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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec son diptyque « Le peuple des rennes », ici regroupé par les éditions Le-Pré-au-Clerc en une belle et épaisse intégrale, Megan Lindholm (plus connue en fantasy sous le pseudonyme de Robin Hobb) nous offre comme à son habitude un très bon roman, original et captivant de bout en bout. La singularité de l'ouvrage vient, tout d'abord, du cadre et de l'époque choisis par l'auteur qui nous entraîne dans un monde préhistorique imaginaire mais parfaitement cohérent, où vivent tribus nomades et sédentaires possédant différents degrés d'évolution en fonction des régions. C'est dans cet univers froid et dur qu'évoluent Tillu, guérisseuse compétente et indépendante, et son fils, Kerleu, jeune garçon de dix ans atteint de ce que l'on pourrait qualifier aujourd'hui d'une forme d'autisme rendant son intégration au sein d'une tribu extrêmement difficile, voire impossible. Handicapée par son statut de femme célibataire et par l'étrangeté de son fils, la jeune femme se voit forcée de mener une existence faite d'errance et de solitude, quotidien brisé par sa rencontre avec une tribu accueillante et évoluée, celle du peuple des rennes.

Comme souvent dans les romans de Megan Lindholm/Robin Hobb, l'accent n'est pas mis sur l'action mais plutôt sur la psychologie des personnages. Ce diptyque ne fait exception à la règle, son principal intérêt résidant dans les interactions entre les différents personnages ainsi que l'évolution de leurs rapports. Tillu, notamment, est un personnage particulièrement attachant, déterminée mais pleine de compassion malgré la difficulté pour elle de vivre dans un monde où une femme se doit de dépendre d'un homme. le second intérêt du roman réside dans le soin apporté par l'auteur aux détails liés à la vie quotidienne de cette société préhistorique sur laquelle on sent que l'auteur a fait des recherches, que ce soit en ce qui concerne l'artisanat, la confection d'armes ou de vêtements, l'utilisation des plantes et des animaux... L'intrigue pour sa part n'est certes pas d'une grande complexité, mais on se laisse aisément porter par le talent de conteur hors paire de l'auteur qui n'a pas son pareil pour captiver le lecteur jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'empêcher de tourner les pages.

« Le peuple des rennes » n'est certainement pas le meilleur Robin Hobb ni Megan Lindholm, mais reste malgré tout un bon roman, divertissant et bourré de personnages attachants qui vous feront passer un très bon moment. Une bonne découverte.
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Megan Lindholm, alias Robin Hobb («  L'assassin royal » et une multitude d'autres titres) m'a bien eue !

Ah … pauvre lectrice émotive que je suis ; le processus d'identification littéraire a parfaitement fonctionné en ce qui me concerne avec son personnage principal, Tillu. Cette jeune femme est seule et elle fuit les violences en tous genres pour protéger son fils  « à l'esprit d'un nourrisson », au coeur d'un âge de bronze gelé au fond de la toundra.

Mon esprit, toujours avide de nouvelle aventure littéraire, a été d'autant plus touché que j'apprécie les romans qui ont pour toile de fond les temps préhistoriques, dans la lignée de « Les enfants de la terre » de Jean M.Auel (les premiers titres, un peu moins les derniers) dans lesquels on rencontrait déjà («  le grand voyage » ) des chasseurs de rennes.
Bref, je m'égare, mais pas tant que ça, puisque finalement nous retrouvons souvent dans ce genre de littérature une personne  de sexe féminin, isolée, courageuse et … guérisseuse.

Ah !!! Les héroïnes spécialistes des plantes sont des images récurrentes de la femme préhistorique-instruite-libre-combative et aspirée malgré elle dans une existence mise en péril par les multiples abus de pouvoir exercés à son encontre dans l'indifférence générale.

Dans « Le peuple des rennes », j'ai apprécié l'univers culturel autour du renne, de la notion de clan et des multiples rapports à la nature sortis de la nuit des temps.

Les développements psychologiques des personnages s'avèrent agréables à suivre, même si les dialogues m'ont fait parfois rire car je les ai trouvés pour certains plus modernes que préhistoriques.

Comme autres points forts… on trouve le (petit) suspense et les rencontres humaines qui font le ciment de ce récit.

Mais pourquoi donc 3 étoiles alors ???

Parce que 200 pages de moins, en élaguant les interminables charabias mystiques du chaman (et de l'apprenti chaman), en enlevant les descriptions sans fin des paysages et de l'élevage des caribous aurait été une judicieuse idée. Sauf pour l'éditeur, qui, du coup, n'aurait pas pu publier en deux tomes, la première fois.

