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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette année-là, le pire blizzard qu'on eut pu imaginer s'était abattu sur le Nord-Ouest américain. Matt et Luke Lawson, des jumeaux de quatorze ans n'eurent que le temps d'être recueillis par leur institutrice, Linda Jefferson. Néanmoins Luke finit par mourir de froid, leur père, parti à leur recherche aussi. Il ne restait plus désormais à Matt qu'à reprendre la gestion du ranch familial de cinq cents hectares avec l'aide de sa mère. Cette année-là, la vie de Matt Lawson débuta.
Dans cette histoire Bruce Holbert décrit sans complexe, sans détour, sans fausse pudeur le caractère bien trempé, parfois animalesque, de ces américains pour qui chaque matin est le départ d'une course pour la survie et chaque soir, la récompense d'une mission accomplie. Chaque personnage est pétri d'authenticité, bien ancré dans ses convictions, un modèle de courage et d'art de survivre. Les faux-semblants, l'hypocrisie, le « fake » n'ont pas leur place dans la vie de ces gens prêts à sombrer dans leurs instincts les plus primaires pour simplement chevaucher leur destinée et aller jusqu'au bout de leurs convictions. C'est du brut et ça fait du bien !
Traduction efficace de François Happe car le résultat est là : la lecture coule parfois limpide et fraiche comme une eau de source, parfois enivrante et réchauffante comme un bon alcool.
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"La voie du sang est forte, mais celle de la terre l'est encore plus."

Une histoire qui commence dans la violence. Alors qu'un blizzard terrible s'abat sur l'état de Washington, deux frères, des jumeaux partent à la recherche de leur père. Luke n'en reviendra pas, seul Matt survivra, réchauffé par la maîtresse d‘école à la chaleur de son corps. Elle ne va d'ailleurs pas se contenter de le réchauffer… Ou comment grandir, trop vite, en une seule nuit.

Devenu un homme, qui plus est orphelin de père, c'est une nouvelle vie qui commence pour lui, propulsé à la tête du ranch familial. Une vie rude et âpre comme cette nature dans laquelle il évolue. C'est de cette abrupte manière que débute cette fresque familiale qui s'étend sur plusieurs décennies. Des personnages forts, plein de tempérament et de hargne, qui font rarement dans la demi-mesure. On s'aime ou on se déchire, bestialement, avec fureur. Là-dessus, les rapports pour le moins houleux entre Matt et Wendy sont particulièrement édifiants.

La violence, omniprésente dans cette histoire, surprend parfois tant on a du mal à la comprendre. Quelques scènes sont à jamais marquées dans mon esprit, une succession d'accouchements effroyables ou une punition plutôt radicale envers un cheval par exemple. Mais le plaisir est bien là et au fil des pages, on est ferré par l'écriture de l'auteur, pas de temps morts, un souffle épique qui donne toute sa force à ce roman d'une puissance rare.

L'heure de plomb de Bruce Holbert, un putain de bon bouquin que je vous recommande ardemment !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Novembre 1918, ce mois n'en finit pas de compter ses morts, après la guerre c'est la grippe espagnole. Bruce Holbert, nous invite au pied des Okanogan dans l'État de Washington, là où durant quelques heures d'apocalypse, l'un des pires blizzards de cet hiver balaya tout sur son passage. Les jumeaux Luke et Matt, perdus dans la neige, pétrifiés par le gel sont recueillis in extremis par une femme qui tente de les ranimer à la chaleur de son corps.


Matt est seul à reprendre vie. L'heure de plomb, l'heure dont on se souvient si on a survécu. Les gens qui gèlent se rappellent la neige, le froid puis l'engourdissement avant l'abandon. L'heure de Plomb, ou 364 pages de la vie de Matt vont vous accompagner, pendant des jours à défricher les années d'un destin de labeur, d'une vie cruelle à l'âpreté indéfinissable.


Pour Bruce Holbert c'est la mise en oeuvre d'une confrontation frontale avec les forces de la nature, une confrontation permanente avec les fermiers, des voisins, des amis ou des ennemis. L'histoire de Matt est à classer dans les Nature Writings. Il y a aussi des circonstances où les enfants grandissent très vite et font des bons en avant d'une quinzaine d'années

"Il avait brusquement grandi d'une dizaine de centimètres. Son fardeau ne suscitait aucune colère en lui avec le chien pour compagnon. Il se sentait rarement seul".


