P'Tit Louis réprima un soupir. On filait tout droit vers la catastrophe, la Berezina du mitan. Ces quatre minables autour de lui qui préparaient un coup aussi énorme, ça lui faisait songer à du mauvais cinoche. Ça f'sait pas vrai cette farce. Pourquoi qu'ils s'attaquaient pas à la Banque de France pendant qu'ils y étaient? Et ce François Arlini qui jouait les épées! Un vrai caïd d'opérette. Quant au frangin, valait mieux l'oublier, celui-là. Il en devenait dangereux à force d'être con.
Plus noir qu'un dobermann
Freddy prit une gorgée de champagne. Allons, l'avenir s'annonçait doré pour les Biancone. Il était temps. il jeta un coup d’œil vers les vestiaires. La nouvelle préposée était intéressante. Bien qu'il n'eût pas d'attirance particulière pour l'exotisme, cette petite Noire d'origine jamaïquaine avait un regard à vous faire fondre un iceberg. Millie Shiela qu'elle s'appelait. Tu parles d'un blaze à la noix. Pas même besoin d'un surnom pour faire bander le clille. Seulement, Freddy se réservait le droit de cuissage et il la sauterai en priorité. A voir ses mines effrontées, elle irait sûrement pas pleurer après sa mère.
Le dobermann et les rastas
"Ca vous surprend? Pas moi. C'est le roi des coîncidences, Christini. Un vautour qui respire la charogne à plus de mille kilomètres à la ronde. Mais là n'est pas le problème. Si Christini parvient à boucler le Dobermann avant vous, je vous colle à la circulation, à six plombes du soir, place de la Concorde.
(Les crocs du dobermann)
Un sale coup pour le commerce de Louis. Sa passion pour la photographie coûtait cher ; il fallait bien amortir le matériel.
Une raison comme une autre pour faire chanter les villageois qui s'adonnaient à l'adultère.
(Le dobermann américain)
le taulier astiquait un verre, complètement indifférent aux poulets et aux truands qui s'entrecroisaient dans son établissement. Des histoires à raconter, il en avait à revendre. Le cinoche entre Clodraec et Mondiloni, il s'en polissait le fion. Tranquille. Sa place était bonne et il la gardait. Ses fins de mois étaient largement arrondies par son rôle de Père Noël. Il apportait tous les jours aux pensionnaires d'en face des colis dont les expéditeurs tenaient à demeurer inconnus. C'était de bonne guerre. L'administration pénitentiaire fermait les yeux et tout le monde y trouvait son compte. En humanité ou en espèces. Lui, en l’occurrence, c'était plutôt en espèces.
(Le Dobermann et le Phénix)
Cinq minutes plus tard, l'inspecteur Clodarec sortait du magasin, un sachet en plastique transparent rempli d'eau au bout du bras. Dans le sachet flottaient langoureusement cinq poissons minuscules bleus et jaunes qui ne valaient que la bagatelle de cent cinquante francs pièces
Sous l'autre bras, deux kilos de daphnies. De quoi les nourrir pendant trois siècles. Clodarec n'avait jamais eu de poissons chez lui et il s'imaginait sans doute que ses p'tits monstres allaient bouffer comme des requins. Comme poire, sincère, difficile de faire mieux.
(La nuit du Doberman)