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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai eu du mal à rester dans ce roman. L'auteur a capté mon attention au début et à la fin, mais j'ai perdu l'envie d'en savoir plus sur Ana en cours de route. Après sa décision de rester en France, pour échapper à la dictature de son pays, Ana pose pour un peintre. Cette condition rappelle le film la belle Noiseuse, et pourra plaire aux lecteurs s'interrogeant sur la condition du maître et du modèle, ou quand le modèle "dépasse" le maître. Pour ma part, la quête d'Ana m'était assez étrangère et par trop "décousue". Je n'ai sans doute pas réussi à saisir l'atmosphère à la fois légère et chargée de ce roman. La galerie de personnage, pourtant joliment dressée par l'auteur (en particulier Jacob et Yacoub, les clients du bar ou se réfugie Ana) ne m'a pas permis d'accrocher aux propos et à l'histoire.
J'ajoute que le roman est très bien écrit, dans un style assez sobre et agréable à lire.
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Ana vient d'avoir 18 ans. Nous sommes en 1988 et elle est sur un quai de gare à Paris, sur le point de rentrer en Tchécoslovaquie. Elle a passé un mois en colonie de vacances, payée par le Parti. Sous le regard consterné de la délégation, elle décide de ne pas repartir.

Grisée par son geste, elle erre un peu au hasard et finit par suivre une femme qui l'a repérée, l'énigmatique Grofka, qui l'emmène dans un café, tenu par Bernard, où elle sera hébergée quelque temps.

Je vais commencer par évoquer ce qui m'a plu dans cette histoire, avant de passer aux réserves. le café de Bernard abrite des personnages cabossés, un peu excentriques, qui mine de rien vont veiller sur Ana. Il y a Jacob et Yacoub, le Russe, Albert le peintre et son acolyte, Eugène. Ana va réaliser petit à petit que même en se retrouvant dans un pays dit libre, sa propre liberté ne va pas de soi et que c'est à elle de la conquérir.

Elle observe, elle arpente la ville la nuit, elle ne dit rien mais elle engrange et sa vie va prendre un tournant lorsqu'elle commence à poser pour Albert. Grofka qui revient de loin en loin garde tout son mystère, le rôle qu'elle joue dans cette histoire restera opaque presque jusqu'au bout.

Au fil du temps, l'impression qu'Ana garde de ses parents et de sa vie là-bas va se transformer, sa réflexion s'affiner, et son attitude s'éclaire lorsque l'on apprend ce qu'ils lui ont dit avant son départ.

Alors, les réserves me direz-vous. Je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans l'histoire. Je m'attendais à un récit réaliste, ce qui n'est pas le cas. Mon esprit pratique a renâclé devant le déroulement du périple d'Ana, assez invraisemblable et je ne me suis pas attachée à elle, pas plus qu'à Grofka. Heureusement que Bernard et ses clients sont venus adoucir l'atmosphère.

C'est bien écrit, les réflexions sur l'exil, la liberté, l'art, sont intéressantes, mais j'avoue avoir trainé sur les derniers chapitres.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Envoyée par ses parents tchécoslovaques pour une immersion linguistique en France dans une colonie de vacances du PCF, à l'été 1988, Ana, au terme du séjour, refuse de monter avec les garçons et les filles de son groupe, gare de l'Est, dans le train du retour vers Prague. Elle ne connaît personne, n'a aucun point de chute, marche sans but dans les rues de Paris, savourant à la fois cette liberté qu'elle n'a pas réellement expérimentée dans son pays et ses dix-huit ans tout neufs. Au cimetière du Père Lachaise, où ses pas la conduisent, elle est abordée par une grande femme à l'allure de princesse (elle dit s'appeler Grofka, mot slovaque dont la traduction en français nous est donnée dans les dernières pages du livre) qui la confie aux bons soins de son ami Bernard, tenancier – communiste – du café La Joie du peuple. Là, elle va, des mois durant, seconder Bernard, sans prononcer un mot, et faire la connaissance des habitués, la plupart d'entre eux éminents représentants de la philosophie de comptoir. Elle va découvrir comment, à Paris, on fête le 14-Juillet, Noël, le 1er-Mai, et comparer le vécu de ces temps forts de la vie sociale française avec celui en usage dans son pays natal. Parmi les clients réguliers du bistrot, il y a Albert, artiste peintre de son état, pour qui elle va tout naturellement se faire modèle, puis muse, quittant sa chambrette austère chez Bernard pour l'espèce de loft qui sert d'atelier et de logement au peintre, et recouvrant la parole au passage. Quinze mois après son arrivée en France, une liberté nouvelle s'offrira à cette clandestine : la Tchécoslovaquie, lors d'une brève révolution "de velours" suivant de peu la chute du Mur de Berlin, s'est affranchie de son gouvernement aux ordres de Moscou. Pour autant, Ana retournera-t-elle dans son pays d'origine ?
"Poésie", "douceur", "jeunesse" sont les mots qui me viennent une fois refermé ce roman puisant, sans doute, dans l'histoire personnelle de l'autrice.
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Un peu long et traînant parfois, ce roman gagne cependant à être découvert et son auteure à être lue. Je l'avais déjà rencontrée dans son précédent et très bon opus Giboulées de soleil. Cette fois-ci encore elle décrit une femme, Ana qui va se découvrir et se révéler au fil des pages. de jeune femme fragile et timide, elle devient une femme avec des envies, des désirs qu'elle compte bien réaliser. Elle s'y autorisera et l'on sent bien, une fois le livre fermé qu'à l'aube de ses vingt ans, l'avenir lui appartient et qu'elle fera tout pour le façonner à ses souhaits.

Lenka Horňáková-Civade écrit de très belles pages sur la création qu'elle soit littéraire ou picturale, car l'un de ses personnages est peintre et la verrière du titre protège son atelier autant qu'elle y fait entrer la lumière. A noter que l'auteure est aussi peintre et née dans l'actuelle république Tchèque, elle parle donc ce de ce qu'elle connaît bien. J'ai bien aimé également les pages sur la manière dont l'éducation, les règles de la société dans laquelle on vit nous forge ; comment ce qui nous est inculqué nous reste à vie, mais que tout cela peut être tempéré ou accentué par les rencontres, ce que l'on apprend des autres. Elle explique bien aussi comment un symbole, une date, un rite particulier d'un pays n'est pas le même dans un autre. Elle prend l'exemple du 1er mai en France et en ex-Tchécoslovaquie où là-bas, il fallait défiler à la gloire du pays.

C'est bien vu, cela permet de changer un peu sa manière de voir les choses, et de se rappeler tout ce que peut nous apporter l'autre, surtout lorsqu'il est étranger, un formidable contre-pied au discours de peur et de haine contre les réfugiés actuels passés et futurs.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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