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3,59

sur 290 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est de coutume de dire que l'argent ne fait pas le bonheur , soit . Personnellement et dans ce cas précis , j'aurai plutôt tendance à citer Jules Renard : si l'argent ne fait pas le bonheur , rendez-le !
Postulat judicieux s'il en est mais qui ferait , cependant , doucement rigoler les divers protagonistes à tendance légèrement arriviste de ce magnifique roman polyphonique .

Bienvenue dans le monde si délicieux qu'est celui de la réussite à tout crin , du pousse-toi là que je m'y mette . de cette réussite qui fait fi de tout sentiment , de toute morale , aliénant les corps et les esprits et balayant d'un revers de la main vos convictions les plus profondes de sa morgue et de sa suffisance , vos toutes nouvelles meilleures amies désormais érigées en préceptes de vie inébranlables !

Un restaurant . Un serveur d'origine africaine , Sila . Dans la salle , des personnages hétéroclites forts de leur irrésistible ascension sociale . Et là , c'est le drame ! Sila ne supportant plus d'avoir constamment dans les pattes un gamin aussi inéduqué que turbulent , se fait violemment agressé par son bourrin de paternel sous les yeux ébaubis d'une clientèle au mieux totalement amorphe , au pire foncièrement indifférente !

Loin d'être moralisateur , un bouquin méchamment à charge malgré tout . L'objet de cette vindicte : l'argent roi et son cortège inhérent de dérives .
Véritables incarnations d'un ultra-libéralisme pleinement assumé , trois nationalités différentes évoluant dans les trois univers emblématiques que sont le pétrole , la finance et l'immobilier – subprimes inclus .
Lev , le Russe , passant d'ancien universitaire respecté à personnage incontournable du régime Eltsine qu'il soutint sans failles , lui assurant ainsi une belle promotion pétrolifère...
Simon , le Français , brillant chercheur en mathématiques , effacé et timide , total opposé de Mathieu , son coloc , qui finira par le convaincre que la City n'attend que lui...
Ruffle , l'Américain , ex-espoir de football brillamment reconverti en vendeur du mois récidivant de crédits hypothécaires...

Trois archétypes , trois trajectoires , trois modèles de corruption personnelle et professionnelle .
De ce à quoi ils aspirèrent à ce qu'ils devinrent , un fossé abyssal où honnêteté , courage et respect se perdirent à jamais . Un monde impitoyable de la finance magnifiquement dépeint . Un ton didactique jamais rébarbatif . Un livre rythmé malgré la gravité et la teneur du sujet . Une écriture racée qui , au début , ne laissa pas de me questionner pour finalement m'emporter .
A noter les personnages féminins , véritables cautions morales de cette histoire , qui , à force de droiture et de véracité , laissent finalement entrevoir un mince espoir quand à une éventuelle rédemption de leurs chers et tendres...

La Fortune de Sila : l'argent n'a pas d'odeur vs contentement passe richesse ! Faites vos jeux , rien ne va plus...
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Un livre émouvant. Merci à Babelio de m'avoir fait connaître cet ouvrage. La force de ce récit est les personnages, tous incroyablement attachant car tous avance dans leurs existences avec des doutes, des failles.
Le personnage de Sila me fait un peu penser à Candide, surtout au début où il doit quitter son pays chasser par un commandant tout puissant à qui il a refusé de vendre tout son poisson, comme Candide fut chassé du château par la seule volonté du baron. S'en suit une sorte de parcours initiatique avec une question servant de colonne vertébrale au roman : pourquoi ce Sila devenu serveur est agressé par un des clients, et surtout pourquoi personne n'a réagit?
Fabrice Humbert va alors décrire les parcours des clients présents dans un monde où l'argent fou devient la référence, dans un monde post communiste en Russie. L'auteur nous livre une passionnante plongée dans la transition suivant la fin de l'épopée soviétique ouvrant la voie au début du capitalisme sauvage avec la naissance des grandes puissances financières liées au richesse naturelle de la Russie. S'agrandir ou mourir, tel est le choix auquel est confronté Lev, un grand intellectuel conseiller du président Eltsine, devenant président d'une compagnie pétrolière à grand renfort de corruption.