Comment trouver la paix ? C'est la question que Wendy qui accompagnait maintenant Matt dans ses recherches, se posait. le froid et le gel n'avaient toujours pas délaissé son coeur. Il devait encore s'interroger sur les heures qui avaient emportées son père et son frère, et "qui l'avaient livré à une femme adulte avant qu'il en eut l'age, tout cela l'oppressait comme une nuit polaire permanente. Page 65".


Fallait-il imaginer entendre Matt regretter les recherches entreprises depuis des mois pour retrouver son père ? "Dans le soleil couchant des larmes se mirent à briller sur le visage du garçon, suivies de sanglots qui effrayèrent Wendy car elle se demanda s'il allait pouvoir reprendre sa respiration".


C'est Linda l'institutrice qui les avait portés dans ses bras. Au printemps suivant elle était effrayée par son bonheur "comme une bonne fortune venue trop tôt" page 96. Et alors que Linda Jefferson est tout à son bonheur, Wendy, elle, sentit son coeur et son corps se tendre à l'idée qu'elle "avait pointé son fusil, sur quelqu'un qui avait tant fait pour la vénérer et cette tension contracta son doigt sur la détente"p 121.

Quel étrange pays, celui où chaque individu est souvent en contradiction avec ses émotions. Un homme en colère se lance dans les travaux jusqu'à l'épuisement puis il retourne à sa famille. Un homme en colère, peut fondre en larmes, ou cesser de parler et d'écouter explique l'auteur Bruce Holbert
Combien d'années de tension et de combats avant qu'un retour à une pensée plus sereine se fasse jour.

"Le bébé s'était réveillé. Il tourna la tête quand Wendy s'avança. C'était l'enfant de Matt, elle en fut certaine. Il avait dans les yeux le même étonnement", page 263.

Ainsi l'heure de plomb est un minutieux dialogue entre le poids des sentiments et la réalité puissante de cette nature hostile. Les scènes de tendresse sont aussi lumineuses que les scènes qui décrivent la nature dans toute sa splendeur.
À l'opposé le caractère entier de ces hommes en colère, nous entraîne sur des chemins d'une grande dureté.
Matt le personnage central, a coupé les ponts avec Wendy, par respect pour son père peut-être, par sa volonté de devenir fermier solide et indestructible, car il s'engage auprès de patrons pas toujours recommandables.


C'est toute la magie de Bruce Holbert d'avoir ainsi dans ce décor titanesque, mêlé ce qui fait la substance de notre humanité, le poids du passé, nos racines, et la volonté d'être à la hauteur des siens. Rien n'échappe à l'écrivain ni la faiblesse des hommes ni l'héroïsme des autres, ni la tendresse des femmes, ni l' émouvante fraîcheur des enfants qui naissent.

Un très beau roman que l'on pourrait lire et relire pour y trouver à chaque lecture de nouvelles phrases, de nouvelles pépites, de nouvelles réflexions sur le sens de la vie


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En novembre 1918, l'état de Washington est balayé par une terrible tempête. La famille Lawson y perd un père et un fils. Matt, privé de son jumeau, s'occupe désormais seul du ranch familial, après être devenu un homme en une nuit. « J'allais nulle part sans lui. / C'est le fait d'être des jumeaux qui rend les choses difficiles ? […] / J'ai jamais été autre chose, dit Matt. Je suis toujours jumeau. Mon frère est parti, c'est tout. » (p. 32 & 33) Matt se rapproche de Wendy qui l'aide à chercher le corps de son père. Mais la romance tourne court entre eux quand Wendy lui tire dessus accidentellement. Matt disparaît alors pendant près de vingt ans, louant sa colossale force de travail dans d'autres ranchs. « Malgré sa taille et sa force, il était lâche. Il avait abandonné une mère, et surtout, dans son esprit, une femme qu'il aimait, mais qu'il était incapable d'affronter. Cette balle avait été pour lui une manière de se dérober, y compris pour lui-même. » (p. 201) Quand il revient auprès de Wendy, il a un bébé et un ennemi en la personne de Lucky, le fils de Linda Jefferson, son ancienne institutrice.

