Tant qu'elle serait consciente de cette chance incroyable, elle survivrait. Et elle trouverait les réponses à ses questions. C'était obligé.
Après tout, elle était une survivante.
Ce n’est pas pour les morts qu’on organise les cérémonies, c’est pour les vivants.
Elle avait le choix : se carapater ou se battre.
Seuls les lâches fuient la bataille, se rappele-t-elle, son coeur martelant dans sa poitrine
-Incroyable, c'est le mot, rétorqua Della en regardant les jeunes parents. D'ailleurs je vous préviens, si vous prévoyez d'en avoir un deuxième, je quitte la ville. On ne m'y reprendra pas deux fois. Et puis, pour mes dix-huit ans, je m'offre une ligature des trompes. J'étais beaucoup trop jeune pour voir ça.
Cette tirade fut accueillie par un nouvel éclat de rire qui lui réchauffa le cœur.
Le bébé gazouilla doucement, et Burnett baissa les yeux sur la minuscule créature qu'il tenait dans ses bras. Della sentit son cœur fondre en voyant tant d'amour dans le regard de ce grand méchant papa vampire. Elle se demanda si son père aussi l'aimait a ce point quand elle était née, mais refoula bien vite ces idées sombres. Elle observa cette petite fille, qui malheureusement, se retrouvait affublée de son deuxième prénom.
En général quand on est coupable, on a tendance à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre.
- Ne t'avise pas de me laisser là ! hurla Holiday en lui serrant la main si fort que Della crut entendre un os craquer. Si tu t'en vas, je lance les anges de la mort à tes trousses.
Quand elle arriva à proximité de son bungalow, il ne restait plus que quelques étoiles dans le ciel sombre. L'aube approchant, les sons d'un jour nouveau commençaient à retenir - le chant d'une bande de criquets, le froissement des ailes d'un oiseau qui s'apprêtaient à prendre son envol. Della se sentait réchauffée par l'affection de Holiday et de Burnett - jusqu'au moment où ce sale pervers de Chase atterrit juste sous son nez.
- Alors tu me crois maintenant ? lança-t-il avec un sourire arrogant.
Elle recula d'un pas, agacée qu'il ose se tenir aussi près.
- Ce que je crois, c'est que tu es pire qu'un moustique autour d'une pinte de sang.
- Oh ,allez. Avoue que tu m'aimes bien, au fond.
- N'importe quoi. Tu es complètement à côté de la plaque. Je ne peux pas t'encadrer !
- Alors donne-moi une chance de te faire changer d'avis.
Elle en resta bouche bée.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis plutôt sympa, une fois qu'on me connaît. Et puis, on a pas mal de choses en commun, toi et moi. Plus que tu ne crois.
- Ah bon ? On a des choses en commun ? Tu veux dire que toi non plus, tu ne peux pas t'encadrer ?
- On forme une équipe, toutes les trois, que ça te plaise ou non.
- Elle a raison, dit Kylie. On est là pour s’entraider.
- Mais si vous voulez que je vous raconte tout, il va me falloir un Coca light. Et votre week-end à vous, il était comment ? demanda-y-elle en se dirigeant vers la cuisine.
- Moi aussi j’ai besoin d’un Coca, renchérit Miranda. Sérieusement, ma mère est la pire des mégères magiques.
Aussitôt qu’elle ouvrit la porte, elles se ruèrent sur elle pour la serrer dans leurs bras. Elle aurait voulu leur rappeler qu’elle était allergique aux câlins, mais elle se contenta de lever les yeux au ciel en attendant qu’elles aient fini leur cirque. A vrai dire, ça ne lui déplaisait plus autant, tous ces débordements d’affection.