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Citations sur La Doctrine secrète de la déesse Tripura : Section de la .. (22)

Et puisque la conscience absolue constitue le noyau de vérité commun (aux diverses conceptions du Seigneur), il n'y a pas lieu de se représenter les unes commes supérieures, les autres comme inferieures. Toutes ces notions de supériorité, etc. ne concernent que sa forme inférieure. Les sages ne doivent diriger leur adoration que vers sa forme transcendante, dépourvue de parties. Mais celui qui en est incapable pourra se tourner vers la forme grossière qu'aura façonné son imagination. Si son hommage est désintéressé il obtiendra le Bien suprême. On aurait beau chercher pendant des millions de renaissances, on ne trouverait pas d'autre voie.
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Ainsi l'homme qui n'est pas informé de l'existence de l'espace perçoit bien le monde visible mais non l'espace, son substratum.

Prends bien soin de noter, cher époux, que l'univers est fait de la connaissance et du connaissable. Or, la connaissance est auto-établie, puisque sans elle rien n'existerait.

Elle s'impose d'elle-même, sans le secours des moyens de connaissance droite (pramānna), car ces derniers ne sont eux-mêmes connus qu'à travers elle.

Originellement établie, son existence n'a pas à être démontrée : c'est elle, au contraire, qui est l'âme de toute démonstration.
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De même qu'un petit enfant peut voir mille choses reflétées dans un miroir immaculé sans soupçonner la présence même du miroir, de même les gens perçoivent le reflet des mondes dans le grand miroir de leur propre Soi et ne discernent pas le Soi lui-même, faute d'être instruits à son sujet.
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Il ne convient pas d'aller au loin pour trouver le Soi : c'est en demeurant sur place qu'on l'a constamment à sa disposition.

Il ne faut pas raisonner pour le connaître : c'est lorsqu'on ne raisonne pas qu'il se manifeste.

Qui donc réussira à rejoindre l'ombre de sa propre tête en courant après elle ?
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Inverse la direction de ton regard et contemple la conscience pure, ton propre Soi.
Les meilleurs esprits parviennent à la saisir au moment même où on les instruit à son sujet.
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Prince! Discerne donc cette essence qui est la tienne! Cette conscience universelle au sein de laquelle le monde se révèle; si tu réussis à y pénétrer, tu deviendras le créateur de toutes choses. Je vais te dire comment on y parvient, comment on accède à ce domaine.

Pour cela, tu dois viser avec acuité l'instant intermédiaire entre le sommeil et l'état de veille, ou bien le passage d'une idée à une autre, ou encore l'instant où la conscience de soi est sur le point de fusionner avec l'objet. Ce plan est celui de ta propre essence. Une fois que tu l'auras atteint, tu ne connaitras plus d'égarement. L'univers, tel que nous le voyons, ne procède que de l'ignorance de cette réalité. Là, il n'y a ni couleur, ni saveur, ni odeur, ni forme tangible, ni son ; il n'y a ni douleur, ni plaisir, ni objet connu, ni sujet connaissant. Support de toutes choses, essence de toutes choses, cela est en même temps exempt de toute détermination. Cela est le suprême Seigneur, cela est Brahma, Vishnou, Roudra et Sadashiva.