Le roman se découpe en trois grandes périodes qui vont de 1918 aux années 1960. Entre violence et cruauté, la vie de Matt est souvent traversée d'éclairs de folie et nourrie d'une profonde solitude. « Les gens avaient beau être proches par le sang, un coeur n'irradie pas, par ses simples battements, le réconfort ou la joie. Ce sont là des choses qu'il nous faut aller traquer chez les autres, et les autres restaient peu nombreux, éparpillés dans de grands espaces. » (p. 11) Matt sait qu'une famille se créé autant par le sang que par la volonté de rester proche de ceux qui l'entourent, ce qui est loin d'être simple. Par sa rudesse et ses airs de fresque américaine, ce roman placé sous l'égide d'Emily Dickinson m'a souvent rappelé À l'est d'Eden de John Steinbeck. L'âpreté du monde et la brutalité des hommes y sont aussi puissantes. L'heure de plomb est un magnifique roman américain.
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Bang...en plein dans le mille...ou dans l'estomac.
Une histoire qui commence en vous coupant le souffle. Dans la tempête on le retient ce souffle en se demandant qui va survivre, qui va mourir.
Puis une histoire qui prend son temps, qui se déroule/ se contruit lentement, un peu comme ce grand gars costaud, notre héros malgré lui.
Une histoire pleine de rebondissements, de noeuds, de rendez-vous manqués.
Une histoire d'hommes et de femmes détruits par le sort et par la nature mais aussi d'hommes et femmes qui se renforcent au fil des épreuves.
Une histoire où la définition du mal et du bien a des contours flous.
Une histoire parfaite pour une magnifique lecture dont on ne peut sortir indifférent.

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Ce bouquin est une pépite !

Si je vous dit « Le fils » de Meyer, « Django » de Tarantino (oui je sais je vous bassine avec ce film, mais je l'aime trop ;) !), la neige dans « Retour à Cold Mountain » de Minghella, Clint Eastwood dans je ne sais plus quel western ... Et j'y ajoute l'expression « brut de décoffrage » !
Voilà quelques images/mots qui me sont venus à l'esprit en lisant ce bouquin. Que ce soit pour l'ambiance, les héros, les paysages, l'histoire, les lieux, les protagonistes, l'époque, le climat ...

Le quatrième de couverture vous met tout de suite dans l'ambiance :
Hiver 1918 ... l'un des pires blizzards ... des jumeaux perdus ... une femme qui tente de les ranimer à la chaleur de son corps ... devenu un homme trop tôt ... Labeur, amour et violence ... beauté sauvage de cette terre ... équilibre fragile entre les êtres ...
Tout est dit.

Je me suis donc lancée dans l'aventure et j'y ai suivi Matt.
De ses malheureux 14 ans jusqu'à la fin de sa vie. Matt et tous les autres. Linda, Wendy, sa mère, Roland, Jarms, Lucky, ... Eux et leur vie, misérable ou non (chacun son point de vue) dans l'Ouest, celui avec un grand O.
Celui où la nature, la terre font partie intégrante de ta vie. Celui ou quand tu te lèves le matin, tu vas pas pouvoir faire sans lui. Et tant pis si c'est dur, si c'est cruel, si il te bouffe, si il t'en fait voir. T'as pas le choix, c'est marche ou crève . A toi d'en tirer le meilleur ... Ou pas !
Mais heureusement, il te le rend bien (en général!) même si tu n'en es pas conscient. Il fait de toi un homme, un vrai. Enfin disons plutôt qu'il PEUT faire de toi un homme, un vrai, à toi de voir !

Alors vous allez me dire, c'est quoi un homme, un vrai ?!
Et bien comment vous dire ...;)
Ici, ce sont des hommes et des femmes qui, malgré tout ce qu'ils endurent, tout ce qu'ils vivent sont capables de trouver au fond d'eux cette petite lueur qui pour certains s'appelle amour, pour d'autres amitié, ou pour d'autres pardon ou générosité.
Et ça, j'adore ! Cette petite goutte d'humanité qui peut parfois être bien cachée sous la dureté ou la froideur, obstruée par une nature hostile.

Mais tout cela, vous ne le saurez qu'une fois le bouquin terminé, parce qu'il cache bien son jeu.
Il prends son temps (comme un ado ;)!), monte en puissance (comme un homme) et se termine dans la paix (comme la vie, enfin ... on l'espère tous !)

A découvrir absolument !

Ma note : 4,5/5
Lien : http://lesbl.blogspot.com
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Vous le savez maintenant, je suis une des plus grandes fans de cette maison d'édition. Un sans-faute : j'ai toujours adoré chacune de leurs publications et là encore L'Heure de plomb ne fait pas exception ! Coup de coeur !

Gallmeister forever, Gallmeister toujours un coup de coeur, Gallmeister power : autant de slogans que je répète avec passion et avec humour car en effet là encore je suis tombée sous le charme. Avec Animaux solitaires, Bruce Holbert avait déjà réussi à me convaincre, mais avec L'Heure de plomb je suis véritablement conquise. François Happe traduit magistralement le style de cet écrivain incontournable et ainsi retranscrit l'ambiance et l'univers de cet auteur incontournable.