Mais les personnages les plus intéressants sont pour moi Matthieu et Simon, deux jeunes amis que tout oppose. Matthieu le flambeur mais tenant un discours ultra critique contre le monde de l'argent tout en étant lui même fasciné par ce dernier et Simon le timide mathématicien. Je me reconnais assez en eux. J'ai l'impression de m'entendre quand Matthieu part dans mon monologue merveilleux prévoyant l'éclatement du système, la disparition de l'Etat effacé sous leurs dettes au profit de gang, de mafia. Cette lucidité ne l'empêche pas lui même de vouloir sa place au soleil précisément car il estime que seul l'argent pourra le protéger de la ruine.
Je me reconnais aussi en Simon, cet introverti maladroit dans les relations humaines mais en même temps capable de monter les échelons dans le monde de la City. Voila ainsi un autre atout de ce livre : ces 2 hommes ne sont pas caricaturaux, alors que Matthieu semble tout avoir pour réussir, il va être incapable de trouver un job à la City l'entrainant dans une forme de dépression contrairement à Simon enchainant les réussites et pensant à ce titre avoir enfin trouver sa place et un rôle social sur cette planète.
La fin du livre est sombre : le russe finit mort dans un attentat, son entreprise rachetée par son pire ennemi, Matthieu trahit Simon en épousant son ancienne petite amie et en l'abandonnant, Simon qui a participé inconsciemment à la chute de l'entreprise du russe démissionne et ce cher Sila lui est de nouveau tabassé par le client du restaurant, un riche héritier qui a fait fortune en vendant des prêts à des pauvres, le lecteur ne sait pas s'il s'en sort vivant.
Pour résumer le message du livre est d'une simplicité cruelle : les riches, les puissants s'en sortiront toujours surtout en temps de crises où il s'arrangeront pour préserver leurs positions dominantes tout en se vantant d'avoir sauvé le monde de la faillite, et au final ce sont les 99% de la population qui paye.

Ce livre mériterait une suite et je suis bien triste de devoir laisser tous ces personnages une fois la dernière page terminée.

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Comme moi il y a quelques semaines, vous ne connaissez peut-être de ce roman que le résumé du prologue, où Sila, un jeune serveur noir dans un restaurant chic parisien, se fait agresser violemment par un client, pour une raison futile. Scène frappante, sans mauvais jeu de mots, qui présente tous les protagonistes de ce roman autour des thèmes du pouvoir et de la fascination de l'argent. L'argent, figure centrale du roman, orientera les destinées de chacun : l'homme d'affaires américain spécialiste du crédit immobilier, l'oligarque russe et son épouse, les deux amis qui viennent fêter une récente embauche dans le monde de la finance, le jeune serveur. Ils se croisent à plusieurs reprises, par des artifices de l'auteur qui jubile à ces intersections où les protagonistes s'écartent légèrement de la voie tracée. le récit oscille également entre moralité et amoralité, et laisse de ce fait le lecteur incertain sur l'issue des histoires individuelles. En d'autres termes, la fin n'est pas trop prévisible !
Ce roman est admirablement échafaudé, et, ce qui est essentiel, c'est que les personnages sont tout à fait intéressants, avec leurs parcours plus ou moins erratiques. le lecteur n'a pas envie de voir l'un ou l'autre laissé dans l'ombre, comme on en rêve parfois dans un roman choral. J'avais découvert Fabrice Humbert avec L'origine de la violence, je le retrouve ici dans des thématiques assez différentes quoique le bien et le mal, la culpabilité soient communs aux deux romans. La belle plume de l'auteur s'est fait encore plus remarquer lors de cette deuxième lecture, et je vous recommande La fortune de Sila sans restriction.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Le livre s'ouvre sur une scène choquante : dans un restaurant gastronomique, un client frappe violemment un serveur, dont le seul tort est d'avoir raccompagné son gamin mal élevé à table. Aucun des convives témoins de cette violence ne réagit.

Passée cette scène d'introduction, nous suivons les destins des personnes présentes, tous liés d'une façon ou d'une autre à la finance. Entre la chute du mur de Berlin et la crise financière de 2008, l'auteur nous présente sa vision de la finance et des hommes qui la "font".

Car ils ne sont finalement tous que des humains, avec leurs faiblesses et leurs défauts : Simon le naïf "geek" des mathématiques, élaborant des modèles désincarnés pour les traders ; Lev, "homme d'affaires" s'étant emparé du pétrole russe pendant l'ère Eltsine comme d'une part de gâteau, impitoyable et indifférent ; Russel, américain brutal nostalgique de ses heures de gloire sur le terrain de football, et qui fonde sa fortune sur le crédit aux démunis pendant la bulle de l'immobilier ; Matthieu, le dandy raté ne rêvant que d'argent...

Malgré leurs manigances et leurs calculs, ils ne sont finalement que des acteurs inconscients dans une sorte de folie qui les dépasse tous.
"Le monde financier est un circuit automobile avec des voitures sans freins. Lorsque tout va bien, toutes les voitures tournent. Si l'une d'elles a un accident... advienne que pourra !"