Sois sincère dans ton effort pour bloquer l'activité mentale, délaisse l'extraversion au profit de l'introversion et bientôt tu te verras toi-même par toi-même. Renonce, comme si tu étais aveugle, à l'idée même du "je vois". L'esprit immobile, abandonne le dilemme "voir ou ne pas voir" et la forme que prendra alors ton expérience ne sera autre que toi-même. Hâte-toi d'y accéder!
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La beauté féminine est certes la principale des sources de plaisir. Tous sont attirés et aveuglés par elle, même les savants. Mais considère attentivement, prince, ce qu'est en réalité le corps masculin aussi bien que le corps féminin, si attirant. C'est une cage faite d'os enduits de viande trempée de sang et tenus ensemble par des tendons. Une peau couverte de poils est tendue tout autour. A l'intérieur, on ne trouve que bile, phlegme et souillure d'excrément. Fabriquée à partir du sperme et du sang, elle est amenée au jour par le même passage que l'urine. Et c'est cela que l'on chérit ! C'est dans cet objet de dégoût que les hommes trouvent leur plaisir ! Quelle différence y a-t-il à cet égard entre un libertin et un ver ? Ô prince, ce corps qui t'est si cher, efforce-toi de l'analyser par la pensée, d'en considérer un à un les constituants essentiels. Ensuite, fais de même pour les aliments et leurs six saveurs, sucrée, acide, etc. Examine comment tout ce qui est ingéré se transforme en excrément. Ici le doute n'est pas de mise car c'est une vérité reconnue par tous. Dans ces conditions, dis-moi, comment peut-on en ce monde décider que ceci est agréable et cela désagréable ? »

En entendant ce discours, Hemacūda fut stupéfait, car tout cela était nouveau pour lui, en même temps qu'il se sentit gagné par un certain sentiment de désenchantement à l'égard des objets extérieurs. Il médita longtemps les paroles d'Hemalekhā et finalement, dégoûté des plaisirs, accéda à un complet détachement. Plus tard, il l'interrogea à maintes reprises et reçut d'elle la connaissance. Il réalisa la présence en lui-même de la pure conscience (citi) sous la forme de la Déesse Tripurā. Il comprit qu'elle constituait l'essence même de son être. Il devint alors un délivré-vivant qui considérait toute chose comme son propre Soi. Il communiqua la connaissance à son frère cadet Manicūda qui, à son tour, la communiqua à son père, (le roi) Muktācūda. Quant à la reine, elle l'obtint de sa belle-fille (Hemalekha). La connaissance se répandit ensuite chez les ministres et chez les citadins. Il n'y eut bientôt plus personne dans la cité qui en fût privé. La grande ville devint une véritable cité de Brahma. Toute trace de préoccupation mondaine y avait disparu et elle brillait d'un grand éclat dans l'univers. Même les perroquets et les perruches dans leurs cages ne cessaient de proclamer : « Adorez la conscience absolue qui est votre propre essence ! De même qu'il n'y a pas de reflet en dehors d'un miroir, et il n'y a pas d'objet de pensée (cetya) en dehors de la conscience. Elle est ce qui peut être pensé ; elle est chacun de nous ; elle est toute chose, mobile ou immobile. Alors que tout le reste est manifesté en dépendance de la conscience, elle-même se manifeste par sa propre liberté (svatantratah). Adorez donc la conscience qui brille en toute chose et soutient toute chose (dans l'être) ! Et que le regard de votre intelligence, toute illusion rejetée, se confonde avec la pure conscience ! »

Un jour, un groupe de brahmanes à la tête duquel était Vāmadeva entendit ces sublimes paroles prononcées par les perroquets. Considérant qu'une ville où les animaux eux-mêmes possédaient la connaissance méritait bien d'être appelée « cité de la connaissance » (Vidyānagara), il la rebaptisèrent ainsi. Et, aujourd'hui encore, elle est connue sous ce nom. Voilà pourquoi, ô Rama, la fréquentation des saints est à l'origine de tout progrès vers le Bien. C'est grâce à Hemalekhâ que tous, dans cette cité, purent acquérir la connaissance. Considère donc cette fréquentation comme le fondement même du salut. (chapitre IV)
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C'est ainsi qu'une nuit d'été - le clair de lune transfigurait le parc fleuri où, sur une couche somptueuse, ma bien-aimée et moi reposions enlacés dans l'exaltation née du vin et de la passion - j'entendis dans un lointain insondable le chœur mélodieux des siddha(1) célébrant la non-dualité et, en cette occasion même, j'y accédai par la pensée. Me plongeant dans la réflexion et la méditation, je connus en moins d'une heure ce domaine auspicieux. Et je demeurai ensuite plus d'une heure immergé dans la suprême félicité, l'esprit parfaitement concentré. Puis, retrouvant la mémoire de ce monde, je songeai que je venais pour la première fois d'atteindre ce sublime océan de félicité. Et je désirai aussitôt m'y replonger, comprenant que la plus minuscule gouttelette de cet océan surpassait tous les délices des paradis d'Indra et des autres dieux.

