Pucked, tome 2 : Perfect boy

- Est-ce que les histoires d'amour sont toujours aussi compliquées ?
- Pas toujours. Mais celles qui valent le coup sont celles qui demandent le plus d'efforts.

Soudain, je suis aveuglé par un éclair de lumière. Momentanément ébloui, je lève les mains et mon short tombe par terre.

‒ T’as pas intérêt à poster ça quelque part !

J’essaie d’attraper son portable, mais il le lève en l’air en appuyant sur les touches avec son pouce.

‒ Ce n’est que ton équipement, mon frère.

Il me montre un gros plan de mes castagnettes.

‒ Je connais un site sur lequel des gens identifient les problèmes médicaux en se basant sur des photos. Ils trouveront peut-être quelle espèce d’araignée t’a mordu.

‒ Je refuse qu’il y ait des photos de ma bite sur Internet !

C’est à ce moment précis que la porte s’ouvre brusquement, heurtant Randy dans le dos. Il trébuche en avant et tombe presque la tête contre mes couilles géantes. Je le retiens en plaquant la main sur son front. Un moniteur senior – que j’ai déjà croisé au réfectoire – se tient sur le seuil. Il commence à s’excuser, mais sa voix déraille lorsqu’il me voit la bite au poing et Randy à genoux devant moi, le portable à la main.

Comme si cette journée n’était pas suffisamment pourrie…

‒ Est-ce que Waters est avec toi ?

‒ Tu plaisantes ? Je l’ai laissé à la maison avec ses envies de meurtre. L’amour au parloir, très peu pour moi. En plus, il est trop beau pour la prison. Les autres l’obligeraient sûrement à les sodomiser un par un à cause de sa queue monstre.

‒ C’est bon, merci pour les détails…

‒ Non, c’est pas bon. Alex est fou de rage et c’est moi qui paie les conséquences. Je te vois à travers cette foutue porte. Ouvre-la.

Violet est petite. Elle doit mesurer un mètre soixante avec des talons, mais sa très forte personnalité compense largement sa petite taille. À l’évidence, je suis bien parti me faire tabasser verbalement.

‒ Euh… est-ce que tout va bien ? fait une voix féminine qui m’est vaguement familière.

Je retire immédiatement ma main de mon short et le reboutonne, histoire de ne pas avoir l’air de me branler au milieu du ponton comme un pervers. Une fois que tout est en ordre, je me retourne. C’est l’une des monitrices seniors. Celle qui me suit partout depuis quelques jours. Elle a eu dix-huit ans la semaine dernière. Je le sais parce qu’elle me l’a dit au moins mille fois. Elle éprouve pour moi un béguin inoffensif – je crois –, mais jusque-là, j’ai fait de mon mieux pour ne pas me retrouver seul avec elle. Comme je le suis maintenant.

Elle regarde autour d’elle, l’air perplexe.

‒ J’ai entendu une fille crier.

‒ Une araignée m’a mordu.

‒ Oh, est-ce que ça va ?

Je devrais être gêné qu’elle m’ait pris pour une fille, mais la piqûre est douloureuse et cette putain d’araignée était énorme.