Lecture passionnante... et désenchantée !
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Fabrice Humbert avec La Fortune de Sila offre un roman balzacien des Temps modernes. Comme avec la Comédie Humaine dans laquelle Balzac s'attaquait aux prétentions de son temps et voyait dans le libéralisme bourgeois une hypocrisie des intérêts personnels, l'écrivain envisage le monde actuel de la Finance comme le règne de l'ambition, de l'énergie et de l'argent et dirigé par les pulsions individuelles.

Pour avoir assisté ou participé à un évènement violent, les personnages de ce roman ont leur destin lié et partagent une vie de points communs : la course au pouvoir et à l'enrichissement, nous sommes au début des années 90. En agissant ainsi, ils perdent l'humanité qu'ils possèdent pour accroître leur animalité. Tous sont impliqués dans un combat épuisant pour exister, être et survivre parmi d'autres requins. Engagés, ils manquent du courage pour s'arrêter et retrouver l'équilibre nécessaire.

Les femmes, personnages secondaires dans ce roman, n'en sont pas moins importantes. Canalisant l'agressivité qui mine leur compagnon, elles sont leur garde-fou. Annonçant la fin certaine d'une vie surfaite, illusoire et fragile, elles resteront des Cassandre, acceptant leur sort ou pas.

Autre personnage secondaire, Matthieu. Colocataire de Simon, un des personnages principaux, il se pense comme un Lucien de Rubempré des Illusions Perdues. Il croit au pouvoir des réseaux pour effectuer son ascension et obtenir le confort matériel donné par l'argent, sans même travailler. Coachant Simon, le matheux, enfermé dans une timidité maladive et un manque de confiance, Matthieu vivra par procuration à travers Simon, dans un couple amical où l'un sera Abel et l'autre Caïn. Et que dire de Sila, dont la vraie fortune tiendra dans son coeur.

C'est donc un très bon roman. Fabrice Humbert tisse son intrigue sans jamais perdre le fil directeur. Il lie tous les personnages pour en faire des révélateurs d'une période dorée qui n'en reste pas moins animale. le but étant de gagner, et par n'importe quel prix.

Son attache à Balzac est très finement faite. Fabrice Humbert écrit page 135 : « […] le plus grand écrivain du capitalisme, le premier à avoir saisi, dans une vision écrasante, la puissance de l'argent et de la société sur l'individu, réduit à s'adapter ou mourir [telles étaient] les oeuvres De Balzac. » Finalement, dans la Fortune de Sila, le courage et l'honnêteté résideront dans la défaite, pas dans la réussite.

Je vous recommande ce livre. Il m'a plu alors qu'en le commandant, je me demandais pourquoi je l'avais mis dans ma PAL, en 2010. Belle découverte.
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La scène: Sila, jeune serveur dans un grand restaurant chic de Paris se fait frapper par un client.
Les acteurs: Matt et Simon, témoins donc de cette scène, qui ne bougent pas. Deux jeunes adultes diamétralement opposés, l'un exubérant et séducteur, l'autre perdu dans ce monde trop grand pour lui. Ils vont découvrir le monde de la finance mais pas du même côté.
Elena et Lev, un couple de Russes. Elle, professeur de français passionnée par Balzac et qui regarde, choquée, la non réaction de son mari et lui, donc, ancien professeur aussi devenu oligarque à la chute de l'Empire Russe et pour qui cette scène n'a duré que trop longtemps et que l'on passe vite à autre chose.
Soshana, la femme de la brute qui frappe Sila, qui est juste effrayée de la surréaction de son mari justement et qui n'arrive plus à le voir autrement que comme une gargouille monstrueuse.
Ruffle, la brute, ancien joueur de foot américain blé ssé et frustré qui ne voit le monde qu'à travers l'argne tet le pouvoir et qui cherche à se donner un rôle autre que le fils à papa qu'il est.
Au centre de tout ça, il y a Sila, un jeune africain qui a dû s'échapper de son village et qui arrive en France sur un bateau. Un clandestin qui porte la lumière en lui selon ses "protecteurs" et qui va vivre toute cette période narrée comme une feuille qui suit le vent...
Un très bon roman qui fait se croiser à distance et réellement des personnages qui ont en commun de vivre pour l'argent et le pouvoir ou contre cet idéal justement. On traverse la période troublée de la fin de l'URSS, la mainmise des richesses par quelques personnes de cet énorme pays , l'ascension de la finance et tout ce que ces évènements vont provoquer en 2008.
Encore un livre pris au hasard et j'adore le hasard...
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Un incident dans un grand restaurant parisien : un enfant un peu trop agité, un serveur qui manque de tomber et qui lui prend le bras pour légèrement le pousser, le père de l'enfant qui se lève et frappe violemment le serveur. Les autres clients regardent, médusés, mais personne n'intervient.

