AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 59 notes
5
6 avis
4
12 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les côtes Ouest de l'Irlande. Face à l'immensité de l'océan atlantique. Avec le regard qui revient toujours se poser sur les contours des îles Skellig, comme pour y chercher l'apaisement.
Un paysage sauvage, une nature encore, pour un temps, indomptée, un horizon toujours changeant, une lande battue par tous les vents. Des ciels tourmentés, tantôt d'un bleu limpide et transparent, tantôt chargés de nuages sombres qui filent, poussés par les bourrasques, prêts à laisser éclater leurs tumultes et métamorphoser le paysage en un contrefort de l'enfer.


C'est là, dans un cottage perdu au milieu de ces terres farouches que Martha vient, à la fois, trier les affaires de son défunt époux et à la fois trouver un peu d'éloignement après la mort brutale de celui-ci, face à ces îles chargées d'Histoire sur lesquelles des moines, vers l'an 500, sont venus vivre dans le dénuement, la pauvreté et le jeûne, espérant rencontrer un dieu réconfortant. Elle n'était pas revenue dans ces murs depuis de nombreuses années et au-delà des obligations, inconsciemment vient-elle chercher le retranchement de l'agitation quotidienne et le retour à l'essentiel pour essayer de se ré-apprivoiser dans ses larmes.

On comprend très vite qu'au delà de ce deuil récent qui la plonge dans un abîme, il existe une autre absence qui l'a fracassée, elle, mais aussi d'une certaine façon, le couple que Brendan et elle formaient.
Ce retour dans ce cadre rustique et tout en simplicité et la vie à laquelle il oblige de s'abandonner se fait refuge, Marthe se replie sur elle-même exhumant les souvenirs à mesure qu'elle trie les possessions de Brendan.


C'est un beau texte sur le deuil, les deuils, la solitude, les méditations afférentes, il retrace un cheminement de mémoire au long d'une vie dont Martha prend conscience qu'elle aurait pu être autre et que la solitude qu'elle a recherchée pour s'y protéger, l'a entraînée loin des siens et surtout au lieu de l'aider dans les moments difficiles, l'a anéantie encore bien davantage.
Ce sont des phrases qui disent les regrets, paroles d'une tristesse infinie, quand elles mettent en miroir ce qui a été échangé, partagé et ce qui a été caché, tu, remis, promis...
En oubliant que le temps est un des maîtres qui sculptent, en intransigeant, nos existences.
Toutes ces émotions, ces moments de doute, cette mélancolie trouvent leurs couleurs dans les paysages qui s'étalent au fil des pages. Un peu comme si, les sentiments se faisaient bruyère mouvante sur la lande et les reproches souffles d'un vent qui présage la tempête.

En parallèle de ce regard que le chagrin entrave, il y a celui de Paddy, qui vit seul également, fermier voisin du cottage que la vie n'a pas toujours entraîné sur des versants de quiétude. Il raconte quelques brins de l'Histoire de l'Irlande, sa pauvreté, sa misère, le poids des conventions, de la religion toujours répressive. Une très belle âme cultivant les souvenirs et l'appartenance, le respect et la filiation. Un homme droit et sincère.

J'avoue avoir été moins séduite par les pages sur l'appétit immobilier qu'ont certains de cette région, je ne les trouvais pas indispensables...
Mais peut-être sont-elles nécessaires pour faire avancer le roman et faire d'un texte qui serait contemplatif, un texte vivant. J'avoue que la contemplation me suffisait surtout quand l'écrivaine ajoute quelques lignes sur la poésie irlandaise, en expliquant rapidement ce qu'elle est aux tréfonds de ses origines.



Un texte qui, à travers les descriptions lumineuses de la nature, nous emmène au plus près de l'atmosphère d'un pays qui ne finit pas de panser ses plaies et de sécher ses larmes, se cherchant et fouillant sa mémoire pour avancer, en sérénité, et se détacher de ce passé glaise, un peu comme tente de le faire Martha.
Commenter  J’apprécie          5012
C'est une histoire de deuils : deuil d'un enfant, deuil d'un mari, deuil d'une existence. Martha retourne après la mort de son conjoint dans la maison que ce dernier possédait près des îles Skellig en Irlande, où il écrivait ses documentaires sur l'art. C'est le moment pour elle de faire le point sur sa vie et de lui donner un nouvel élan. Un très beau roman , une belle plume dont l'histoire entre bien en résonance avec les premiers vers du poème de Verlaine du même titre :

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?