Tout le bonheur des êtres - me disais-je - , y compris celui de Brahmā, ne peut se mesurer à la moindre parcelle de cette félicité. Jusqu'à ce jour, les années avaient passé pour moi en pure perte. J'étais semblable à ceux qui vont, de maison en maison, mendier une poignée de farine, dans l'ignorance où ils sont des innombrables « pierres philosophales » que recèle leur propre trésor. C'est ainsi que les hommes méconnaissent la félicité native de leur propre Soi et s'épuisent à poursuivre au-dehors des plaisirs qui n'en représentent que d'infimes fragments. C'en est fini pour moi de cette quête exténuante des plaisirs des sens. Je n'aspire plus désormais qu'à m'abreuver éternellement à cette inépuisable source de félicité. Assez de cette misérable routine de la vie ! Autant s'employer à réduire en poudre de la fleur de farine ! Oh ces festins, ces guirlandes, ces lits d'apparat, ces ornements, ces femmes, ces plaisirs ! En avoir joui depuis si longtemps et y revenir sans cesse ! Seul, l'entraînement de la coutume m'a empêché jusqu'ici d'en concevoir du dégoût.

(1) Les siddha ou « Parfaits » sont tantôt. des yogin accomplis, parvenus au seuil de la délivrance (cf. chap. XX, p. 189 et 193), tantôt des êtres semi-divins habitant le monde Bhuvar (le second des sept étages célestes, situé entre la terre et le soleil). On en compte traditionnellement 88 000. (chapitre XVII)
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Les choses (qui composent l'univers) s'avèrent ainsi, à la réflexion, inconsistantes. Pour nous, la lumière du soleil illumine les objets, mais pour les hiboux et autres nyctalopes elle n'est que ténèbres(1). Ainsi la distinction (objective) de la lumière et des ténèbres est-elle difficile à établir. De même, ce qui est un poison pour un être peut s'avérer inoffensif pour un autre. Un mur peut constituer un obstacle pour des hommes, etc., mais non pour des yogins ou pour des génies des mondes souterrains(2), etc. Un temps ou un espace peuvent paraître immenses aux hommes et infimes aux dieux ou aux yogins. Ce qu'un miroir reflète comme perdu dans les lointains réside, en tant que reflet, dans le miroir même. Pareillement, si tu réfléchis à la nature de l'univers, tu découvriras qu'il ne possède pas de durée objective. Tout ce qui apparaît comme « existant » est porté par la conscience absolue, la Grande Déesse. Je t'ai ainsi expliqué à fond en quel sens on peut dire que l'univers n'est que conscience.

(1) Il semblerait, d'après le commentaire, que l'on se représentait les hibous, etc., non seulement comme éblouis par la lumière solaire mais comme capables d'être positivement « éclairés » par les ténèbres !

