Ana vient d'avoir 18 ans. Nous sommes en 1988 et elle est sur un quai de gare à Paris, sur le point de rentrer en Tchécoslovaquie. Elle a passé un mois en colonie de vacances, payée par le Parti. Sous le regard consterné de la délégation, elle décide de ne pas repartir.
Grisée par son geste, elle erre un peu au hasard et finit par suivre une femme qui l'a repérée, l'énigmatique Grofka, qui l'emmène dans un café, tenu par Bernard, où elle sera hébergée quelque temps.
Je vais commencer par évoquer ce qui m'a plu dans cette histoire, avant de passer aux réserves. le café de Bernard abrite des personnages cabossés, un peu excentriques, qui mine de rien vont veiller sur Ana. Il y a Jacob et Yacoub, le Russe, Albert le peintre et son acolyte, Eugène. Ana va réaliser petit à petit que même en se retrouvant dans un pays dit libre, sa propre liberté ne va pas de soi et que c'est à elle de la conquérir.
Elle observe, elle arpente la ville la nuit, elle ne dit rien mais elle engrange et sa vie va prendre un tournant lorsqu'elle commence à poser pour Albert. Grofka qui revient de loin en loin garde tout son mystère, le rôle qu'elle joue dans cette histoire restera opaque presque jusqu'au bout.
Au fil du temps, l'impression qu'Ana garde de ses parents et de sa vie là-bas va se transformer, sa réflexion s'affiner, et son attitude s'éclaire lorsque l'on apprend ce qu'ils lui ont dit avant son départ.
Alors, les réserves me direz-vous. Je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans l'histoire. Je m'attendais à un récit réaliste, ce qui n'est pas le cas. Mon esprit pratique a renâclé devant le déroulement du périple d'Ana, assez invraisemblable et je ne me suis pas attachée à elle, pas plus qu'à Grofka. Heureusement que Bernard et ses clients sont venus adoucir l'atmosphère.
C'est bien écrit, les réflexions sur l'exil, la liberté, l'art, sont intéressantes, mais j'avoue avoir trainé sur les derniers chapitres.
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