Je suis assis sur la véranda d'un bungalow de la Péninsule du Yucatan, avec une cigarette allumée plantée dans chaque oreille.
Je sniffe deux grosses lignes de poudre pour me filer de l’énergie, et j’avale un Perc pour éviter de ressentir quoi que ce soit. Tout ce qui me reste à faire, maintenant, c’est de tuer tout le monde.
Son père le cognait dur, lui et sa sœur, alors maintenant, c'est comme ça qu'il envisage les rapports entre les gens.
Et la violence c'est comme le reste, plus on s'y adonne, plus on s'y habitue.
Est-ce que pour autant tuer des gens c'est mal ? Parce que si notre vie est un cadeau, quelque chose de précieux, alors tous les êtres vivants sont précieux, qu'il s'agisse d'un insecte, d'une vache ou Dieu sait quoi, et pourtant on en tue tout le temps.
"- Sid !
- Oui, mec ?
- Essaie de ne pas blesser ni de tuer quelqu'un d'autre. C'est mal, tu comprends ?
- On verra."
Rien de bizarre. Une remarque tout à fait sensée. Sauf qu'il la prononce avec un accent russe, ce qui n'est pas fréquent par ici. Moi, je prends ça comme si de rein n'était, sauf que je recrache mon soda partout sur le bar. Je suis comme ça, le genre superzen.
J'aurais dû me douter qu'ils avaient un plan. C'est tout moi, ça. Toujours un métro de retard, comme d'habitude.
Je ressors, lui tourne le dos et rouvre ma braguette. Parce que maintenant que je sais que je ne vais pas buter ce mec, que je suis incapable de le tuer, je peux pisser. Je remonte dans le camion. Mickey sourit.
Toutes ces stratégies pour atteindre les play-offs sont une autre raison pour laquelle je déteste le football [...] Avant c'était tellement simple, la meilleure équipe de chaque division jourait l'après-saison. Et maintenant ? C'est le chaos. Il ne faut pas me lancer sur le sujet.