(2) Les Génies (guhyaka) des mondes souterrains - gardiens des trésors fabuleux de Kubera – jouent un rôle assez semblable à celui des Nains dans la mythologie germanique. (chapitre XI)
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Le maître Dattātreya répondit : « Écoute, Rāma, je vais te dire ce qu'il en est de l'univers visible. De part en part, il n'est qu'aperception pure (drśimātra). Sois maintenant attentif à ma démonstration. Le monde sensible a la nature d'un effet parce que l'on assiste à sa naissance. Par « naissance » (utpatti) on entend ici la manifestation de quelque chose de nouveau. Or le monde se présente d'instant en instant comme nouveau. Il renaît donc à chaque instant. Certains pensent qu'il se renouvelle totalement d'instant en instant. D'autres le voient comme un assemblage de réalités particulières dont les unes seraient fixes et les autres mouvantes. Mais, en toute hypothèse, il est avéré que ce monde a eu une origine. Et il n'est pas permis d'invoquer ici « l'évolution spontanée des choses » (svabhāva) car ce serait justement vouloir trop prouver. On établit la corrélation nécessaire de telle cause et de tel effet en constatant que leur présence et leur absence vont toujours de pair, et c'est sur cela que repose l'efficacité de toute action. Comment donc croire que l'univers est le produit d'un hasard ? Là où n'apparaît pas de cause visible une cause invisible doit être inférée. C'est là une pratique courante et partout reconnue comme légitime. (Inversement), si, dans la plupart des cas, l'effet apparaît en même temps que sa cause, il a lui aussi, lorsqu'il n'apparaît pas, à être inféré d'après un modèle fourni par ceux des effets qui peuvent être observés. Faute de cela, notre vie quotidienne à tous s'abîmerait dans la contradiction. Toute chose, donc, a une cause et chacun, en présence d'un effet quelconque, en recherche la cause. C'est pourquoi l'hypothèse de l'évolution spontanée des choses est à rejeter.

Certains croient que l'univers résulte de l'association d'inconsistants atomes (anu). Mais un tel effet serait alors différent de sa cause et devrait être considéré (en cas de dissociation des atomes) comme absolument anéanti. En effet, l'unité de l'être et du non-être, chose contradictoire, ne se rencontre jamais. Le jaune n'est jamais non-jaune ni la lumière non-lumière : leur unité serait contradictoire et impliquerait le mélange des natures opposées. A supposer que l'on veuille ici faire intervenir le Seigneur, comment son « Fiat » pourrait-il donner aux atomes la chiquenaude initiale ? Et si l'on suppose que l'état originel de l'univers est la Nature (prakrti) reposant dans l'équilibre mutuel de ses attributs (guna), c'est en vain que l'on se mettra en quête d'une cause de leur déséquilibrage (lors de la création) et de leur rééquilibrage (lors de la dissolution cosmique périodique). Une telle Nature a besoin – comme tout ce qui est non pensant – d'être dirigée par une conscience et l'expérience ne présente jamais l'exemple du contraire. On ne peut donc assigner à l'univers aucune cause visible.

Quand une chose est au-delà de toute expérience, c'est la Révélation qui doit fournir le fondement de sa connaissance, puisque les autres moyens de connaissance n'ont (par définition) aucun accès à elle. La simple connaissance humaine, en tant qu'elle est mise en œuvre par des sujets finis, est toujours susceptible d'être remise en question. Si enfin l'on observe que la séparation de l'agent et de l'effet se rencontre souvent dans l'expérience, on conclura que cet univers a un Auteur qui est en même temps une Conscience. Or, cet inimaginable (acintya) univers ne saurait avoir pour Auteur un être ordinaire, et la Révélation – qui ne se contredit jamais et transcende tous les autres moyens de connaissance – le décrit justement comme infini et en possession d'inimaginables pouvoirs. Elle en parle ainsi comme du Grand Seigneur antérieur à toute création qui, poussé par la surabondance même de sa liberté (svātantryabharavaibhavāt) et sans recourir à de quelconques matériaux, se plaît à faire apparaître sur l'écran de sa propre conscience l'image de l'univers. De même qu'un homme assume en rêve un corps issu de sa seule imagination, de même le Seigneur se donne-t-il cet (univers) pour corps. De même que ton (« véritable ») corps ne constitue pas ton essence, puisque tu l'abandonnes en rêve, de même ce monde n'est pas le véritable corps du Seigneur, puisqu'Il l'abandonne lors de la résorption cosmique. Tu es une pure conscience distincte du corps et, pareillement, le Seigneur est la pure essence consciente, impérissable et dégagée du monde.

C'est donc a l'intérieur de Lui-même que se déploie l'image de l'univers. Où donc pourrait-elle le faire, puisque rien n'existe en dehors de Lui ? (chapitre XI)
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