Sacré business !

Je m'étonne aussi qu'il soit recommandé à la lecture à partir de l'âge de 12 ans.

De qui se moque-t-on ?

D'autant que certaines scènes érotiques ne relèvent pas, selon moi, de cette tranche d'âge.

Bon, je reconnais quand même j'ai pris un plaisir certain dans cette histoire, qui m'a dépaysée. MAIS j'ai failli lâcher l'affaire plusieurs fois au cours des 250 premières pages et que malgré ma ténacité, je suis un peu rancunière.
Lien : http://justelire.fr/le-peupl..
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En 1988, Megan Lindholm, actuellement plus connue sous son autre nom de plume Robin Hobb, poursuivait sa carrière naissante en publiant ce diptyque, désormais réuni en un petit volume : "Le peuple des rennes".

La première chose que l'on remarque, c'est qu'elle explorait déjà des zones habituellement délaissées par les autres telle que la période de la Préhistoire. Un choix surprenant, d'autant plus pour un roman étiqueté "fantasy" où la temporalité favorise habituellement à outrance le Moyen-Âge occidental.
La seconde chose que l'on note, c'est qu'il s'agit finalement d'une fantasy relativement soft voire épurée. Bien que les derniers chapitres tendent à appuyer l'aspect chamanique d'un des personnages principaux, il est tout à fait possible d'entretenir un certain scepticisme vis-à-vis des croyances développées tout au long du roman. Finalement, seules les dernières pages défendent véritablement l'abord "magique" de l'intrigue.
Enfin, la troisième chose à retenir, c'est toute la psychologie des personnages qui prend le dessus sur un scénario plutôt lent et calme. La détermination de Tillu à préserver son indépendance, sa relation compliquée avec son fils Kerleu, la mauvaise foi et l'arrivisme de Carp, la perversion de Joboam, la malveillance des gens face à la différence, etc. présagent déjà des grands thèmes que Robin Hobb déploiera plus longuement et avec une plume plus affinée dans sa grande saga se déroulant dans le "Royaume des Anciens".

En conclusion, ce récit dans une Préhistoire romancée se laisse lire avec plaisir malgré beaucoup de longueurs et une fin prévisible. Mais je n'en démordrais pas, Robin Hobb ne dévoile l'immensité de son talent ainsi que la maîtrise de sa plume et de la psychologie humaine qu'avec le "Royaume des Anciens". "Le peuple des rennes" aura été une petite parenthèse dans l'oeuvre globale de Robin Hobb avant de reprendre la suite de sa fameuse saga. Mais je suis tout de même désormais curieux de ce que peut valoir "Le soldat chamane"

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Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman dont l'action se situe pendant la Préhistoire
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Il y a moins de violence dans cette histoire que généralement avec Robin Hobb, ce que j'ai plutôt apprécié, même si l'histoire des personnages reste empreinte de beaucoup de souffrance.
Une mère guérisseuse (avec des herbes, réductions de fracture, on est plus sur une approche "scientifique") et son fils chamane en devenir (avec une approche centrée sur le monde des esprits, la magie). Ce couple a un mode de fonctionnement assez particulier que des hommes (un chaman et un futur amoureux pour la mère, beau-père pour le fils) vont venir perturber et remettre en question. Les événements s'enchainent, on se surprend à pester contre le manque de communication qui blesse et tue, et espérer une happy end.
J'ai apprécié qu'il soit moins négatif et plus court que les autres séries de Robin Hobb (Les aventuriers de la mer, L'assassin royal, le soldat chamane, Dragons et serpents...) mais il est temps pour moi d'arrêter Robin Hobb.
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J'ai trouvé l'histoire originale et intéressante. Nous suivons les aventures de Tillu et de son fils de 9 ans, Kerleu. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'indications spatiotemporelles, on se doute fortement que l'histoire se déroule durant la préhistoire. J'ai beaucoup aimé ce choix d'époque, assez rare je trouve, qui nous fait plonger au coeur d'un univers assez mystérieux. Il faut dire que la préhistoire est une époque que j'affectionne particulièrement.

Certains pourront regretter un manque d'action, et il est vrai que l'histoire est assez lente. Personnellement ça ne m'a pas dérangé, on fait une incursion dans la vie de Tillu et de son fils, on partage leur quotidien, leurs problèmes, leurs envies, et j'ai trouvé ça touchant.



