Avant ce voyage, le Pérou m'avait paru fait de poussière brune et de Pacifique gris. Les rues de Lima étaient souvent vides. Des sons tels que l'aboiement des chiens et tous les divers bruits de la ville faisaient ressortir ma solitude sur un fond qui me paraissait aussi solitaire que moi-même. Peut-être était-ce pour cela que je l'aimais. Je ne pense pas que la jungle m'ait apporté autant.
Nous avions passé presque toute la nuit dans le camion, voyageant sur le toit de la remorque, qui formait une avancée au-dessus de la cabine du conducteur(...) néanmoins il faisait si froid et c'était si inconfortable qu'il m'avait été impossible de dormir.(...)
De temps en temps je me soulevais sur les coudes pour regarder la mer. Elle était toujours là, sur la gauche distante parfois de plus d'un kilomètre, parfois seulement de quelques centaines de mètres.
incipit p.9