La guerre des clans, Cycle III - Le pouvoir des étoiles, tome 3 : Exil

- Il y aura toujours des histoires pour remonter plus loin que les souvenirs des vivants.

-Pierre

- Voleurs de gibier ! Vous êtes sur notre territoire, cracha un matou gris.

Les poils dressés sur l'échine, les crocs découverts, il foudroya du regard la rangée de chats tapis devant lui sur le sentier escarpé. Ils avaient sorti les griffes et une lueur affamée éclairait leurs prunelles. L'un d'eux portait un lapin inerte dans la gueule.

- C'est notre territoire, et notre gibier, reprit le mâle gris.

- Si c'est ton territoire, pourquoi n'y a-t-il pas de marquage à la frontière ? le défia un félin argenté. Ici, le gibier appartient à tout le monde.

- C'est faux, et tu le sais, protesta une chatte noire...

Les difficultés du Grand Périple n’étaient plus que de mauvais souvenirs, qui commençaient à s’effacer.
Pourtant, le passé restait vivant dans la combe, telle une brume éternelle.

« Au moins, nous ne sommes pas venus ici pour rien, lui fit remarquer Nuage de Brume en s’approchant. On va les former en un rien de temps. Autant commencer tout de suite à les appeler le Clan des Montagnes.
- Répète ça à un membre de la Tribu, et tu pourras dire adieu à tes oreilles, cracha Nuage de Houx.
- Ignore-le, souffla Nuage de Lion à sa sœur. S’il tient à être stupide… »

Un bon guerrier doit toujours faire de son mieux pour nourrir le Clan.

Inutile de pleurer une proie perdue, Nuage de Sureau, ajouta Griffe de Ronce en s’approchant. Tu dois apprendre qu’un guerrier ne se laisse pas démonter par un petit contretemps. Allez, essaie de trouver une souris entre les racines de ces arbres, là-bas.

Page 168, Nuage de Houx pensant de Nuage de Brume.
« Oh, non ! songea Nuage de Houx. Vous en avez peut-être marre de lui, mais nous n’en voulons pas non plus, merci bien ! »

Lorsque des chatons naissent, notre chef choisit leur voie. Les plus robustes deviennent des garde-cavernes, les plus petits – qui sont aussi les plus rapides –, des chasse-proies.

J’aimerais bien mieux devenir chef que finir coincée dans la pouponnière à allaiter des petits.

Page 281, du point de vue de Nuage de Lion
« J’ai l’impression d’être un oiseau ! »
Soudain, ses pattes glissèrent. Pendant un court instant effroyable, il crut que les bourrasques allaient le faire basculer dans le vide. Le paysage chavira autour de lui, puis des crocs se plantèrent dans la peau de son cou et le tirèrent en arrière. En levant la tête, il découvrit Plume de Jais.
« Merci, hoqueta-t-il.
- Rappelle-toi que tu n’es pas un oiseau », gronda le guerrier du Clan du Vent.