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Critique de TheWind


Pour ma 1000 ème critique sur Babelio, il me fallait un livre d'exception.
Je ne me suis pas trompée en choisissant un roman de Victor Hugo que je n'avais pas encore lu : L'homme qui rit.
Quelle oeuvre surprenante !
A laquelle j'hésite encore à mettre les cinq étoiles ...
Et pourtant, j'ai adoré le lyrisme de Victor Hugo, les envolées ô combien philosophiques d'Ursus, les véhémentes diatribes de Gwynplaine, les mots doux de Déa !
Cette histoire mêlant mélodrame et récit historique m'a bien emportée jusqu'aux toutes dernières pages. Tragiques et éblouissantes.

Alors, pourquoi hésiter à octroyer à ce roman ces cinq étoiles bien méritées ? Tout simplement, parce que cette lecture fut un véritable parcours du combattant. Qu'est-ce qui a bien pu pousser cet auteur sublime à tartiner des pages et des pages de descriptions et explications indigestes ?!
Je ne suis pas la seule à le dire. A sa publication, Barbey d'Aurevilly écrit dans le nain jaune : " Hugo coupe le fil à son récit et à ses personnages avec des dissertations abominables [...]" et c'est vraiment le cas.
Toutes ces pages concernant la noblesse anglaise sont d'une lourdeur et d'une répétition qui ont bien failli me gâcher tout le plaisir que j'avais à lire d'autres pages magnifiques.
Sauter des pages aurait pu être salutaire mais ce n'est pas si facile sur liseuse.

Toujours est il qu'il me restera de ce roman incroyable le souvenir de personnages hors du commun n'ayant rien à envier à Jean Valjean ou à Quasimodo ! Il y a même dans ce roman baroque l'ombre de Shakespeare qui plane. Tempête, gibet, théâtre, amour pur, destinée ou libre arbitre, femme fatale donnent au roman son côté shakespearien.
Mais, c'est surtout la générosité et l'esprit républicain qu'on retrouve dans cet avant dernier roman. Victor Hugo,par le biais de Gwynplaine, s'y insurge contre les grands de ce monde et particulièrement ici contre l'aristocratie anglaise.

Ce qu'on retiendra également de ce roman, ce sont les oppositions récurrentes : la mer et la terre, le jour et la nuit, l'homme et l'animal desquels on ne sait pas bien qui agit comme un homme ou qui agit comme un animal, la vie à la campagne paisible et la ville d'où surgit tous les malheurs, la laideur et la beauté de l'âme opposée à la beauté resplendissante couplée de la noirceur de l'âme...

Malgré ces lourdeurs et cette sensation de démesure, L'Homme qui rit mérite tout de même bien le détour !
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