Concernant les personnages, ils sont extrêmements bien construits. Ils sont soit attachants, soit vraiment détestables.

Tillu est une jeune mère (elle doit avoir dans les 23-24 ans). Sa vie n'a de loin jamais été facile, surtout depuis que son fils est né. Elle se bat pour lui, pour survivre dans cet univers hostile et dur. On devine que son fils, Kerleu, est autiste. À cause de ça, il est victime de nombre de moqueries et autres violences, rejet, répulsion. Sa mère se bat jour après jour pour essayer d'en faire un enfant "normal", bien qu'évidemment, vu l'époque, elle ne comprenne pas non plus pourquoi son fils n'est pas comme les autres. C'est un garçon timide, renfermé sur lui-même, peureux et qui se déconcentre facilement (à cause d'un insecte, une brindille, un trace...).

Tillu m'a particulièrement touchée. Elle m'a par moment fait penser à un animal sauvage, blessé et traqué, qui se recroqueville derrière une palissade infranchissable et pour se proteger soit se mure dans un silence soit au contraire, réagit de manière assez abrupte. Mais sous ses airs de femme forte, on la sent fragile, et dépassée par l'incompréhension que lui suscite par moment Kerleu.

Au départ, ils font partie de la tribu de Bénu. Les femmes y sont considérées comme des moins que rien, ignorantes et incapables de prendre des décisions. Il n'est d'ailleurs pas rare qu'elles se fassent battre et subissent des moqueries.

Carp est le "chamane" de cette tribu. C'est un personnage antipathique, arrogant, manipulateur, fier et sûr de lui, qui profite de la naïveté des gens pour les embobiner et s'enrichir (avec des fourrures, de la nourriture) au nom de pseudos offrandes aux esprits. Il m'a fait penser au gourou d'une secte, ou pour ceux qui connaissent, au devin dans Astérix. Il s'est pris "d'affection" pour Kerleu, lui mettant en tête qu'il est destiné à devenir chamane lui aussi.

Pour essayer de sauver son fils, Tillu fuit cette tribu. Au bout d'un long chemin, elle tombe sur Heckram et Lasse lors d'une chasse. Elle va alors intégrer le peuple des rennes.

La différence entre ces 2 peuples est impressionnante. Si la tribu a des pensées "archaïques", notamment en ce qui concerne els femmes, le peuple des rennes est tout l'opposé. Les femmes ont droit à la parole, on les écoute, les respecte. Même en ce qui concerne la vie de tous les jours, chasse, habillement, confection des vêtements, habitation, le peuple des rennes est nettement plus évolué.

J'ai beaucoup aimé ce paradoxe, ainsi que les coutumes de ce peuple et leur relation envers les esprits, la nature et les animaux (même si certaines scènes étaient un peu "dures" pour moi en raison de mon attachement aux animaux). Je ne suis pas vraiment une grande romantique, mais j'ai beaucoup aimé la scène du mariage, que j'ai trouvée très bien pensée.



Le style d'écriture est certainement ce qui m'a le plus enthousiasmée. Si je garde un souvenir d'une écriture plutôt lourde et compliquée pour L'Assassin Royal, j'ai trouvé qu'au contraire, le style d'écriture dans ce livre était fluide, léger, agréable, tout en étant quand même riche.

Le point de vue est omniscient, tout en passant tantôt à Tillu, tantôt à Kerleu, Heckrem ou même Carp, ce qui donne du mouvement au récit et le rend plus intéressant.



En résumé, si on peu certes regretter un manque d'action et de surprise, j'ai beaucoup aimé me plonger dans ce récit et partir à la découverte de temps immémoriaux . Ce n'est pas un coup de coeur, mais presque.
Lien : http://asuna.eklablog.com/le..
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En tant que fan de Robin Hobb, je ne pouvais pas faire l'impasse sur la réédition dans son intégralité d'une de ses oeuvres « de jeunesse », écrite sous son autre nom de plume qu'elle n'utilise plus guère, et qui était destiné à ces plus jeunes lecteurs. Bien que datant de 1988, « le peuple des rennes » n'a pas à rougir de ses successeurs et on y retrouve les thèmes chers à l'auteur et les mêmes qualités qui feront sa marque de fabrique. Certes, on ne retrouvera pas ici trace de la complexité des diverses intrigues entrelacés de ses futurs romans, mais on aurait tort de bouder notre plaisir en faisant la comparaison...

....la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.wordpr..
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