mais aussi, des pouvoirs du chaman et de son apprenti, et la capacité qu'il a de voir les choses que les autres de voient pas, comme la manière dont les personnes sont liées spirituellement aux animaux.

Ce récit était très poétique et bouleversant tant par l'histoire que par les sujets abordés : emprise morale (presque sectaire), patriarcat, sexisme, liberté de pensée et d'expression, le progrès et la vie en société...

Robin Hobb prend vraiment le temps de raconter son histoire, sa plume est très contemplative. Elle retransmet avec justesse chaque émotion, ressenti, moment de la nature… Cela rend l'histoire vraie à tel point que notre gorge se noue face aux drames qui touchent nos protagonistes.

Cette écriture très précise et détaillée est un point fort mais peut en décourager plus d'un. Il est vrai que parfois, je me perdais dans les longues descriptions à rallonge de l'auteure. En effet elle détaille tout ! J'avais quelquefois l'impression de me perdre dans un documentaire historique sur comment vivaient les peuples subarctiques. J'avais oublié à quel point son écriture était dense ! Mais ce n'est que mon avis. Cela n'enlevait pas du tout le charme de cette histoire !

Bref, c'était une très belle lecture pleine d'émotions et de poésie, qui en touchera plus d'un !

Le Peuple des Rennes est un intégral où l'auteure nous plonge dans un univers où la fantasy apparaît subtilement au fil des pages. Dans ce monde qui finalement aurait pu être le notre à quelques détails prêts, des tribus vivent, tentent de survivre.

C'est ainsi que Tillu, mère du petit Kerleu, étrange enfant, et guérisseuse, s'ensuit ; pour éloigner son fils d'un chaman peu recommandable et qui l'a prit comme apprenti. Pour protéger son fils des moqueries et des méchancetés proférées à son égard pour être si bizarre, réservé et insociable. Si différent.

Nous suivons alors Tillu et Kerleu pendant leur fuite et leur rencontre fortuite avec un autre peuple, celui des Rennes. Leur quotidien est semé d'embûches. A la fois triste et plein d'espoirs, le livre nous mène sans trop de suspens et d'actions vers la réalisation d'une vie recherchée depuis des années.

Les descriptions sont nombreuses au contraire des dialogues. La lecture n'est par conséquent pas très dynamique. La plume est toutefois agréable. J'ai beaucoup aimé suivre les aventures de Tillu, Kerleu et des autres personnages rencontrés. le contexte est bien posé, les personnalités bien travaillées. Si bien que nous ressentons diverses émotions lors de drames mais aussi de moments joyeux.

Vers la fin de l'histoire, les événements deviennent confus concernant Kerleu. le fantastique apparaît clairement, complexe et presque incompréhensible. Et cela est bien normal ! Je vous laisse découvrir…
Lien : https://paroledelea.wordpres..

Déjà pas mal de critiques. Lecture : printemps 2014.
Il y a environ un an, si je me souviens bien, en manque de l'univers de Hobb que je n'ai pas retrouvé dans Les cités des Anciens, je suis tombée sur ce livre au cours d'une séance butinage en librairie. Évidemment, le mélange entre nature, fantasy et Robin Hobb a eu raison de mes faibles réticences et je suis repartie avec.
Je n'ai pas regretté !
Une histoire, de préhistoire, mêlée de chamanisme, d'amour et de lien avec l'animal. C'est beau, bien écrit (là-dessus Hobb était une valeur sûre), tendre, stressant parfois... On s'y croirait ! Je l'ai dévoré en deux jours. J'en garde un bon souvenir ; pas tout à fait l'émotion addictive des premiers tomes de L'Assassin Royal, mais on était pas loin ! Jolie histoire, bon moment, personnages attachants, en gros ce que j'attends d'un bouquin de fantasy.

RÉSUMÉ MAISON : Tillu est la guérisseuse du village, mais elle doit s'enfuir. Pour elle et son fils il n'y a pas d'autre solution. Elle devra affronter le froid extrême, la faim et tous les dangers pour acquérir son indépendance. Mais la solitude et la pauvreté sont-elles vraiment la solution pour ces deux êtres profondément marqués par la vie?
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AVIS : Robin Hobb, ici dénommée Megan Lindholm est une de mes autrices préférées car elle sait créer des univers incroyables, foisonnants et criants de vérité. Telle une magicienne, elle nous aspire à l'intérieur et ne nous lâche jamais tout à fait, même quand la lecture de l'ouvrage est terminée !
Ici deux thèmes sont prépondérants. La Nature en premier. Il s'agit presque d'une ode à celle-ci. Omniprésente, elle est sûrement le personnage le plus important de l'histoire. En conséquence, le récit est souvent assez contemplatif mais étrangement immersif. le second thème est celui du Chamanisme. L'ouvrage s'ouvre d'ailleurs sur une de ces séances, impressionnante et très réaliste. Tout au long de l'ouvrage, la question que nous nous posons est : s'agit-il d'un rêve ou de la réalité? Et nous aurons la réponse, rassurez-vous!
Mais en plus de tout ceci il y a l'histoire d'une femme forte et courageuse. Un personnage imparfait et attachant. Elle s'occupe seule de son fils qui présente manifestement des troubles autistiques. Sauf qu'elle vit de peu, seule ou dans des tribus nomades et les réactions de ses concitoyens sont parfois violentes face à ce sujet. C'est l'histoire de sa lutte pour le protéger, en s'usant peu à peu. Dans le tome 2 le récit se concentre plus sur sa vie de femme et son rapport à la société.
Son métier de guérisseuse prend également une part importante et nous apprend beaucoup de choses sur les plantes et les soins. J'ai beaucoup aimé que l'autrice nous explique en détail les us et coutumes des tribus, l'élevage des rennes, la confection des repas, des outils, des tentes, jusqu'au dépeçage des animaux pour en utiliser toutes les parties (peau, os, tendons,...). Un brin de survivalisme que l'on peut aussi retrouver dans la saga de l'Assassin Royal.
L'action met du temps à se mettre en place mais la plume addictive me donnait envie de continuer. J'avais l'impression d'apprendre des choses. Il faut du temps pour planter ce décor inouï de la toundra et tous les détails de cette histoire qui nous sont particulièrement inconnus. Je suis d'ailleurs épatée par les recherches et les connaissances de l'autrice.
Pour moi, ce fut un plus de lire les deux tomes d'affilée. L'immersion en était d'autant plus fascinante. Malgré quelques longueurs et des manigances quelque peu prévisibles, je me suis régalée avec cette lecture qui me reste en tête et dont je rêvais même la nuit. Il y'a une petite romance parfaitement bien menée et qui est loin d'être le sujet principal du livre. La place de la femme est aussi un sujet important qui a su me séduire.
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Voici un récit touchant avec des personnages et un univers qu'on quitte avec regret tellement nous étions immergés dans leur quotidien. le rapport à la nature est incroyable. Je pense que cette lecture peut prendre encore une dimension supplémentaire lue en automne/hiver.

C'est plus une histoire dans un univers préhistorique que de la fantasy traditionnelles, mais bon! je viens de le finir et j'ai aimé mais sans être emporté comme dans d'autres récits mettant en scène des peuplades de "Chasseur/cueilleur" comme les premier tomes "Les Enfants de la terre" de Jean M. Auel. je bouillais de colère contre ce guerrier qui n'agissait pas contre celui a l'origine de tous les maux.