The Paper Magician, tome 2 : The Glass Magician

le premier tome avait présenté une histoire plutôt originale, dotée d'un certain potentiel : dans un Londres edwardien uchronique où l'on apprend la magie en axant sa pratique autour d'un seul matériau (le papier, le métal, le verre ou... même la chair!), la jeune Ceony Twill s'était vue attribuée pour son apprentissage et le reste de sa vie la magie du papier. Déçue, elle avait cependant découvert ses nombreuses et insoupçonnées ressources auprès de son mentor le Magicien Emery Thane, qui ne la laissait par ailleurs pas indifférente...
Si l'auteure avait réussi à développer un univers particulièrement inventif, le rythme répétitif et inégal du premier tome était le talon d'Achille de son livre. le roman laissait cependant espérer une suite qui bonifierait cette nouvelle série, dont Disney a déjà acheté les droits pour le cinéma.

Et effectivement, ce second opus tient ses promesses. On retrouve Ceony quelques mois après sa victoire contre Lyra, sorcière de la chair et ancienne compagne d'Emery. La magicienne est désormais figée pour l'éternité à la suite d'un sort accidentel jeté par la jeune apprentie en liant la magie du papier et celle du sang... mais les comparses de Lyra sont prêts à tout pour obtenir le secret d'un tel sortilège et libérer la sorcière de sa paralysie. Parmi eux, un exciseur particulièrement monstrueux, Grath, également magicien du verre. Dans ce combat, Ceony trouvera l'aide de sa meilleure amie Delilah, également magicienne verrière.

Si l'on retrouve avec enthousiasme les astuces très inventives imaginées pour la magie du papier (origamis enchantés, découpages ensorcelés, pliages vivant ou textes manuscrit invoquant des mirages), c'est davantage la magie des miroirs que l'on découvre cette fois. Celle-là est plus classique, peut-être aussi parce que plus évidente que la mythologie développée autour du papier (voyage à travers les miroirs, communication de l'un à l'autre, télékinésie sur les objets en verre...) mais elle reste cependant utilisées à bon escient puisqu'à l'origine de nombreux rebondissements. Rebondissements qui se construisent d'ailleurs autour d'une intrigue classique mais au rythme plus abouti, et que l'on suit donc avec plaisir sans jamais décrocher.

Même la psychologie des personnages semble davantage explorée, ou du moins affinée : la relation Ceony/Emery, qui paraissait totalement téléphonée dans le premier opus, est maintenant beaucoup plus réaliste et presque envisageable. Une possibilité renforcée par les nombreuses péripéties de ce roman, qui font mûrir Ceony et la rendent aux yeux du lecteur plus femme qu'étudiante, en plus de repousser nos deux personnages dans leurs plus lointains retranchements ... quand ils ne s'y repoussent mutuellement eux-mêmes.

En bref : Un second tome qui a su passer les défauts du premier opus et se construire autour d'une intrigue certes classique, mais beaucoup mieux menée. L'univers de la magie du papier est toujours aussi joyeusement inattendu, et même si la magie des miroirs nouvellement explorée dans ce second ouvrage est moins surprenante, elle est utilisée à très bon escient.
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