Dephine Horvilleur est un rabbin particulier. J'ai toujours plaisir à lire ses écrits. Celui-ci n'est pas une exception.
Au départ, c'est Romain Kacew, qui a choisi
Romain Gary comme nom de plume. En 1974, il invente, comme nom de plume, un autre pseudonyme : Émile
Ajar. Comme pour avoir une autre identité. Et c'est l'année de naissance de
Delphine Horvilleur.
La réflexion de Delphine a cela comme point de départ : la bagarre pour avoir une identité. Mais laquelle.
Alors, elle imagine un monologue, tenu par Abraham
Ajar, le fils de Émile
Ajar - ou ce serait plutôt
Romain Gary ? Ou encore Romain Kacew ???
Dans d'autres livres elle s'exprime parfois avec humour, l'humour juif. Dans ce livre, elle s'habille dans la peau de Abraham
Ajar et se défoule avec beaucoup d'humour. On voit probablement elle même, dans sa vraie identité. Eh oui, il y en a des rabbins qui ont un humour génial.
C'est avec de l'humour qu'elle tourne en dérision la problématique identitaire (voir les citations), sujet de société plus que brûlant.
Ce que je retiens de ce livre est que ceux qui se battent autant à la recherche de la reconnaissance d'une identité sont, parfois des gens qui ont des identités multiples et riches, comme
Romain Gary, mais qui insistent à se réduire et à se présenter dans une seule (ou plusieurs) identité, celle la plus fortement victimaire. Et c'est dommage, surtout pour eux.