J'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          473

Suite au décès brutal de son mari, critique d'art, Martha retourne dans leur cottage en Irlande, face aux îles Skellig, battues par les vents, mettre de l'ordre dans ses affaires.

Le chant de la pluie,nous a transporté dans le comté de Kerry en Irlande. Changer d'horizon et lire un livre qui me parle avec poésie et justesse de paysages, de nature, de mer, je crois que cela a fait tout de suite tilt.

Dans le chant de la pluie, le thème du deuil y est traité avec subtilité et sensibilité (mais jamais avec miévrerie) dans le chant de la pluie. On aime notamment beaucoup la langue poétique de Sue Hubbard, grande poétesse irlandaise, parsemée de mots irlandais et la belle traduction d'Antoine Bargel.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          411

Dans une Irlande mythique, où la brume embellit la lande, où le feu de tourbe irrite les yeux et les poumons, où le bruit des vagues est assourdissant, Martha revient vider le petit cottage familial de son défunt mari, Brendan.

Son décès, rapide et inattendu, la plonge dans une solitude profonde - elle qui avait déjà accidentellement perdu son fils alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années. Dans le froid de janvier, l'humidité et le silence, Martha trie les papiers, range les livres de son époux, regarde des photos et laisse le temps panser ses plaies. Les visites du jeune musicien et poète Colm accompagnent le travail de deuil.

C'est un magnifique roman, très bien écrit - Sue Hubbard est un poète renommé dans son pays. le rythme est lent, il nous invite à une jolie réflexion sur le deuil, le temps qui passe, le sens de la vie.

C'est aussi une peinture réaliste de l'Irlande des années 2000 qui découvre la prospérité et navigue entre deux modes de vie : celui traditionnel de l'élevage et de la frugalité et celui de la prospérité et des investisseurs qui défigurent les sauvages paysages. Un très beau moment de lecture.

Challenge MULTI-DEFIS 2021
Commenter  J’apprécie          220

Lire en période de confinement est ce que cela change quelque chose ? Est ce qu'on lit plus si on en a le temps ? Est ce que l'esprit arrive à être disponible dans ces conditions si particulières où tout est si flou, incertain ? Chacun vit cette assignation prolongée à résidence différemment selon sa situation professionnelle, personnelle, géographique, économique. Pour ma part, j'ai remarqué avoir plus besoin de me tourner vers des activités manuelles (pâtisserie, dessin) que vers la lecture. Et puis il y a quelques jours, j'ai ouvert un roman, le chant de la pluie, qui m'a transporté


Je n'ai pas trop envie d'écrire une chronique classique comme j'en ai l'habitude. J'ai plutôt eu envie de dresser une liste des choses qui m'ont particulièrement plu dans ce roman :
Mes raisons de lire le chant de la pluie
–le titre expliqué dans un passage du livre

-les paysages sauvages et hostiles dans lesquels Martha revient à la mort de son mari, dans un cottage près de Bolus head face aux iles Skellig

-le mystère et l'histoire qui accompagnent ces huttes en pierre en forme de ruches sur Skelling Mickaël

–les envies suscitées par le roman : aller voir le village de pêcheurs de Portmagree, l'abbaye de Ballinskekkig, St Yves dans les Cornouailles, sentir l'odeur de la tourbe maintes fois évoquées, manger des scones (envie la plus facilement réalisable )), lire le journal d'Irlande de Benoîte Groult

–l'image de l'Irlande loin d'un cliché de carte postale ou du folklore irlandais mais une Irlande tiraillée entre son histoire et un développement économique et touristique qui pourrait défigurer les paysages et a fait flamber les prix de l'immobilier

–les envies suscitées par le roman : aller voir le village de pêcheurs de Portmagree, l'abbaye de Ballinskekkig, St Yves dans les Cornouailles, sentir l'odeur de la tourbe maintes fois évoquées, manger des scones (envie la plus facilement réalisable )), lire le journal d'Irlande de Benoîte Groult

–l'image de l'Irlande loin d'un cliché de carte postale ou du folklore irlandais mais une Irlande tiraillée entre son histoire et un développement économique et touristique qui pourrait défigurer les paysages et a fait flamber les prix de l'immobilier

