On se porterait tous mieux si on avait des gens assez courageux pour faire ce qui est juste.
— Prédis l'inévitable et tu es forcé d'avoir raison un jour.
Le seule différence entre les gens du silo 12 et ceux du silo 13, c’est qu’il n’y aura pas de générations futures dans le silo 12. C’est tout. Tout le monde, dans tous les silos, finira par mourir. Nous mourrons tous, Saul. Même nous. Il se trouve qu’aujourd’hui c’était leur tour.
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Je sais que vous cherchez des réponses. Nous en cherchons tous. Le monde est cruel. Il l'a toujours été. J'ai passé toute ma vie à trouver des moyens de le rendre meilleur, de le réparer, à rêver d'un idéal. Mais pour chaque optimiste dans mon genre, il y a dix acharnés prêts à tout détruire. Et il suffit qu'un seul d'entre eux ait de la chance...
Mélangez la vérité et les mensonges, et vous vous ne pourrez plus les différencier.
Les jours de deuil célébraient aussi des naissances. C'est ce que ceux qui restaient disaient pour atténuer leur douleur. Un vieil homme meurt et quelqu'un remporte la loterie. Des enfants pleuraient tandis que des parents pleins d'espoir versaient des larmes de joie.
Donald, lui, commençait à comprendre que l’humanité avait frôlé l’extinction à cause de la folie de quelques hommes au pouvoir se suivant les uns les autres, chacun pensant que les autres savaient où ils allaient.
— Je suis simplement en train de te dire que tu regardes trop de films de science-fiction. Je me demande même pourquoi toutes ces grosses têtes rêvent de coloniser une autre planète. Tu as une idée de ce que ça coûterait ? Non, c’est ridicule. Absolument pas rentable.
Donald haussa les épaules. Il ne trouvait pas ça ridicule. Il reboucha sa bouteille.
— C’est dans notre nature de rêver de grands espaces, dit-il. De trouver un endroit où prospérer. N’est-ce pas comme ça que nous nous sommes retrouvés ici ?
— Ici, en Amérique ?
Le sénateur rit.
— On n’est pas venus ici pour les grands espaces. On a infecté tout un peuple avec nos maladies, on les a tués et là, on a eu de la place.
Donald voyait à quoi il faisait allusion. Un site de confinement sous une montagne, La rumeur courait au capitole que le projet de Géorgie avait les mêmes chances de succès. Le dossier pesa soudain plus lourd dans ses mains lorsqu'il s'en rendit compte. On lui demandait de s'associer à cet échec annoncé. C'était carrément son poste qu'il jouait, là.
- On a encore le temps.
- Hmm.
Elle finit son verre et attrapa la bouteille.
- C'est ce que tu crois. Tout le monde pense avoir la vie devant soi.
Elle braqua son regard gris et froid sur lui.
-Mais ils n'arrêtent pas de se demander combien de temps ça fait au juste.