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Critique de SabiSab28


Je suis rentrée dans cette salle de bal, de façon inattendue : je me suis inscrite sur une lecture commune, en me trompant de roman à la base, donc j'ai commencé ce livre sans rien en connaitre.
A la couverture, je m'attendais à un livre du XIXeme sur l'aristocratie anglaise et leurs fameux bals.

Alors, vous imaginez ma surprise aux 1ères pages ! J'étais loin du compte ! Puisque nous sommes plutôt au début XXeme et dans un contexte assez lourd, le sort fait aux aliénés.
D'une part, qui rentre dans cette catégorie ; toute femme en désaccord avec les obligations de son rang, toute petite révoltée contre les conditions humaines et sociales.

Imaginez-vous propulsés dans un asile pour avoir eu un coup de sang et dans les conditions de l'époque, interdit de sortir pour les femmes (sauf une fois l'an), au milieu de personnes atteintes à des degrés diverses de psychoses ou névroses.
Heureusement, tous les vendredis, un bal est organisé où les hommes peuvent rencontrer les femmes mais juste pour y danser.

Ce roman met en scène quatre personnages : Ella, jeune femme enfermée suite à une colère (c'est bien connu les femmes sont hystériques et on doit les enfermer pour cela), John, irlandais dépressif qui ne se remet pas de la mort de sa petite fille, Clem, jeune aristocrate qui a refusé un mari imposé jusqu'au point de se laisser mourir (hop! enfermée aussi jusqu'à ce qu'elle entende raison) et Charles, médecin adjoint qui a comme but de divertir les aliénés (je ne dirai pas patient parce qu'ils ne sont pas traités en tant que tels) et de les soigner (?) - pas sure ..

Alors que notre couple d'amoureux remonte la tête hors de l'eau, l'histoire sera différente pour Clem et le docteur. Celui-ci devenant de plus en plus exécrable au fur et à mesure du roman.

Anna Hope écrit ce roman fictif, en mémoire à son arrière-grand-père qui a vécu dans un centre comme celui-ci. Elle aborde un thème grave, la montée de l'eugénisme, l'épuration des pauvres et faibles d'esprit. Ces passages sont très forts et choquants, surtout dans le bouche d'un Winston Churchill, qui s'est battu pour d'autres libertés quelques années plus tard.

Prendre la forme d'un roman choral est toujours risqué car il faut faire avancer l'histoire en choisissant bien le personnage qui raconte et que toutes les histoires soient équitablement passionnantes.

Pour moi, même si j'ai eu parfois, des regrets de quitter les deux protagonistes pour se concentrer sur le médecin, je ne me suis pas ennuyée non plus avec lui car les apports scientifiques et gouvernementaux étaient très instructifs.

Petit bémol, je suis déçue de la fin et je m'attendais à une bassesse du surveillant (je n'ai plus son nom) parce que l'auteur fait monter la pression sur sa vengeance, je m'attendais donc à quelque chose sur la fin ...

Dans tous les cas, j'ai passé un bon moment de lecture et je salue l'écriture et la recherche faite par l'auteure sur ce thème.
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