–les personnages autour de Martha qui sont autant de facettes de l'Irlande
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
Commenter  J’apprécie          70
Martha, anglaise pur jus, se réfugie dans le cottage de son irlandais de mari, brutalement décédé, pour faire le point. Là, sur la côte ouest de l'Irlande, non loin des îles Skellig, elle laisse la porte ouverte, au sens propre et au sens figuré, tout à la fois aux souvenirs et aux gens du cru.
Dans cette nature sauvage, qu'un promoteur veut exploiter, Martha pourra peut-être tenir une promesse fait vingt ans plus tôt.
 Offrant de magnifiques portraits de femme et d'îles, le chant de la pluie dégage un vrai charme, même si  l'aspect vachard de quelques réflexions aurait pu être davantage exploité. Martha m'a parue attachante et j'ai regretté que l'intrigue liée à l'exploitation envisagée de ce paysage grandiose se résolve aussi facilement. Un bon moment de lecture néanmoins.
Commenter  J’apprécie          50
Elle a quitté les rues foisonnantes et bruyantes de Londres. S'est décidée à plier bagages quelques temps, pour faire le vide ou le combler, elle ne sait pas. Tout est si confus depuis que son mari s'en est allé, brusquement. Brendan décédé, Martha est désormais seule. La ville l'indispose, elle fuit en Irlande, où ils ont un cottage face aux îles Skellig. Besoin de s'éloigner, changer d'atmosphère de paysage. Comme un pèlerinage, retourner fouler cette terre sauvage, sentir ses vents puissants sur sa peau, revoir ses visages rudes et fiers. Des années qu'elle n'y avait pas remis les pieds. Brendan y écrivait ses critiques d'art, et y recevait sa maîtresse. Puis, le souvenir de vacances passés ici avec leur fils unique était trop douloureux. Car celui-ci a eu la vie ôtée dans un accident. Il n'avait que dix ans. Jour après jour, mettre de l'ordre dans les affaires de Brendan, trier ranger la maison – et son esprit. Se promener longuement, se laisser absorber toute entière par le lieu, et de réminiscences en introspections, de rencontres en discussions avec Paddy le fermier voisin et Colm un jeune paysan poète et chanteur, se relever doucement et savoir enfin que faire, après ça. Un roman sensible et poétique sur le deuil et la renaissance. Loin de tout pathos, l'écriture est belle et empathique. Et l'auteure aborde avec justesse l'histoire de l'Irlande, son identité mise à mal ses derniers temps par une modernité froide.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
Commenter  J’apprécie          40
La mort d'un époux, la cinquante sonnée, le coeur en morceaux et le corps anesthésié, Martha enseignante à Londres, passe quelques jours dans son cottage familial à la pointe ouest de l'Irlande.
Face aux îles inhabitées de Skelling, lors de ses déplacements dans un environnement faits de champs de tourbe, d'horizons venteux et de pubs enfumés, Martha fait peu à peu son deuil. de chagrins en nouvelles rencontres, trouvera-t-elle un chemin vers des horizons lumineux ?
D'une plume subtile, Sue Hubbard manie l'art de l'équilibriste. Elle exprime à la fois l'intimité d'une femme blessée, la puissance des éléments naturels ainsi que la complexité des relations humaines dans une communauté renfermée sur elle-même, sans pour autant verser vers un sentimentaliste de mauvais aloi ni tomber sans de clichés faciles.
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre m'a été conseillée par ma librairie et c'est une bon choix. on s'embarque pour l'Irlande, le bout du monde, vers les îles Killig et on suit le retour de Martha qui a perdu son mari. Elle revient pour ranger, trier et se souvenir. C'est touchant, bien écrit. Pour une fois, l'Irlande n'est pas vue qu'à travers ces paysages mais les histoires des habitants sont décrites. On ressent leur solitude voir leur isolement et toutes les dérives associées.Vraiment bien
Commenter  J’apprécie          30
Un livre d'une poésie douce et légère qui nous parle du deuil, mais surtout de la renaissance d'une femme qui, grâce à de belles rencontres et aux bienfaits de la nature belle et sauvage irlandaise reprend espoir en la vie.
Commenter  J’apprécie          30



Autres livres de Sue Hubbard (1) Voir plus

Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}