Dès les premières pages le drame débarque dans le récit à renfort de tempête glaciale et de larmes : deux frères, deux jumeaux sont perdus et pétrifiés par le gel. L'un d'eux survivra mais l'autre non. Si encore tout cela s'arrêtait là... Mais leur père périt par la même occasion, le frère survivant perd son innocence, la mère tombe en dépression. Bruce Holbert raconte l'histoire d'un jeune garçon qui va devoir se relever, avancer et continuer pour ce qui lui reste. Travailler la terre, tomber amoureux, survivre face à la violence extrême de ce monde.

Comme la plupart des personnages de cette histoire, je me suis attachée en quelques mots à Luke par son intelligence et sa douceur, il m'aura fallu quelques pages de plus pour Matt, le survivant, qui gagne le respect du lecteur par son courage et sa volonté. Tous les personnages sont magnifiques par leur complexité, des êtres qui iront au bout de ce qu'ils sont et parfois même jusqu'à la mort. Rajoutez à ce destin hors norme, des paysages sublimes, des descriptions viscérales et poétiques d'un univers brutal. Bruce Holbert nous dépeint le mythe américain avec brio, nous imprègne de cette terre sacrée et met en lumière le genre si unique du nature writing.

En définitive, un roman sublime, admirable, magnifique, un coup de poing littéraire !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'heure de plomb est un roman que j'ai beaucoup aimé. Je l'ai lu avec avidité et grand plaisir.

Bruce Holdert est un merveilleux conteur d'histoires. Il vous emmène loin avec ses personnages au destin tragique. Son écriture est dense, belle, évocatrice.

L'écrivain place naturellement son histoire dans l'Etat de Washington là où il a passé son enfance dans les régions rocheuses et désertiques. le roman commence par l'hiver 1918, particulièrement rude. Matt y perd son frère jumeau et son père parti à leur recherche en pleine tempête. A 14 ans il se retrouve seul avec sa mère, devenant à peu trop tôt l'homme de la maison, à la tête du ranch familial. S'en suit la recherche du cadavre de son père enfoui quelque part sous la neige, accompagné de la jeune Wendy. On suivra le destin de ses deux personnages dont l'amour naissant se brise brutalement. D'autres personnages graviteront autour de Matt, qui tentera d'oublier son passé, mais à quel prix...

La nature façonne les hommes à son image. C'est indéniablement le cas dans cette histoire où les personnages n'ont pas d'autre choix que d' être forts pour (sur)vivre. Cette nature ne les épargne pas. Sa beauté leur donne aussi leur caractère, leur sensibilité. Ces hommes et ses femmes, souvent solitaires, se réfugient dans le travail, seule source de satisfaction et d'existence.

Dans un univers où les sentiments n'ont guère leur place, l'amour n'a pas dit son dernier mot. Lorsqu'il est exprimé, c'est d'une manière rare, maladroite, explosive ou à l'inverse, rentré, impénétrable. Les relations entre les personnages sont souvent frontales, violentes, sans concession. Ce qui fait toute la force de ce roman. Il m'a fallut avoir le coeur bien accroché dans certains scènes très intenses.

L'heure de plomb revêt un caractère dur et violent qui bouscule. Sa profondeur humaine m'a profondément touché ainsi que sa lumière qui finit par percer au-delà de ce que j'avais pu imaginé.

Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Comment faire cette chronique, car oui cela va être un peu difficile, j'ai pleins d'émotions qui se bousculent, j'en suis arrivé à verser ma petite larme à la toute fin de ce généralissime roman. Je vais commencer quand même par vous expliquer comment ce livre m'est tombé dans les mains. C'est lors d'une balade à Orléans, que je rentre comme lors de chacune de celles-ci chez Librairie Nouvelle. Mis en avant sur un stand, les éditions Gallmeister que je ne connaissais pas du tout. Je commence à jeter un oeil et je vois que Bruce Holbert est en rencontre exclusive accompagné de son interprète et du traducteur le 28 septembre. Je regarde son livre et lis la quatrième. C'est alors que je me dis pourquoi pas, ce n'est pas le genre de livre dont j'ai l'habitude mais celui-ci m'intrigue et si en plus je peux rencontrer son auteur alors je fonce.

Voilà pour ma petite vie, j'ouvre donc ce livre et commence tout naturellement par la préface qui, je trouve cela génial, nous propose un rapide état des lieux du monde lors de l'année 1918, année à laquelle débute ce roman. Nous rentrons directement dans l'histoire avec une tempête de neige monstrueuse. À cause de celle-ci Matt Lawson perd son frère jumeau et son père. Il devient par la même un homme alors qu'il n'avait que quatorze ans.