Qui étaient ces clients ? Parmi eux un couple de Russes, elle universitaire, lui oligarque russe ; deux jeunes Français, traders ; un gros entrepreneur américain (celui qui a frappé), son fils, sa femme. Et Sila, le serveur. Qui sont-ils, pourquoi sont-ils là ce soir-là, où en sont-ils de leur vie ?

Fabrice Humbert va nous faire tout à tour partager leur itinéraire jusqu'à cette soirée au restaurant où quelque chose va changer pour chacun d'eux. Rien ne sera jamais plus pareil après cet incident.

Dans ce magnifique roman, Fabrice Humbert nous dresse un tableau féroce de personnages qui tentent de réussir coûte que coûte dans ce monde, même et surtout en écrasant les plus faibles. le monde de la finance y est méticuleusement décrit, sans jamais lasser. Les personnages sont bien présents avec leurs forces et leurs faiblesses mais comme soumis à un destin inéluctable. En revanche la morale est sans appel : moins on est honnête, mieux on réussit dans notre société ! Ce n'est pas nouveau, certes, mais ici c'est montré avec beaucoup de cruauté et la "fortune" de Sila est bien prise dans le sens "hasard" et non pas "richesse" !

Un dernier compliment à Fabrice Humbert : voilà un auteur qui sait terminer ses romans !

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Paris. Dans un grand restaurant, un serveur Sila est violemment frappé par un client. Personne n'intervint. A partir de cette scène inaugurale, Fabrice Humbert va reprendre le cours des vies des personnes présentes, avec en toile de fond la dernière partie du XXème siècle. Une mosaique du genre humain guère reluisante : cynique, égoiste, assoiffé d'argent et de pouvoir, sans morale ni scrupule. Est- ce le monde dans lequel nous voulons continuer à vivre ? Sila , lui le déraciné, est l'image que peut-être tout n'ai pas perdu. Humbert après le remarquable "Origine de la violence" confirme un sacré talent
de sociologue de notre époque, Et un grand écrivain. Prix RTL-Lire.
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Au sein d'un restaurant prestigieux de la capitale française, un serveur se voit fracaser le nez par un riche client américain. Au travers de ces personnages et des témoins de l'événement, Fabrice Humbert décortique les éléments qui on menés à la crise financière mondiale de 2008 avec la chute du bloc soviétique et la faillite de la Russie qui a suivi.
Un "bûcher des vanités" à la française où l'argent n'est qu'un instrument de pouvoir, instrument bien fragile dans un monde moderne où tout ne tient que sur le vent du crédit à outrance.
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Comme beaucoup d'entre nous, j'avais bien apprécié «l'origine de la violence» du même auteur.
Aussi, quand la jeune libraire de la place d'Auteuil m'a conseillé celui-ci , je n'ai pas hésité.

Ses conseils étaient bons: grâce à cette lecture, j'ai oublié le temps passé dans les transports parisiens.

Le roman est construit autour des personnages décrits dans la première scène, que j'ai trouvée remarquable.
La violence avec laquelle le jeune serveur noir est frappé par l'odieux américain au gamin méchant et mal élevé , m'a touchée , ensuite j'ai été accrochée et je n'ai quitté ce livre qu'à la dernière ligne.


Il faut quand même savoir que ce n'est pas un roman très gai et si vous voulez retrouver la forme en ce mois de novembre gris et triste à souhaits , ce n'est pas un bon choix.


En effet, si les autres convives du grand restaurant n'ont pas réagi, c'est qu'ils appartiennent au genre qui nous font perdre confiance dans l'humanité d'aujourd'hui.


Entre l'oligarque russe qui a prit part au dépeçage de la Russie pour son seul profit, le futur trader qui met son savoir mathématique au service de l'enrichissement le plus rapide possible et l'Américain qui a trouvé comment une société de crédit pouvait s'enrichir sur le dos des très pauvres, le récit n'est pas franchement optimiste, mais hélas!.... réaliste.


Le destin croisé des rapaces de la finance et de ce jeune serveur, Sila qui n'a rien, que la chance de vivre , est vraiment bien mené,( malgré quelques outrances) et nous permet de nous remémorer tous les événements qui ont fait l'actualité de ces dernières années.

La seule réserve que je ferai , c'est que j'ai trop senti, par moments, la trame romanesque l'emporter au dépend de la crédibilité des situations et de la profondeur des personnages.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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