Voilà comment débute cette histoire, avec Matt qui doit gérer le ranch familial, sa mère victime d'une profonde dépression suite à la perte de son mari, dont l'on a pas retrouvé le corps et de son fils, du deuil aussi car lui aussi a perdu un père et un frère.

Par la suite, il y a plusieurs personnages qui vont venir graviter autour de Matt : Linda Jefferson, Wendy, sa mère, Les Jarms, Garett et Lucky. Toutes ses personnes m'ont touchées par leurs caractères, par leurs blessures et par leurs actes.

Alors, même si ce roman se passe entre 1918 et un peu après 1950, et que chaque personnage va devoir vivre sa propre histoire et faire ses propres choix, on se rend compte tout au long du roman que le destin, pour ne pas dire la fatalité va faire en sorte qu'ils se croisent et qu'ils sont liés par leur terre, par leurs épreuves et surtout par la vie.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire de ce roman, cela serait tellement dommage pour ceux et celles qui comptent le lire, mais je vais vous expliquer ce qui m'a plut dans ce livre.

Tout d'abord, Bruce Holbert, est un conteur hors pair, j'encaissais ces lignes comme j'aurais pu boire ces paroles. Ce monsieur, aime son pays et nous le fais aimer, il nous le décrit d'une façon merveilleuse, tel un poème. Ce qui m'a marqué dans le début, c'est lors d'un nouveau chapitre, il nous décrit la région de la Palouse, mais avec toutes les saisons, l'ont passe de l'été à l'automne et ainsi de suite. Cette description fais bien plusieurs pages, au point où je me suis demandé où il voulait m'emmener. Et là, boum, d'un coup, d'une manière tellement intelligente, il nous remet dans l'histoire. C'est là toute la magie de son oeuvre, il n'y a pas simplement la découverte d'une fiction, mais aussi la découverte d'un pays et d'une histoire.
Oui d'une histoire, car l'on traverse une bonne partie du vingtième siècle, avec tout ce que cela comporte, l'arrivée dans l'Amérique profonde de l'automobile, du fanatisme religieux, de l'industrie. Mais aussi l'après-première guerre mondiale et la seconde. Il y a aussi l'arrivée des migrants tel que les chinois. D'ailleurs, je vous propose un tout petit extrait, qui m'a bien fait rire, car oui, il y a aussi un brin d'humour.

« – Un chinois, il a pas à dire à un américain combien il doit payer en Amérique, Jarms, dit l'un d'eux, vêtu d'une épaisse veste de laine rouge à carreaux.

– Et en Chine, il peut lui dire ? Demanda Jarms.

– Là-bas non plus. »

Voilà, j'ai tout aimé dans ce roman qui traite en grande partie de la solitude et hormis les dialogues, ce qui pour moi est le plus fort c'est les silences, les nombreux moments où les personnages n'ont pas besoin de parler. Ces moments Bruce Holbert les traite à merveille.

En bref, vous l'aurez compris j'ai un magistral coup de coeur pour ce roman qui est dur, fort et violent mais aussi tellement beau.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Cet auteur de nature writing né à Grand Coulee Dam, ville située au pied du plus puissant barrage hydroélectrique américain construit à l'occasion des grands travaux initiés par Roosevelt dans les années 30, nous livre une saga brute pleine de sang et de larmes qui court sur plus de 30 ans dans les confins du Nord ouest américain, lieu d'origine du peuple amérindien Spokanes. Ici la civilisation (via les grands travaux) a essayé de dominer une nature sauvage et immense.
La tempête originelle de l'hiver 1918 à des milliers de lieux de la boucherie européenne va transformer Matt en orphelin adulte. Cet évènement est aussi l'étincelle des destinées de 5 personnages que nous allons suivre à travers l'histoire et la géographie magnifiquement illustrée de ce Far North-West : Matt, Wendy, Lucky, Garrett, Jarms.
Leurs existences se croiseront non sans heurt dans ces décors infinis.
“Le soleil se levait. Il tapissait d'or les collines, le blé mûrissait et une légère brise le faisait onduler. Lucky avait passé bien des heures à prendre des lapins au piège ou à suivre des faisans tout au long de matinées semblables à celle ci mais jamais il n'avait songé à en savourer la lumière.”
Le côté bout du monde et la violence qui y règnent est à mettre en parallèle du fait que ces confins Idaho/Montana/Washington sont aujourd'hui le repère des suprémacistes, et milices extrémistes/patriotes de tout crin qui voudraient y instaurer une petite colonie européenne blanche.
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